Victor Guernalec : « Je n’en reviens pas ! »

Crédit photo LNC / Marie Vaning

Crédit photo LNC / Marie Vaning

Moment inoubliable pour Victor Guernalec. Néo-pro au sein de la formation Arkéa-B&B Hôtels, arrivé "au culot" dans l'équipe presque en dernière minute (lire ici), le puncheur finistérien à la belle pointe de vitesse a décroché, ce mercredi, son premier succès chez les grands à l’occasion de la deuxième étape du Région Pays de la Loire Tour (voir classement). Parti dans le final en compagnie de Sam Maisonobe (Cofidis) et du Norvégien Sakarias Loland (Uno-X Mobility), il est parvenu à se débarrasser des deux garçons dans le dernier faux-plat montant avant de résister de justesse au retour du peloton. Présent dans la zone d’arrivée, DirectVelo a recueilli la réaction de l’ancien coureur de Bourg-en-Bresse AC. Entretien.


DirectVelo : Tu as parfaitement manoeuvré dans le final en faisant preuve de sang-froid !
Victor Guernalec : On m’a annoncé un écart de 20 ou 30 secondes à deux bornes de l'arrivée mais j’étais surpris car j’avais fait moi-même un écart au virage avec mon compteur et j’ai vu qu’il n’y avait même pas dix secondes. Les gars ont commencé à attaquer dans le dernier kilomètre. Là, je me suis dit qu’on allait jouer la gagne, ça m’a mis le stress mais dans le sens de la bonne adrénaline. L’arrivée était super dure. Ça donnait envie de lancer de loin car on voyait la ligne assez tôt. Mais en faux-plat montant et vent de face, il fallait faire attention. D'un autre côté, j’avais quand même peur que le peloton revienne vite alors j’ai lancé le plus tôt possible pour essayer de l’emporter. Ewen (Costiou) m'a dit à l'oreillette qu'il fallait que je lance. C’est une superbe émotion, je n’en reviens pas ! Quand j’ai tenté, c’était plutôt pour prendre un coup d’avance avec l’idée de donner un coup de main à Ewen ou Kévin (Vauquelin). Mais ça l’a fait. Plus on se rapprochait de la ligne et plus je réalisais qu’on allait peut-être jouer la gagne. Je suis trop heureux.

Te sentais-tu plus fort que tes deux compagnons de fugue ?
Ils montraient des signes de fatigue, ils semblaient limite. Ils ont commencé à mettre quelques petites cacahuètes mais je me suis dit qu’il fallait rester serein. Dès que j’ai lancé mon sprint, je les ai directement décrochés. Ils avaient peut-être un peu moins de ressources que moi sur la fin. Surtout, ça l’a fait de très peu face au peloton. Je ne m’en suis même pas vraiment rendu compte sur le moment car j’évitais de me retourner. C’est vraiment génial.

« ÇA COURT UN PEU COMME CHEZ LES AMATEURS »

De nombreux coureurs passent quinze ans chez les pros sans jamais en gagner une. Tu fais partie de ces rares athlètes qui “claquent” pratiquement d’emblée…
C’est énormément de fierté. Sur le coup, je suis surpris. Je me dis que ce n’est pas possible. Je me demande comment le peloton a fait pour me laisser gagner. Sur les dernières courses que j’ai disputées, j’étais très loin de pouvoir gagner, même si c’était un autre niveau à San Remo ou au Tour de Catalogne. C’était du lourd. Ici, il y a plus d’ouvertures. Ça court un peu plus comme chez les amateurs, ça me convient mieux. C’est moins en rouleaux-compresseurs, il y a plus de stratégie et d’attaques. C’est top que ça paie pour moi comme pour l’équipe. Pourvu que ça dure !

L’équipe courait après un succès depuis Bessèges et finalement, c’est toi, le petit nouveau, qui vient apporter ce succès tant attendu !
On avait bien commencé la saison mais c’est vrai que depuis un moment, on était moins en réussite, même si l’équipe faisait bonne figure depuis deux semaines, sur les manches de Coupe de France mais aussi au Tour de Catalogne avec, l’air de rien, Cristian Rodriguez qui marchait fort. Ça passe inaperçu mais c’était du costaud. Ewen, Clément (Venturini) et Jenthe (Biermans) tournaient autour, c’est génial que je puisse concrétiser.

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