Alexis Renard va se souvenir de sa première année

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Depuis cette semaine, le vélo d'Alexis Renard retrouve les routes familières des Côtes d'Armor. "C'est un peu comme une reprise au mois de novembre", souligne le coureur d'Israël-Start Up Nation. D'ailleurs c'est un vent et une température dignes de novembre qui accompagnent le Costarmoricain depuis lundi. Pour l'instant, il alterne les séances de 2h30 à 3h pour tourner à dix-quinze heures par semaine, "avant de remettre en route après deux semaines".

« TOUT EST ALLÉ TRÈS VITE »

L'épidémie de coronavirus l'a cueilli en Italie, juste avant les Strade Bianche, annulées le 5 mars, deux jours avant leur date prévue. "Tout est allé très vite. Pour qu'ils parlent d'arrêter les courses, c'est que c'était assez grave mais on ne savait pas ce qui allait se passer. Nous sommes restés deux jours à l'hôtel avant de prendre l'avion", rappelle à DirectVelo l'ancien sociétaire de Côtes d'Armor-Marie Morin-Véranda Rideau. Annulées aussi ses sélections en Équipe de France Espoirs pour les manches de Coupe des Nations, la Kattekoers et le Tour des Flandres (lire ici).

Pendant le confinement, il est resté en contact avec son groupe sportif et ses coéquipiers. "Tous les samedis, nous nous retrouvions à 15h30 pour une randonnée d'une heure à une heure et demi sur home-trainer". L'heure n'était pas choisie au hasard par l'équipe du WorldTour. "Il fallait que ça convienne aux coureurs de trois continents. À cette heure-là, tout le monde était levé". Le coureur de bientôt 21 ans est aussi soutenu par son encadrement. "Dans l'équipe, chaque coureur a un directeur sportif et un médecin référents. J'ai Lionel Marie au moins deux jours par semaine au téléphone. On échange des messages tous les jours".

Avec l'exploitation agricole de ses parents, le gars de Plorec-sur-Arguenon ne s'est pas ennuyé pendant le confinement. "J'ai de la chance d'être à la campagne et non pas en appartement. J'ai aidé mes parents, j'ai bricolé".

STAGES EN PETITS GROUPES

Cet arrêt des compétitions a créé un manque chez le coursier. "Forcément, je fais du vélo pour courir. Quand il n'y a pas de courses, on est un peu déboussolé mais la motivation reste intacte". La parution du calendrier du WorldTour a redonné un cap mais ne règle pas tout. "L'équipe attend les calendriers complets pour définir les programmes. On vit au jour le jour pour l'instant, on est tous dans l'incertitude", admet-il. Pour préparer la reprise des compétitions, sa formation envisage des stages. "Mais en petits groupes pour respecter les règles, c'est compliqué à mettre en place".

Le néo-pro bénéficie d'un contrat de deux ans. Son avenir immédiat n'est pas en danger. "C'est ma chance. Mais c'est sûr que je vais me souvenir de ma première année chez les pros. J'aurais aimé voir ce que je valais cette saison. Mais c'est pour tout le monde pareil et ce n'est pas comme si je m'étais cassé quelque chose", relativise-t-il. Et si, au final, le Championnat de France n'est pas organisé, c'est un autre contrat qu'il prolongera. "Je vais rester deux ans Champion de France Amateurs", sourit-il. 

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