L'Histoire ? Peter Sagan s'en moque

Crédit photo Maxime Segers - DirectVelo

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Vous avez le sentiment d'écrire l'Histoire ? Peter Sagan hausse les épaules et s'esclaffe. Un sourire, un silence et la question suivante se presse. Les livres d'histoire, le Slovaque de 26 ans s'en soucie que peu. Ce qu'il veut, c'est écrire son propre récit, celui d'un gamin venu de Zilina, au nord-ouest du pays et qui offre à son père et son frère la possibilité de voyager autour du monde pour suivre ses exploits. "Je suis fier", pose-t-il avec les étoiles de Champion d'Europe collées au buste, sous le regard de son père.

Impérial à Richmond il y a tout juste un an, le Champion du Monde et quintuple champion de Slovaquie s'est offert un nouveau maillot distinctif sur les pentes de Cadoudal où ses adversaires n'ont pu que constater l'éruption de sa puissance. "J'étais dans une bonne journée, non ?", répond-il à un journaliste qui lui demandait s'il se sentait rassuré quant à son état de forme. Du Sagan dans le texte, tout simplement.

ADAPTE MES PLANS

A l'affût du moindre défi, il s'affiche pourtant soucieux de ne pas consentir à des efforts inutiles. Le crépuscule d'une année déjà colorée par des victoires à Gand-Wevelgem, au Tour des Flandres, trois étapes au Tour de France et la semaine dernière au GP de Québec approche et la fatigue commence à se poindre. "Je suis vraiment usé par cette longue saison. Peut-être trop longue même. Alors si j'ai choisi de me déplacer à Plumelec, c'était forcément pour concrétiser mon objectif. Je n'ai jamais envisagé de m'aligner à Nice, mais au vu du changement de lieu, j'ai adapté mes plans."

De plans, il en était également question ce matin dans le modeste camper qui accueillait Sagan et ses cinq coéquipiers au milieu d'un champ breton. "Il n'y avait que deux scénarios possibles. Passer à l'attaque, ce qui implique de disposer de réserves. Ou attendre l'ultime ascension pour la jouer entre costauds. J'ai opté pour la seconde option et j'en suis fier. D'ailleurs, je dois remercier mes coéquipiers car pour une fois, nous étions six et non trois Slovaques au départ ce qui m'a bien aidé."

LE WORLDTOUR ET DOHA

Le maillot blanc griffé des couleurs de l'Union Européenne est bien accroché à ses épaules. Mais la rockstar de l'Est n'a que peu de temps pour concevoir l'ampleur de son succès. "Pas le temps de profiter", lâche-t-il à DirectVelo. "Je dois filer, ce soir, l'Eneco Tour." A peine le temps de répondre à quelques télévisions, de passer en coup de vent en salle de presse pour répondre à la presse écrite et Sagan se dirige déjà vers l'aéroport de Rennes où un jet privé l'attend pour l'emmener vers le Nord des Pays-Bas afin de débuter ce lundi l'Eneco Tour.

Ses objectifs de fin de saison ? Le Mondial qatari de Doha, forcément. Mais aussi cet ancien Tour du Benelux où il ne peut qu'asseoir son intraitable domination sur le WorldTour. "L'Eneco Tour constituera un bon entrainement vers Doha. Mais je veux surtout y accrocher des points pour le classement World Tour. Pour le mondial, on verra. Je suis déjà très fier de ma saison et ce ne sera pas simple d'être encore frais à la mi-octobre. Au pire, je porterai le maillot européen", conclut-il, la bouille barrée par son inimitable sourire.

Vidéo - L'hymne national slovaque pour Peter Sagan, premier Champion d'Europe professionnel :


Championnat d'Europe - L'hymne slovaque pour... par directvelo

 

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