Victor Campenaerts, le grimpeur inattendu de la Visma

Crédit photo Xavier Pereyron / DirectVelo
On l’attendait surtout lors des dix premiers jours, mais il s’est illustré dans les cols. À 33 ans, Victor Campenaerts a surpris tout le monde — sauf peut-être son équipe — en jouant un rôle décisif de grimpeur au sein de la formation Visma-Lease a Bike. Le rouleur belge a souvent accompagné les rois de la montagne lors des étapes les plus dures du Tour de France 2025, au service de Jonas Vingegaard. Une transformation qu’il assume pleinement.
UNE SÉLECTION D’ABORD CRITIQUÉE
Pourtant, la présence de Campenaerts dans la sélection pour le Tour avait été, au départ, légèrement critiquée aux Pays-Bas. “Il y avait un peu de critiques initialement, c’est vrai. Mais je pense qu’aujourd’hui, les journalistes qui doutaient reconnaissent que c’était peut-être injustifié”, explique-t-il à DirectVelo sans amertume. “Je comprends leur point de vue, mais l’équipe, elle, savait ce qu’elle faisait”.
Pour changer de registre, l'Anversois a modifié toute sa préparation. “Quand on va au Tour avec l’ambition de jouer le classement général avec Jonas, tous les coureurs – sauf Edoardo Affini, qui s’occupe des kilomètres plats – doivent être capables de bien grimper. Donc 90% de l’entraînement était axé sur la montagne”.
UNE SURPRISE… MÊME POUR LUI
Et les résultats ont suivi. Dès les premières étapes vallonnées, il s’est montré précieux. “Même dans une étape comme celle vers Rouen, qui n’était pas vraiment une étape de montagne, j’ai pu faire un travail important parce que je grimpais bien”. Mais c’est surtout dans la haute montagne que l'ancien de la Lotto a impressionné. “Sur un col hors catégorie, je me suis retrouvé avec les quinze meilleurs grimpeurs du monde. C’était un super sentiment”.
Néanmoins, Victor Campenaerts ne cache pas sa propre surprise. “C’est vrai que je ne m’attendais pas à grimper aussi bien. Déjà au Dauphiné, je me suis senti à mon meilleur niveau en montagne, mais ici, c’était encore mieux que prévu”. Au fil du Tour, il a gagné en confiance et en importance dans le train de montagne de son leader danois. “Dans les dix premiers jours, on m’a peut-être moins vu. Mais dans les dix derniers, j’ai vraiment pu aider l’équipe”. Son rôle de coéquipier modèle s’est affirmé jour après jour, notamment quand les étapes alpines ont fait des dégâts. Pendant que d’autres comme Matteo Jorgenson fléchissaient, Victor Campenaerts, lui, tenait bon.
PAS DE CHANGEMENT D’AMBITIONS
Pas question pour autant de viser un rôle de leader : “Je ne veux pas devenir grimpeur pour grimper à proprement parler. Mon ambition, c’est d’être le meilleur équipier possible dans un Grand Tour. Et pour ça, il faut pouvoir suivre en montagne”. Avec encore deux ans de contrat, il compte poursuivre dans cette voie : “J’espère pouvoir continuer à aller au Tour de France et me battre pour la victoire avec Jonas”.
En attendant le Tour 2026, Victor Campenaerts passera par le Renewi Tour avant d'aller aux Championnats du Monde au Rwanda. “On s’est appelés (avec le sélectionneur national Serge Pauwels, NDLR) juste avant le Tour de France. Et on s’est dit qu’on voulait y aller si on était en bonne santé et en forme. Mais bon, maintenant je grimpe mieux qu’on ne le pensait à l’époque. Les Mondiaux sont encore loin. Espérons que je disposerai encore à ce moment-là des mêmes bonnes jambes en montagne”.
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