Jonathan Milan : « On a appris de nos erreurs »

Crédit photo Xavier Pereyron / DirectVelo

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C’est assurément une victoire pas comme les autres pour Jonathan Milan. Ce samedi, le sprinteur de la Lidl-Trek a ajouté son nom à la très longue liste des vainqueurs d’étapes dans l’histoire du Tour de France. Un rêve qui devient donc réalité pour le Transalpin, qui avait déjà décroché quatre victoires d’étapes sur le Giro jusque-là. Le surpuissant coureur de 24 ans, vainqueur à Laval (Mayenne), est revenu, en zone mixte puis en conférence de presse, sur son 23e succès chez les professionnels. Entretien.

DirectVelo : Tu étais arrivé sur ce Tour de France avec beaucoup de pression et l’envie de l’emporter d’emblée, à Lille, pour décrocher le premier maillot jaune. Une semaine après cet échec, et alors que tu avais également été battu de justesse à Dunkerque, tu décroches ton premier succès sur la Grande Boucle. Que ressens-tu ?
Jonathan Milan : Je suis très satisfait. J’espérais bien autre chose de la première journée du Tour, bien sûr, ça ne s’était pas déroulé comme je l’avais imaginé et espéré. J’ai perdu la course sur une mauvaise décision, une faute de placement très spécifique à un moment donné (il avait été piégé par un coup de bordures et n’avait pas pu disputer l’emballage final, NDLR). Puis ça a été très serré deux jours plus tard mais ce n’était toujours pas passé… Cela étant, je n’ai pas vraiment douté. J’avais une totale confiance en mes coéquipiers, ils sont expérimentés, ils savent comment gérer ces moments-là, comment emmener un sprint. On a appris de nos erreurs et je savais que ça finirait par s’ouvrir.

« JE ME SENS MIEUX CHAQUE JOUR QUI PASSE SUR CE TOUR »

Et c’était la journée idéale, à Laval, pour ouvrir ton compteur…
On était super motivés ce matin, on y croyait, et ça l’a fait. Quand tu as toute une équipe qui croit en toi, qui t’entoure de cette façon, ça ne peut que finir par fonctionner. La condition ne cesse de s'améliorer, je me sens mieux chaque jour qui passe sur ce Tour. Il y aura encore une belle opportunité demain, on va vite se reconcentrer là-dessus même si on va d’abord profiter de ce succès.

Si on est pointilleux, il faut tout de même admettre que tes coéquipiers ne t’ont pas été d’une grande aide dans le dernier kilomètre…
Vous savez, ils m’aident beaucoup tout au long de la journée, en amont. Ils ont fait un travail précieux. Le sprint, c’est toujours particulier, c’est une vraie machine à laver dans le final, comme on dit. Il est difficile de réussir à rester tous ensemble dans ces conditions là car ça frotte beaucoup, il y a des vagues dans tous les sens… Il n’est jamais facile de mettre un beau train en place dans le final. Mais j’ai été bien protégé en amont, à l’abri des chutes, et c’est une aide précieuse. Cette victoire, je l’ai bien grâce à mes coéquipiers aussi. Ils m’ont parfaitement guidé vers ce succès. Je n’ai eu qu’à sprinter sur la fin, c’est tout.

« LE BILAN COMPTABLE EST PARFAIT »

Alors que l’on se demande si Tadej Pogacar ne va pas être ton plus grand rival dans la quête du maillot vert à Paris, tu fais une très belle affaire aujourd’hui !
Oui, c’est vrai (rire). C’était forcément l’objectif et aussi la raison pour laquelle il faut continuer d’aller gratter des points aux sprints intermédiaires. On va essayer de remettre ça demain mais encore une fois, on va d’abord profiter de cette victoire, elle est importante. Le bilan comptable est parfait aujourd’hui, forcément, je ne pouvais pas faire mieux (l'Italien a finalement, depuis, perdu dix points au classement du maillot vert sur pénalité, pour "obstruction d'un coureur" dans le final, NDLR)

Considères-tu toi-même Tadej Pogacar comme un adversaire sérieux pour le classement par points ?
Oui bien sûr, le voir remporter le maillot est une option. C’est pour cela que je vais me battre sur tous les sprints et prendre le maximum de points possible à chaque fois que j’en aurai l’occasion sur les prochaines étapes. On verra bien ce que ça va donner à Paris mais en tout cas, c’est un vrai objectif, pour moi comme pour l’équipe. Je vais tout donner jusqu’au bout. 

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