« Ça aurait été le plus beau jour de ma vie ». Ce coureur amateur passe tout près d'un rêve

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Il n’est pas passé loin d’imiter Jordan Labrosse en 2021. L’enfant du pays, Mathias Sanlaville, a bien espéré jusqu’au bout s’offrir ce mardi le Grand Prix de Cours-la-Ville mais le coureur du Team Atria-Montluçon Cycliste est tombé sur un Louis Hardouin plus rapide au sprint. Même si la victoire n’est pas au bout sur cette manche de la Coupe de France N1, le rapide coureur de 22 ans a confirmé qu’il avait changé de statut. Le futur stagiaire du CIC U Nantes Atlantique est revenu sur sa course au micro de DirectVelo.


DirectVelo : Tu termines 2e d’une Coupe de France, à domicile. Quel sentiment domine ?
Mathias Sanlaville : Je suis partagé. J'avais vraiment à cœur d'essayer de lever les bras ici. C’était peut-être la dernière fois que j’avais l’occasion de faire cette course. Ce n’est pas passé loin, mais je ne me fais pas battre par n'importe qui. Je connais les qualités de Louis (Hardouin). On est souvent ensemble dans le final des courses. Aujourd'hui, il était le plus fort au sprint. Il a bien manœuvré.

Comment s’est passé ton sprint ?
J'ai été chercher le coureur du VC Rouen 76 qui a lancé d'assez loin. Et en fait, j'ai perdu un peu de vitesse parce qu'on a lancé vraiment de loin. Louis en a profité pour me déborder. Je savais que pour gagner, il fallait virer en tête car derrière c’est dur de remonter. Et puis de toute façon, celui qui lançait, c'était forcément un costaud. J’ai viré 2e ou 3e…

« DE LA PRESSION, DU STRESS ET DE L’EXCITATION »

Tu t’étais mis une grosse pression forcément pour ce rendez-vous ?
C'était un mélange d’un peu de tout. Il y avait de la pression, du stress et de l’excitation. Les jours précédents, je n’y ai pas trop pensé. Il y avait la course à Cusset (la Walkowiak, NDLR) qui permettait de penser à autre chose. Mais c'est vrai que dès que je me suis levé ce matin, j'ai senti l’importance de la course. Tout le monde me disait « On vient te voir, t'as intérêt de gagner ». Même si c'est pour rigoler, c'est sûr que ça fait réfléchir. On se met un peu de pression, mais c'est de la bonne pression.

Il y avait beaucoup d’inscription sur la route, pour toi, dans le col de la Bûche !
C'était la surprise mais j'avais un peu cramé hier soir que ma copine, mes frères et leurs copains étaient absents et étaient allés faire quelque chose dans la Bûche. Je ne m'attendais pas à autant d'inscriptions, ils ont mis le paquet. Ça m'a bien motivé. Je remercie énormément tout le public pour les encouragements. Je pense que je n'ai jamais été autant supporté sur une course, donc ça fait plaisir.

Pendant la course, est-ce que tu as réussi à faire abstraction de l'enjeu ?
Oui, on est focus sur la course et on fait ce qu'il faut pour essayer d'aller gagner. Quand il faut aller faire l'effort supplémentaire, c'est toujours mieux d'entendre crier son nom. Ça permet de lever le cul de la selle et de se faire encore plus mal. J'aime bien ça.

« JE N’AI JAMAIS RIEN LÂCHÉ »

Ce podium, sur une Coupe de France N1, confirme ta très bonne saison…
Oui, je pense que depuis le début de saison je reste à un bon niveau. Je n'ai jamais eu de période trop faible. Je suis tout le temps placé. Il me manque encore une belle gagne. J’ai gagné aux Boucles du Haut-Var où il y avait un très beau plateau mais ce n’était pas des Élites Nationales. Ça aurait pu être aujourd’hui… Si j’avais gagné, ça aurait été le plus beau jour de ma vie jusqu'à maintenant. Mais c'est comme ça, un podium en Coupe de France chez moi, ça reste quand même beau.

Ça te met dans les meilleures dispositions avant le stage avec le CIC U Nantes Atlantique…
J’ai montré sur mes dernières courses que j’étais en forme. Mon prochain rendez-vous, ce sera le Championnat de France Espoirs à La Tour-du-Pin. C'est forcément une case que j'ai cochée. C'est ma dernière année chez les Espoirs. Après, je ferai mes premiers pas dans le peloton professionnel au Tour du Limousin. Je vais prendre beaucoup d'expérience.

Qu’attends-tu de ce stage ?
J'ai l'habitude d'être assez exigeant envers moi-même. Je me satisfais rarement de ce que je fais. Je vais essayer de faire les meilleures performances possibles, que ce soit pour aider l'équipe ou pour essayer de me glisser dans des échappées. Ça sera une découverte. J'essaierai de faire mon maximum pour satisfaire les demandes de l'équipe.

Finalement, ce n'est que le début de l’histoire....
Oui, c'est le début. Cette année, je vois vraiment le vélo différemment. J’ai passé un cap physiquement. On prend beaucoup plus de plaisir quand on joue les premiers rôles tous les week-ends. J'espère que ça va continuer sur cette lancée. Il faudra continuer à progresser. Il y a eu énormément de travail depuis que je suis tout petit. Je n'ai jamais fait partie des meilleurs mais je n'ai jamais rien lâché. Je remercie énormément mon club formateur, Cours-la-Ville Cyclisme pour les dix années que j'ai passées avec eux. Ils m’ont permis d’en arriver là. Ce sont plus que des formateurs, c'est plus qu'un club, c'est une vraie famille.

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