TotalEnergies, une première journée riche en émotions

Crédit photo A.S.O / Charly Lopez
C’est une première étape du Tour de France particulièrement animée, faite de hauts et de bas et donc riche en émotions qu’a vécu la formation TotalEnergies, ce samedi, autour de Lille. Premier attaquant du jour et du Tour, dès le baissé de drapeau de Christian Prudhomme, Matteo Vercher a emmené dans son sillage quatre autres concurrents pour ce qui aura été l’échappée du jour, durant une petite centaine de kilomètres. “Je devais prendre l’échappée et jouer le maillot à pois, c’était la consigne du briefing”, racontait le coureur de 24 ans après la course. “J’ai vu qu’il y avait Benjamin Thomas devant, c’était le plus rapide sur le papier et ça n’a pas manqué. Au premier GPM, il nous a tous tordu comme il faut, sans photo-finish”, sourit-il, beau joueur.
MATTEO VERCHER S’EST FAIT PEUR MAIS IL N’EST PAS FÂCHÉ
Ce qui ne l’a pas empêché de remettre le couvert quelques kilomètres plus loin, sur les pavés du Mont Cassel, dans un sprint à deux. “Sur le deuxième sprint, il s’est passé ce qu’il s’est passé…”. En jetant son vélo sur la ligne, le pistard de la Cofidis a chassé, est parti à la faute et a emmené dans son malheur Matteo Vercher, forcément agacé sur l’instant. “Mais il n’y a pas de polémique, je ne lui en veux pas. On a discuté après coup”. Matteo Vercher s’est fait une belle frayeur, et passe à côté du maillot à pois. “Cette chute aurait pu mettre fin à mon Tour de France… C’est toujours frustrant mais il n’y a pas de soucis, je n’ai pas de bobos, tout va bien. On devrait être au départ tous les deux demain”. Le vainqueur du dernier Tour du Doubs s’est consolé avec le prix du plus combatif, qui lui a permis de monter sur le podium protocolaire. “C’est important de lancer le Tour d’une bonne manière”.
En fin de course, c’est Anthony Turgis qui a pris le relais. Vainqueur d’étape à Troyes l’an dernier, il ne s’est pas fait piéger par le coup de bordure des Visma-Lease a Bike à quelques 17 bornes de l’arrivée. “C’était sûr ! Je pensais que ça allait s’énerver après Cassel mais finalement, ça a commencé très tôt. Je n’ai même pas eu le temps de m’arrêter pour un besoin naturel. Il fallait toujours rester placé pour être là au bon moment et se jouer la victoire”, témoigne-t-il à chaud. “J’avais bien repéré ces deux rond-points à la reco. J’ai vu (Jonas) Vingegaard se repositionner et j’ai sû que ça allait accélérer. Je me suis vite repositionné”. Présent dans le premier peloton d’une petite quarantaine de coureurs, alors que nombre de sprinteurs et de candidats au podium final ont été piégés, le Francilien est allé faire le sprint. “J’étais juste derrière Jasper Philipsen et j’ai pu me mettre dans la bonne vague”.
ANTHONY TURGIS EN SPÉCIALISTE DES CLASSIQUES
4e sur la ligne, il ne pouvait guère espérer mieux. “Ce sont les coureurs les plus rapides au monde. L’année dernière, j’avais pris part aux sprints au bout d’une semaine, quand ça commençait un peu à fatiguer. Là, sur une première journée, faire un Top 5, sachant qu’il y a 25 sprinteurs sur ce Tour, c’est un très bon résultat pour nous, pour lancer notre Tour de France”, se satisfaisait-il au micro de DirectVelo, quelques minutes après l’arrivée.
Avec une échappée, une représentation de l’équipe sur le podium protocolaire et un Top 5 sur l’étape inaugurale, Jean-René Bernaudeau pouvait avoir le sourire au pied du bus de la ProTeam vendéenne, bien qu’il se montrait inquiet pour Matteo Vercher. “La direction sportive m’a dit que ça allait mais j’espère qu’il n’y aura pas de conséquences. On en saura plus après les examens, je croise les doigts”. Le manager de l’équipe est fier mais pas surpris de la performance d’Anthony Turgis. “Aujourd’hui, ce n’était pas une étape du Tour, c’était une Classique. Ça laisse des traces pour ceux qui ne sont pas habitués. Ceux qui ne savent pas frotter et qui sont sans arrêt à Tenerife paient déjà l’addition… Anthony, lui, c’est un coursier, qui ne fait jamais de fautes. Regardez l’étape à la télé, il est toujours là, dans l’aspiration, comme à Milan-San Remo ou au Tour des Flandres. C’était une Classique et il va encore y en avoir quelques-unes comme ça jusqu’en Bretagne !”.
En savoir plus : coureurs et équipes associés
Coureurs

