Victor Guernalec : « Je change un peu de profil »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo
Victor Guernalec est à son avantage depuis ses débuts chez les professionnels l'hiver dernier. Vainqueur d’une étape du Région Pays de la Loire Tour, puis 6e de la Mercan’Tour Classic, le coureur d’Arkéa-B&B Hôtels a été à l’attaque sur son premier Critérium du Dauphiné. Pour DirectVelo, le Finistérien de 25 ans revient sur son expérience sur une course où le niveau était particulièrement élevé.
DirectVelo : Quel bilan fais-tu de ton Critérium du Dauphiné ?
Victor Guernalec : Pour moi, c’était une découverte. Il y avait un gros niveau, un énorme plateau. Je n’ai jamais couru avec autant de champions et sur un parcours aussi dur. C’est un apprentissage. Ça me fait progresser physiquement de faire des courses de huit jours comme celle-là, intenses, avec la montagne, la chaleur et la qualité du plateau. On a fait une bonne semaine, j’ai essayé de me montrer le plus possible pour tenter de faire de bons résultats avec l’équipe. Nous avons été dans les échappées, Clément (Venturini) a fait pas mal de Top 10, donc le bilan est plutôt positif. Je pense qu’on n’a pas à rougir de la performance qu’on a livrée cette semaine.
« ÇA N’A RIEN À VOIR »
Tu t'es échappé sur l’étape d’Issoire, et tu as retenté sur la première étape de montagne, en vain.
Il faisait une chaleur de fou en début d’étape, environ 35 degrés, et l’effort que j’ai fait au départ pour m'échapper m’a complètement cloué. Avec la chaleur, j’ai surchauffé, idem pour le coureur de Jayco (Anders Foldager) qui était avec moi. Mathieu Van der Poel, qui était avec nous au début, a pu repartir derrière, mais là, ce n’est pas le même niveau.
Le niveau était donc très élevé sur Dauphiné…
Les watts que j’ai mis samedi pendant une heure dans le col de la Madeleine, tout en passant à quatre minutes au sommet, ce sont les mêmes watts que j’avais mis sur 45 minutes dans le col de la Couillole sur la Mercan’Tour, pour basculer dans le premier groupe et jouer quasiment la victoire. Donc ça n’a rien à voir.
« CINQ HEURES DE SOUFFRANCE POUR FINIR DANS LE GRUPPETTO »
Tu te dis qu’il y a encore du boulot ?
Je sens que je progresse par rapport à l’an passé. Ma 6e place à la Mercan’Tour le prouve, ainsi que ma victoire au Région Pays de la Loire Tour. Disons que je change un peu de profil. Sur le Dauphiné, il fallait être bon sur des efforts très longs, alors qu’en Amateur, il faut être capable de répéter des efforts plus courts. Les courses chez les Amateurs sont quand même très intenses, mais là, c’est différent. On roule toujours très vite, on subit beaucoup plus. Le niveau n’a rien à voir, mais je sens que je progresse bien. Il faut continuer comme ça, il ne faut pas non plus vouloir brûler les étapes.
Et le calendrier de l’Europe Tour te permet de faire de belles choses depuis le début de saison…
C’est sûr qu’en arrivant sur des Classe 1, même s’il y a parfois des équipes très solides au départ, ce n’est pas le même tempo. C’est plus accessible quand même. On souffre aussi, mais on souffre pour jouer quelque chose. Alors que sur le Dauphiné, samedi, c’était cinq heures de souffrance pour finir dans le gruppetto. Je sais que, dans tous les cas, cette semaine me fera progresser. Il faut maintenant bien récupérer pour la suite mais ça va me donner la caisse et l’endurance pour le Championnat de France.
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