Pendant ce temps-là, au Chili...

Crédit photo Gran Premio de Patagonia

Crédit photo Gran Premio de Patagonia

Dans la lumière. À 25 ans, le Colombien Jose Tito Hernandez Jaramillo s'est fait remarquer ce dimanche. Le coureur du Team Medelin s’est offert, devant l'inusable Oscar Sevilla, son coéquipier, le Grand Prix de Patagonie (1.2). L’épreuve chilienne est la seule course UCI qui a pu se disputer ce dimanche. Et il s'agissait peut-être bien de la dernière épreuve dans le monde à la suite de la décision de l'UCI (lire ici).

Parmi les engagés : le Québecois Jean-Michel Lachance (4Mind Project) qui a terminé 8e. Et comme beaucoup, l’ancien sociétaire de l’AC Bisontine doit enchaîner, à partir de mercredi, avec le Tour de Chiloé (2.2). "J'ai parlé aux commissaires. Ils nous ont dit que ce n'était peut-être pas applicable à tous les événements. Il va y avoir une réunion”, prévient le Canadien. Le président du Chili, Sebastián Piñera, a interdit dès ce lundi les rassemblements de plus de 250 personnes. "Avec les staffs et les coureurs, on devait déjà être 150-200 personnes minimum ce dimanche", indique-t-il à DirectVelo. 

DES CONTRÔLES ET DES CONSIGNES

Au Grand Prix de Patagonie, Jean-Michel Lachance estime qu'il y avait environ 400 spectateurs. Les coureurs évoluaient sur un circuit long d'environ 12 kilomètres à accomplir à onze reprises à Puerto Montt. "À la présentation des équipes, on avait pour consigne de ne faire aucune poignée de main. Mais il n'y avait pas plus que ça de barrières installées pour nous séparer du public". L'épidémie revient forcément dans les conversations entre les coureurs. "Mais on en discute plutôt quand on est à l'hôtel au buffet ou quand on ouvre notre téléphone et l'ordinateur. On n'entend parler que de ça. Quand on enfile notre tenue cycliste, on ne pense qu'à la compétition".

Avant de venir au Chili, Jean-Michel Lachance a passé trois semaines à s'entraîner au Pérou, avec Michel Jean, un autre Canadien. "Il n'y avait aucune préoccupation au moment où on y était. Ce n'est que la veille de notre départ que ça a commencé à en parler et que les gens ont fait des provisions dans les magasins". Malgré tout, il est parti pour le Chili le vendredi 13 mars, comme prévu. "J'ai souvent eu à faire avec les compagnies aériennes. Même quand il n'y a pas de problèmes, il faut souvent attendre plusieurs heures... Donc ça aurait été très compliqué de changer des billets juste avant. On n'aurait peut-être même pas eu de réponse avant le départ. On ne voulait pas non plus perdre les billets d'avions et en acheter à nouveau, sachant que pour certaines destinations, les prix s'envolent". En arrivant au Chili, les deux Canadiens ont eu un formulaire à remplir. Il leur a été demandé leurs derniers voyages et s'ils avaient des symptômes les jours précédents. Leur température a été prise à trois reprises à leur sortie de l'avion.

EN PLEIN CASSE-TÊTE

Autre coureur de 4Mind Project, Daniel Leithner se trouvait à Dubaï avant de venir au Chili. “Son voyage passait par les États-Unis après une escale en Europe. Il a voyagé la veille de l'annonce de Donald Trump suspendant les vols en provenance d'Europe…”. L’Allemand se trouve aujourd'hui en plein en casse-tête. Il ne pourra en effet pas retourner à Dubaï car les Émirats arabes unis interdisent aux non résidents permanents de revenir. Il réfléchit donc à retourner en Allemagne, tandis que le Canadien David Sylvestre-Williams, qui était avec lui à Dubaï, a fait déjà le choix de retourner à Montréal avant le début du Tour de Chiloé de peur de se retrouver coincé. "On pourrait peut-être manquer d'effectif pour la prochaine course, mais on est dans l'incertitude totale".

Jean-Michel Lachance va peut-être également retourner plus tôt au pays. "On va regarder les billets d'avions. On risque d'attendre très longtemps pour avoir une personne au téléphone. Et on n'a pas forcément les moyens de payer un billet de dernière minute à 2000 dollars pour rentrer. On va essayer de faire marcher les assurances. Certaines compagnies aériennes facilitent les changements. Il faut qu'il reste des vols disponibles. On va bien analyser les choses pour voir si on rentre plus tôt". Mais son cas avec son coéquipier Michel Jean est encore un peu plus complexe car ils ont laissé certaines de leurs affaires dans un hôtel au... Pérou. "On ne voulait pas tout amener ici. C'est un petit casse-tête car on a pris deux vols séparés avec deux compagnies différentes", termine-t-il.

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