Après la dépression, Robin Orins est de retour

Crédit photo Alexis Dancerelle / DirectVelo

Crédit photo Alexis Dancerelle / DirectVelo

Ce samedi, il sera au départ du Tour de Wallonie. Le retour de Robin Orins dans le peloton était attendu avec impatience. Après une bonne saison 2024 chez les Espoirs, marquée par des victoires comme le titre national du contre-la-montre et l'Omloop Het Nieuwsblad, ainsi qu’un podium à Paris-Roubaix et une 2e place à Liège-Bastogne-Liège, il avait tout pour réussir son passage chez les pros. Mais depuis le début de l’année, silence radio. Jusqu'à ce poste sur ses réseaux au mois de juin où dans un long message poignant, le Belge de 23 ans a levé le voile sur des mois de souffrance : une profonde dépression, des attaques de panique à répétition, l’abandon total du vélo. “La vie ne semblait plus avoir de sens, je me sentais inutile”, écrivait-il.


UN EFFONDREMENT POST-MONDIAL

Le déclic, ou plutôt le point de rupture, survient après le Championnat du Monde à Zurich. “J’étais vidé physiquement et mentalement. Je ne voulais plus entendre parler de vélo, ni de plans d’avenir. J’avais besoin de repos… Mais ce moment n’est jamais venu”.

Rapidement, Robin Orins tombe malade. Son système immunitaire est à plat, il enchaîne les infections respiratoires, jusqu’à une rechute sévère après un stage en Espagne. Le diagnostic est brutal : retour d’un trouble anxieux enfoui depuis l’enfance. Et une spirale noire s’enclenche. Isolement, perte d’appétit, crises de panique, pensées sombres. C’est à ce moment-là qu’il décide de chercher de l’aide. Suivi psychologiquement, sous traitement, le coureur de Lotto entame un processus long, douloureux, mais salvateur. “J’ai rencontré beaucoup de gens, notamment des personnes qui ont vécu la même chose. J’ai pu en parler souvent, et cela m’a énormément aidé”. Il remonte timidement sur son vélo en avril. Pas pour performer mais pour ressentir à nouveau du plaisir, revenu petit à petit.

LE TRW, LA BONNE COURSE POUR SE RELANCER

La prochaine étape commence donc ce samedi. “Je pense que je suis prêt, mais je le verrai surtout sur la première étape. Ce sera une grande journée pour moi, un test mental et physique”, expliquait-il à DirectVelo lors de la présentation des équipes ce vendredi à Nassogne. Plus que le résultat, l’essentiel est ailleurs. Retrouver le plaisir. Apprivoiser de nouveau l’effort. Se sentir vivant. “La course, c’est autre chose que l’entraînement. Il faut apprendre à aimer de nouveau l’intensité, même la souffrance. Ce plaisir-là, je l’avais totalement perdu. Il est en train de revenir”.

Le Tour de Wallonie est la bonne épreuve pour se relancer. “C’est une période idéale pour reprendre en douceur. Beaucoup de coureurs sortent eux aussi d’une période de repos. C’est un peu le début de la seconde moitié de l’année. C’est le bon moment pour recommencer. Je me sentais prêt, et c’est ça le plus important”. Robin Orins sait que tout n’est pas encore derrière lui. Il le dit lui-même : le processus est toujours en cours. Ce n’est pas un coureur en quête de victoire que l’on retrouve sur les routes wallonnes. C’est un homme qui se reconstruit, qui brave ses démons, et qui pédale à nouveau avec le cœur.

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