TotalEnergies : Jordan Jegat, l’anti-jeunisme

Crédit photo Xavier Pereyron / DirectVelo

Crédit photo Xavier Pereyron / DirectVelo

Bien sûr, à 26 ans, Jordan Jegat est loin d’être un vieux de la veille, un vétéran du peloton. Il n’empêche que son parcours, qui l’a mené de Locminé à Nantes, jusqu’au Team TotalEnergies, il y a deux ans, doit servir d'exemple pour beaucoup de jeunes coureurs plein de rêves et d’espoirs, selon son actuel manager Jean-René Bernaudeau. “Notre devise est toujours la même : continuer de grandir, encore, sans vendre notre âme. On veut aller chercher des gens qui ont de vrais messages, des histoires, pour créer une émulation autour d’eux”, déclarait-il ce dimanche sur l’avenue des Champs-Elysées, au micro de DirectVelo. Avec, en quelque sorte, l’envie de s’affirmer à contre-courant de beaucoup. “On ne veut pas du jeunisme à l’extrême, avec des Juniors ou même des Cadets qui espèrent déjà des contrats. Les gamins qui marchent à 18 ans et vont faire carrière derrière sont des exceptions. On aura toujours notre double projet, études/vélo, via le Vendée U”.


Voir son nouveau talent Jordan Jegat terminer dans le Top 10 du Tour de France est ainsi une grande fierté. “On doit se servir de ce qu’a fait Jordan pour dire aux coureurs de 23 ou 24 ans que c’est possible, qu’ils peuvent toujours rêver de disputer le Tour de France un jour, même s’ils évoluent encore au niveau inférieur aujourd’hui”. Un discours appuyé par le premier concerné, toujours auprès de DirectVelo, au moment de tirer le bilan de ce Tour 2025. “Il faut toujours persévérer, s’entraîner, y croire. Il ne faut pas oublier qu’on peut encore évoluer à 24 ans. Jean-René ne veut pas laisser des talents sur le bord de la route en raison de l’âge. On n’est pas vieux à 23-24 ans”. Et il l’a prouvé en allant chercher ce résultat de référence, qui marque dans une carrière. “Sur cette dernière journée, plusieurs grands noms du peloton sont venus me féliciter pour mon Tour”.

FIER DU GROUPE 

Ce grand bonheur de voir Jordan Jegat dans le Top 10 ne fait pas oublier à Jean-René Bernaudeau que tout n’a pas été simple pendant trois semaines, loin de là.
“On a perdu notre leader désigné initialement, Steff Cras, et notre sprinteur Emilien Jeannière, sur chute. On a failli perdre Thomas Gachignard sur l’étape du Ventoux, à cause d’une gastro. Malgré tout cela, on a fait l’un de nos meilleurs Tour depuis un petit moment”.

Le manager affirme ainsi être
“très fier” de l’ensemble de ses troupes. “Ce Tour a été l’un des plus violents, il était très exigeant. Il y avait énormément d’enjeux. Je suis très content de la façon dont ont travaillé Maxime Robin, notre responsable du pôle performance, et Benoît Genauzeau. On avait une sélection idéale pour cibler les petites ouvertures. Et Jordan nous a fait beaucoup de bien”

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