Festival de Toulon : « Je n'imaginais pas un tel engouement »

Crédit photo Sylvie Rattalino
Pour la troisième année consécutive, le vélodrome de Hyères va organiser le Festival International Piste Toulon Provence Méditerranée, une réunion classée en C2 au calendrier international. Et le plateau réuni samedi et dimanche prochains sera de niveau mondial. L'équipe de France d'endurance va aligner le Champion olympique Benjamin Thomas, Emmanuel Houcou, Oscar Nilsson-Julien. L'Allemagne va venir avec Roger Kluge, Champion du Monde en titre de l'Américaine. L'équipe britannique de vitesse féminine sera à Hyères aussi où elle retrouvera Mathilde Gros de retour de Nouvelle-Zélande. Les sprinters indiens seront aussi de la partie avec leur nouvel entraîneur, Kévin Sireau qui travaillait jusqu'à l'an dernier au vélodrome hyérois. Vincent Didelot, président du VS Hyérois, présente à DirectVelo cette organisation mais aussi les perspectives d'avenir.
DirectVelo : Pourquoi avez-vous choisi d'organiser un Grand Prix UCI ?
Vincent Didelot : Il y a deux ans, on cherchait un événement pour fêter les 130 ans du VS Hyérois pour valoriser le vélodrome. On s'est tourné vers le format UCI mais, à l'époque, nous n'avions pas le projet de pérenniser l'épreuve. Au bout de trois ans, on a une forte participation. Cette année, il y a plus de 140 engagés. Nous ne sommes pas en Coupe de France car on trouvait que ça pouvait apparaître comme limitatif pour les équipes étrangères. La première année, en 2023, Elia Viviani est venu, il y avait six ou sept nationalités représentées. L'an dernier, c'était une vingtaine. Jeffrey Hoogland était là, Emma Finucane et l'équipe britannique de vitesse féminine. En cette année post-olympique, je ne savais pas trop comment ça allait réagir, je n'imaginais pas un tel engouement. Nous serons obligés de faire disputer des qualifications dans les épreuves d'endurance.
« LES ENTRÉES ONT TOUJOURS ÉTÉ GRATUITES »
À quoi attribues-tu cet afflux d'engagés ?
Il n'y a pas un calendrier piste si étoffé que ça. La France est réputée pour sa qualité d'organisation, les coureurs apprécient. Le cadre du vélodrome de Hyères est atypique, nous sommes dans le Sud, avec de bonnes conditions. Cette carte postale incite aussi les équipes à venir. Le fait que l'épreuve se passe bien donne aussi aux coureurs l'envie de revenir.
Est-ce que c'est facile de réunir le budget ?
Le vélodrome de Hyères a toujours eu une tradition d'organisation. Le cahier des charges de l'UCI donne plus de libertés qu'un Championnat de France, par exemple dans le choix des prestataires, tout en respectant le contrat. On peut faire appel à des prestataires locaux ce qui peut nous faire faire des économies. Il y a un financement public et privé. Dès le début, nous avons voulu insuffler une dynamique nouvelle. Ainsi, le samedi soir, nous profitons de la piste intérieure au centre du vélodrome pour organiser des soirées hospitalité pour faire apprécier aux partenaires le cyclisme sur piste.
Les entrées sont-elles une source de financement ?
Les entrées ont toujours été gratuites pour les Championnats et nous avons conservé cette habitude. La première année, nous avions organisé le vendredi et le samedi en pensant que c'était mieux pour capter le public, avec une date autour du 10 juin. Avec notre date actuelle, nous avons trouvé la bonne, il n'y a pas d'épreuves UCI en face.
« SI ON PEUT, PASSER EN C1 »
Comment établissez-vous votre programme ?
La première année, nous avions échangé avec la FFC et François Lamiraud, on avait établi un programme de qualité. Ensuite, on a essayé d'affiner, nous avions une Américaine les deux jours, ça faisait un peu trop. Nous avons ajouté des épreuves pour les endurants, comme l'Omnium. L'objectif de 2026 va être de passer à trois jours de compétition et, si on peut, de passer en C1. Il n'y a pas beaucoup de différence de budget car nous attribuons déjà la grille de prix minimum en C1, depuis la première année.
Ce Grand Prix UCI est-il un moyen de faire vivre la piste de Hyères ?
C'est toujours une vitrine, ça permet de mettre un éclairage sur notre vélodrome. C'est le temps fort de l'année. C'est aussi l'occasion d'accueillir des équipes nationales en stage. L'équipe de Belgique est en stage toute la semaine. L'équipe de Grande-Bretagne et le Team Coop restent aussi quelques jours.
Qu'est-ce que serait une édition réussie ?
C'est une édition avec un programme rondement mené, avec une belle participation, que tout se passe bien. On est déjà heureux de voir autant d'athlètes vouloir venir.