Michel Callot : « Il y a encore quelques portes à ouvrir »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Le dossier n'est pas encore refermé. La récente décision du Conseil d'Etat de donner raison à la Ligue Nationale de Cyclisme dans le débat qui l'oppose à la Fédération Française de Cyclisme concernant le statut de Conti Fédérale a remis une pièce dans la machine. L'institution nationale a exigé de la FFC qu'elle modifie son cahier des charges. Message reçu par Michel Callot et ses équipes, qui travaillent dans ce sens, alors que cette mesure a été qualifiée de "salutaire" par les cinq équipes qui possèdent ce statut en 2025. À l'occasion du Championnat de France, le président de la FFC en a profité pour rassurer les clubs sur la bonne tenue de ce statut, même si le chantier est loin d'être bouclé et qu'il reste encore de nombreuses portes à ouvrir. Michel Callot a fait le point avec DirectVelo à ce sujet.

DirectVelo : Il y a eu une réunion avec les clubs, où en est-on du statut de Conti Fédérale ?
Michel Callot : On a adapté nos textes à la décision du Conseil d'État. On a sécurisé nos cinq Conti Fédérales, d'abord pour qu'elles puissent évidemment continuer leur saison. Et je les ai rassurées vendredi par rapport à l'avenir, notamment 2026. J'espère bien que ces clubs-là vont continuer cet effort. Ils commencent aussi à en récolter les fruits, l'attractivité supplémentaire que ça peut supposer. Il y a encore quelques portes à ouvrir pour qu'ils aient une activité améliorée. Et ces portes-là, vous pouvez compter sur ma conviction et ma détermination pour qu'on les ouvre. 

Y aura-t-il une renégociation avec la Ligue pour le statut ?
Je n'utiliserais pas le mot « renégociation » parce qu'on peut enlever le « re ». Je parlerais plus de discussion appuyée avec la Ligue. La construction historique, et ils le disent eux-mêmes, qui est l'après 1998, donc qui a 25 ans, a porté ses fruits. Je les remercie pour tout le travail accompli. Et surtout, je remercie les acteurs, les équipes, les organisateurs, qui ont fait un travail remarquable. Mais la gestion de cet ensemble doit évoluer avec les caractéristiques du cyclisme moderne. On a construit ça à un moment où l'âge moyen pour passer professionnel était de 22-23 ans. Aujourd'hui, il est de 19-20 ans. On voit bien que les mêmes recettes ne peuvent pas produire les mêmes effets. On est également dans un cyclisme qui s'internationalise au niveau professionnel, parce que c'est sa vocation, de manière puissante. Il ne faut pas qu'on reste un village gaulois au milieu de tout ça. Il faut qu'on joue dans les conditions à peu près identiques à celles du reste du marché et qu'on soit dans la même dynamique que le cyclisme international.  

Est-ce que le statut de Conti Fédérale est en danger ? 
Clairement non. J'ai rassuré les équipes là-dessus vendredi. Elles seront, si elles le souhaitent, en Conti Fédérale, dans des conditions sur lesquelles on travaille pour qu'elles soient améliorées en 2026.

« J'AI FAIT REVOTER LA SEMAINE DERNIÈRE UN CAHIER DES CHARGES »

Qu'est-ce qui doit changer après la décision du Conseil d'Etat ? 
Le Conseil d'État a annulé quelque chose de très concret. Il a annulé une décision qui avait été prise par le Conseil fédéral de la FFC en juillet 2024, qui était très simplement le cahier des charges des Conti Fédérales. Pourquoi il a annulé ce cahier des charges ? Parce que dans ce cahier des charges, on avait différentes mentions, dont une très précise, qui faisait référence à la non-participation aux Classe 1 en France. Or, le Conseil d'État a considéré que la gestion des Classe 1 était une prérogative que la FFC avait déléguée à la Ligue et qu'on n'aurait pas dû, par un règlement fédéral, venir sur une prérogative de la Ligue. Donc j'ai fait revoter la semaine dernière un cahier des charges dans lequel il n'y a plus aucune référence au système professionnel. On s'est mis en conformité avec les attentes du Conseil. Et puis je vais rappeler quand même quelque chose, parce que je pense que tout le monde l'a oublié là-dedans. C'est qu'au bout du compte, que ce soit la Ligue ou la Fédération, par rapport à la labellisation Continentale, on ne fait que passer les plats. L'entité qui labellise, c'est l'UCI. Et à aucun moment l'UCI n'a remis en cause la labellisation. Pour cause, les équipes Conti remplissent très largement le cahier des charges de l'UCI (l’UCI laisse aux fédérations le choix des conditions à remplir pour être en Conti, il y a donc une responsabilité des fédérations, NDLR)

L'idée de permettre aux Conti Fédérales de courir sur des Classe 1 françaises est donc enterrée ? 
Il y a un débat important. Tous les organisateurs ne sont pas alignés là-dessus. Et c'est cette question-là, précisément, qu'on continue à discuter avec la Ligue. L'enjeu n'est pas que des Conti Fédérales aient un calendrier de Classe 1 et ne se mettent à faire que ça. Déjà que les Conti pros nous disent que ce n'est pas facile de s'aligner sur toutes les Classe 1 françaises, parce que parfois il y a besoin d'aller souffler en Classe 2. Donc, ce n'est pas ça l'enjeu. C'est de voir comment on peut trouver une règle intelligente, qui convienne à tous, mais qui donne un peu de souplesse, et en particulier sur des échelons régionaux où les attentes sont quand même fortes.

Si on ne trouve pas cette fameuse règle, est-il envisagé de retirer la subdélégation à la Ligue pour reprendre la main ?
Chaque chose en son temps. On va déjà continuer à discuter (sourire).

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