Jordan Jegat : « Il m'a insulté de tous les noms »

Crédit photo A.S.O / Billy Ceusters

Crédit photo A.S.O / Billy Ceusters

Jordan Jegat n'a pas volé son entrée dans le Top 10 du Tour ni son nom dans le dernier carré des candidats au titre de Super combatif du Tour. Dans une avant-dernière étape du Tour de France de vélo total, le coureur de la TotalEnergies a été un des acteurs clefs entre Nantua-Pontarlier. Sous la flotte, il ne rate pas la contre-attaque derrière le trio Wellens-Costiou-Jorgenson. Au moment de la jonction à 119 km de l'arrivée et du retour du soleil, ses compagnons d'échappée craignent que sa lutte pour la 10e place leur fasse de l'ombre. Les Jayco-AlUla ne leur laissent pas la bride sur le cou. Le Breton doit remonter 4'08" sur Ben O'Connor.


Parmi eux, Simone Velasco (XDS Astana) donne de la voix. "Il m'a insulté de tous les noms. Je ne parle pas italien mais je comprends très bien ce qu'il m'a dit. On parle beaucoup de carton jaune en cyclisme aujourd'hui, il en méritait un. Il m'a dit des propos qui ne devraient pas être tenus. Chacun a le droit de faire ce qu'il veut. Je veux être en échappée, c'est mon droit. On a tous un dossard, on est libre de faire ce qu'on veut", déclare-t-il au micro d'Eurosport. Mais si les autres coureurs auraient préféré de ne pas le voir les accompagner, certains se sont aussi transformés en avocats. "Tim Wellens lui a dit qu'il n'avait pas à me parler comme ça".

« IL MÉRITE SA VICTOIRE » 

Combatif jusqu'au bout, Jordan Jégat ressort seul de l'échappée dans la côte de Thésy alors que le peloton stabilise l'écart à 2'30". "J'ai accéléré pour distancer Kaden Groves. Je savais qu'au sprint c'était injouable contre lui et contre Stewart". Mais rejoint, puis déposé par Harrison Sweeny (EF Education EasyPost), il ne pourra pas suivre le sprinter d'Alpecin-Fenix quand il hausse le ton dans la côte de Longeville. "Respect à lui, il mérite sa victoire".

La victoire de Jordan Jégat du jour est de rentrer dans le Top 10. Il a gagné son bras de fer avec le peloton et Ben O'Connor. "Je suis allé la chercher. Je remercie toutes les personnes qui m'ont envoyé un message sur le bord de la route, qui me disaient « Top 10, allez, fais-le » ".

« UN PEU EN DEHORS DES RADARS »

Il reste un dernier objectif, être désigné Super Combatif puisqu'il fait donc partie des neuf coureurs retenus dans une liste fermée. "Si je veux être super combatif, il faut que je réattaque demain (dimanche), sourit-il. On se bat tous tous les jours sur la route. C'est la tête et les jambes qui font la différence".

Ce Top 10, qui ne sera acquis que dimanche sur les Champs-Elysées, va mettre dans la lumière un coureur de 26 ans formé en N3 au Team Fybolia Locminé puis en N1 et en Conti à l'UC Nantes Atlantique. Pour sa deuxième année au niveau ProTeam chez TotalEnergies, 28e de son premier Tour en 2024, le Morbihannais se considère comme "discret. Je suis un peu en dehors des radars. Je suis toujours un peu en dessous des résultats. Mais le Top 10 du Tour, ce ne sont que les 10 premiers, pas le 11e". Jordan Jegat et les palmarès préfèrent les comptes ronds.

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