On a retrouvé : Jérémie Souton

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Fraîchement débarqué de l’île de la Réunion, Jérémie Souton avait créé une petite sensation en s’imposant à Ussel (Corrèze) lors du Championnat de France Cadets 2006, celui de la génération 1990. Il a ensuite posé définitivement ses valises en Métropole. Jérémie Souton, aujourd’hui âgé de 24 ans, a finalement laissé le vélo de côté depuis 2011. DirectVélo l'a retrouvé.

DirectVélo : Tu étais jusqu’en 2010 dans les rangs du Vendée U, puis silence-radio après ton arrivée au CC Marmande. Que s’est-il passé ?
Jérémie Souton : A la fin de l’année 2010, j’ai voulu changer d’air, après deux saisons passées au Vendée U. Je souhaitais redescendre vers Bordeaux, et j’ai ainsi signé au CC Marmande. Toutefois, je n’ai pris le départ que d’une seule course sous les couleurs de ce club. Je n’étais plus motivé.

Pourquoi ?
A vrai dire, j’étais tout simplement lassé du cyclisme de compétition. Le début de saison constituait toujours une période délicate pour moi car je prenais de « sacrés branlées ». Je n’aimais pas rouler dans le froid l’hiver. Alors dès le début de saison 2011, j’ai pris un coup au moral et j’ai décidé d’arrêter. Dans ma tête, je partais pour faire une petite pause, je voulais voir autre chose. En 2012, je suis allé sur Paris pour suivre un DUT MUC (Management Unité Commerciale). Je voulais reprendre une licence a l’ACBB (NDLR : AC Boulogne Billancourt). Mais je me suis rendu compte que mon emploi du temps était trop chargé avec l’école et le boulot que j’avais chez Décathlon. J’ai préféré ne pas reprendre.

« DIFFICILE DE TOUT QUITTER A SEIZE ANS »

Tu es originaire de l’île de la Réunion. Est-ce simple de venir vivre en Métropole ?
Je suis arrivé lors du Championnat de France Cadets 2006. Puis après un bref aller-retour à la Réunion, je suis revenu pour le Championnat de France sur piste. Ensuite, j’ai intégré le Pôle France de Talence où je suis resté jusqu'en 2010. Mon premier hiver ici a été terrible, surtout du point de vue de la météo. J’ai eu beaucoup de mal à m’adapter. Et puis, c’était difficile à seize ans de tout quitter, et de se retrouver sans ses amis au quotidien. Heureusement, le fait de partager l’école, le vélo et l’internat avec mes collègues du Pôle de Talence m’a permis de vite tisser des liens et ainsi m’acclimater plus facilement à la vie ici.

Finalement, après ton expérience cycliste, tu n’es pas retourné vivre à la Réunion ?
Non, je me suis fait à la vie en Métropole. Après mon année à Paris, ma copine a été mutée vers Montauban, j’ai décidé de la suivre. Ma formation ne me plaisait pas, et même si j’ai validé ma première année, j’ai décidé de me réorienter et je suis désormais un BEP plomberie en alternance.
Entre le prix des billets d’avion qui sont chers, et mes obligations scolaires et professionnelles, je ne peux pas revenir si facilement. Je ne suis pas revenu auprès des miens depuis trois ans. Normalement, j’y retourne cet été, enfin !

« AUCUN MAL A TOURNER LA PAGE »

Portes-tu toujours un regard attentif au cyclisme ?
Je regarde de temps à autres les résultats, mais sans plus. Il en va de même pour la pratique. Je ne roule qu’une fois de temps en temps lorsque j’en ai l’envie et le temps. J’aime découvrir de nouveaux sports, j’ai notamment essayé le kick-boxing pendant six mois, c’était une expérience agréable.
J’ai gardé quelques contacts au début avec Julien Morice dont j’étais proche au pôle et au Vendée U, mais avec le temps on se perd un peu de vue. On prend moins le temps, qui plus est quand on est sportif de haut niveau et qu’on a déjà beaucoup de choses à penser. Mais je suis fier de voir que des coureurs de ma génération ont réussi à atteindre les sommets. Je pense par exemple à Nacer Bouhanni. J’espère qu’il va faire une belle carrière.

Tu ne regrettes pas de ne pas avoir pu percer ?
Non, pas du tout. En venant en Métropole, c’était l’occasion de voir où étaient mes limites, de voir jusqu’où je pouvais aller. A la Réunion, le niveau est plus faible, et on court toujours avec les mêmes. Dès les Cadets , je courais avec les coureurs régionaux, ce qui m’a d’ailleurs bien aidé pour le Championnat de France Cadets. Jamais je n’ai envisagé quelque chose à long terme dans le cyclisme. De plus, en étant à Talence, je faisais surtout de la route pour progresser sur la piste qui était prioritaire. Non, vraiment, je n’ai eu aucun mal à tourner la page avec le cyclisme. La vie ne s’arrête pas à ça.

Crédit Photo : Freddy Guérin - www.directvelo.com
 

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