Tour de France : Comment rebondir mentalement après une non-sélection ?

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Il y a quelques jours à peine, tous espéraient encore pouvoir être au grand départ de Lille, samedi prochain. Mais le Tour de France, ils le regarderont finalement depuis leur poste de télévision. Dans la présélection de leurs équipes respectives, ils viennent d’apprendre, parfois juste avant l’annonce officielle de leurs formations sur les réseaux sociaux, qu’ils ne seraient pas de la fête. Julien Bernard (Lidl-Trek), Alexys Brunel (TotalEnergies), Rémi Cavagna (Groupama-FDJ), Anthony Delaplace (Arkéa-B&B Hôtels) ou encore Paul Ourselin (Cofidis) font partie des coureurs qui ont été  « sacrifiés » au moment de la décision finale.

LA DERNIÈRE CHANCE D’ANTHONY DELAPLACE

“J’ai mis beaucoup d’engagement physique et mental depuis le début de l’année, pour être hyper régulier et prétendre à cette place sur le Tour”, rappelle auprès de DirectVelo Alexys Brunel. “Ça aurait été la récompense du travail fait depuis le début de la saison mais c’est le choix de l’équipe. Il y aura d’autres courses”, relativise rapidement celui qui a appris sa non-sélection dimanche soir, au terme du Championnat de France sur route. Sa plus grande déception : louper le grand départ dans les Hauts-de-France et l’arrivée d’étape à Boulogne-sur-Mer, dimanche prochain. “C’était très certainement la seule chance de ma carrière de vivre ça. La dernière étape à Boulogne, c’était quand (Peter) Sagan avait gagné, en 2012. Je ne faisais même pas encore de vélo. J’imagine que la prochaine fois, je ne serai plus dans les pelotons. C’est ce qui me déçoit le plus parce que pour le reste, j’ose espérer qu’il y aura d’autres opportunités de faire le Tour plus tard”.

Anthony Delaplace, lui, n’aura pas d’autre occasion de participer au Tour. Et pour cause : il dispute actuellement la dernière saison de sa carrière. “Ça aurait été mon dixième Tour, et il passe en Normandie. Je savais que ça allait être compliqué pour moi, mais j’y croyais toujours”, admet-il auprès de nos confrères de Ouest-France, après avoir appris la nouvelle ce lundi matin. La dernière place, chez Arkéa-B&B Hôtels, se jouait entre l’athlète de 35 ans et le Belge Amaury Capiot, privilégié par le staff de la WorldTeam bretonne pour sa possibilité d’épauler Arnaud Démare dans les emballages massifs.

LE TOUR D’ESPAGNE EN “PLAN B” DANS LA MAJEURE PARTIE DES CAS

Chez Cofidis, c’est Paul Ourselin qui a été laissé sur la touche. “Je sais que ça s’est joué à pas grand-chose donc il y a forcément un peu de déception”, concédait-il lui aussi pour Ouest-France. Du côté de la Groupama-FDJ, Rémi Cavagna a lui été fixé il y a une dizaine de jours, après avoir longtemps été dans la présélection de l’équipe. “On a comparé les parcours du Tour et de la Vuelta et on s’est dit qu’il était plus intéressant que j’aille en Espagne. C’est l’équipe qui a décidé, mais ça me convient aussi”, précise-t-il ce mardi auprès de DirectVelo.

Plus précieux que jamais pour ses leaders, Julien Bernard pouvait, également prétendre à une nouvelle participation au Tour avec la Lidl-Trek. Impressionnant à Andorre pour Mattias Skjelmose, candidat au titre de Champion de France jusque dans le dernier kilomètre aux Herbiers, le Nivernais n’a pourtant pas été retenu. “Forcément, il y a de la déception et de la tristesse. C’est surtout frustrant quand je vois le niveau auquel je suis, mais il faut l’accepter”, synthétise-t-il de son côté dans les colonnes du Bien Public.

L’APPEL DU GRAVEL POUR ALEXYS BRUNEL

Mais alors, comment rebondir mentalement après une telle déception, celle de ne pas être aligné sur la plus grande et plus belle course au monde ? “C’est toujours un moment compliqué à gérer, surtout qu’on a l’impression de décevoir des gens, reprend Julien Bernard. Mais on ne réagit pas pareil à 33 ans qu’à 25. Soit on broie du noir pendant quelques semaines, soit on regarde tout de suite de l’avant. C’est ce que je vais faire”. Cap sur la Vuelta, pour Julien Bernard, comme pour Paul Ourselin. “Je dois mettre cela au clair avec l’équipe mais l’idée est de refaire un stage en altitude à Livigno en juillet en vue du Tour d’Espagne, avec le Tour de Pologne en point de passage”, synthétise le coureur de Cofidis.

Anthony Delaplace, lui, ne “sait pas encore” et explique avoir besoin d’un peu de temps pour se “remettre de l’annonce”. Rémi Cavagna a, comme d’autres, vite switché sur une très probable participation au Tour d’Espagne. Il y avait remporté une étape, à Tolède, en 2019. “J’ai prévu une semaine de repos, puis je vais remettre en route, avec deux semaines et demi de stage à Tignes avec le groupe”. Candidats à une participation au Tour jusqu’à ces derniers jours, tous sont, forcément, en très grande condition physique. Ce qui frustre Alexys Brunel. “J’ai envie de courir, de profiter de ma forme. C’est ce qui est dérangeant, tu travailles dur pour être en grande forme en juillet, avec un stage en altitude notamment, et tu n’as pas envie de rester à la maison et avoir fait ça, en quelque sorte, pour rien”. Le Nordiste envisage ainsi de disputer une ou deux Gravels ces prochaines semaines. “Et je vais prendre un maximum de plaisir à l’entraînement”. Histoire de se vider la tête et l’esprit. Après tout, la saison est encore loin d’être terminée et il reste de belles choses à réaliser. 

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