Clément Jolibert : « J'ai encore une marge de progression »

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo

Crédit photo Julie Desanlis - DirectVelo

La saison 2020 a été celle de la révélation pour Clément Jolibert. Sous les couleurs du GSC Blagnac VS 31, qu’il avait rejoint en début d’année, il a enchaîné les victoires et les podiums, aussi bien avant la coupure qu’après. Une régularité qui lui a permis de s’inviter dans le Top 10 du Challenge BBB-DirectVelo (voir le classement), et de s’affirmer comme un des meilleurs amateurs du pays. Des résultats qui lui ont aussi ouvert les portes du Team Pro Immo Nicolas Roux, qu’il rejoindra en 2021.

Mais à l’aube d’aborder le prochain exercice, il a d’abord profité d’une période de repos, qu’il a mis à profit pour rénover sa future maison. "J’avais besoin de couper, explique à DirectVelo le coureur de 25 ans. La saison a été rude psychologiquement. Entre le confinement et l’enchaînement des courses, il a tout le temps fallu rester concentré. Et je pense que j’ai bien réussi."

En effet, l’ancien coureur de l’AVC Aix-en-Provence a explosé cette année, cumulant six victoires, dont trois en Elite Nationale, sur le Grand Prix de Puyloubier, le Grand Prix d'Ouverture Pierre Pinel et le Tour du Périgord. Et s’il reconnaissait il y a quelques mois avoir "franchi un cap(lire ici), il tient par ailleurs à remercier le GSC Blagnac de lui avoir fait confiance. "Les années précédentes, je n’étais pas assez fort mentalement. À Blagnac, ils ont cru en moi, ça a été un vrai déclic. Ils m’ont sorti la tête de l’eau."

« EN DÉBUT D'ANNÉE, JE N'IMAGINAIS PAS POUVOIR PASSER PRO »

"Gagner m’a permis de me libérer mentalement, poursuit celui qui compte également six top 10 en 2020. Je me suis prouvé que je pouvais peser sur des courses à ce niveau. Après ma première victoire, je n’étais plus le même coureur. J’avais moins cette pression du résultat, j’étais plus relâché. Forcément, ça apporte de la confiance. Et avec les années, on relativise plus facilement." Il s’est notamment mis en évidence à l’occasion du Championnat de France, en août dernier à Grand-Champ (Morbihan), terminant 3e de la course en ligne et 4e du chrono.

Un dernier résultat qui aurait été totalement inattendu quelques mois plus tôt, mais dont il s'est donné les moyens. "Je n’avais aucune expérience du chrono, donc je n’avais rien à perdre, confie Clément Jolibert. Je me suis acheté un vélo en juillet, et j’ai tout de suite bien marché. Le Championnat de France était une belle performance, surtout par rapport à mon poids." Une surprise qu’il garde tout de même en travers de la gorge, déçu d’avoir loupé le podium pour une poignée de secondes (voir le classement). "Je me suis souvent refait la course, pour savoir ce que j’aurais pu mieux faire…"

Ce sera d’ailleurs un de ses objectifs principaux la saison prochaine, et il espère que de bonnes performances sur les épreuves chronométrées lui permettront de découvrir le monde professionnel. "En début d’année, je n’imaginais pas pouvoir passer pro. Je voulais surtout prendre du plaisir, relève-t-il. Mais après mes bons résultats au Championnat de France, j’ai commencé à y réfléchir. J’ai l’habitude de m’entraîner avec Anthony Perez et Quentin Pacher, et ils m’avaient prévenu qu’il ne fallait pas attendre. J’ai fait quelques démarches, mais ça n’a pas abouti. Peut-être parce que c’était la première année où je marchais fort. Toutes les équipes cherchent le futur Evenepoel, mais il n’y en a qu’un seul." Aussi veut-il mettre toutes les chances de son côté en vue de la saison prochaine. "Je vais prendre un agent. Ça me permettra de me libérer l’esprit, et de me concentrer uniquement sur la course."

« ÊTRE UN DES COUREURS PHARE DE L'ÉQUIPE »

Et la saison prochaine, justement, ce sera du côté du Team Pro Immo Nicolas Roux que Clément Jolibert tentera de faire ses preuves (lire ici). Une mutation dans la meilleure équipe du circuit, qui a survolé la saison 2020 (5 coureurs dans le top 10 du Challenge BBB, NDLR), et qui compte avant tout sur la force de son collectif pour obtenir des résultats. Ce qui n’est pas pour déplaire au coureur de Toulouse. "Je suis quelqu’un de collectif, donc ça ne me dérange pas de rouler parfois pour d’autres coureurs, avance-t-il. Je connais bien Florent Castellarnau, et je sais qu’il y a des supers gars là-bas. À Blagnac, j’étais leader, et je devais assumer les responsabilités. Ici, tout le monde peut gagner. Cette densité permet de tirer vers le haut, et de toujours se remettre en question."

Sans pour autant manquer d’ambition : "J'ai encore une marge de progression, donc j’espère être un des coureurs phare de l’équipe, et ramener de belles victoires". Et s’il va se retrouver dans une équipe majoritairement composée de coureurs expérimentés, il espère faire profiter les plus jeunes de son expérience, comme il a pu le faire cette année à Blagnac avec Maxime Agut. "J’ai toujours été conseillé par des coureurs plus anciens. Donc je trouve ça normal de transmettre à mon tour…"

Une équipe où il pourra aussi bénéficier d’un calendrier de choix, notamment sur les épreuves de Classe 2. "C’est un autre palier à franchir. Avec mes qualités de puncheur, j’espère disputer le Circuit des Ardennes. J’ai toujours eu du mal sur cette course, donc j’espère enfin peser. J’aimerais aussi voir ce que je vaux sur le Rhône-Alpes Isère Tour ou le Tour de Savoie Mont Blanc".

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