Emil Herzog fidèle au rendez-vous

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Il est toujours difficile d’établir une hiérarchie dans le peloton Junior mais s’il fallait désigner le coureur le plus fort, solide et régulier  en cette saison 2022, Emil Herzog serait un candidat sérieux à ce titre honorifique et un brin subjectif. Mais jugez plutôt : depuis le début de l’année, l’Allemand a remporté le Giro di Primavera en Italie, le Cottbuser-Etappenfahrt en Allemagne, le Grand Prix de Bohème occidentale et la Course de la Paix (Coupe des Nations) en République tchèque, avant également une victoire d’étape sur le Tour du Pays de Vaud (Coupe des Nations) en Suisse et, enfin, un titre de Champion national sur route. Autrement dit, le coureur du Team Auto Eder a gagné pratiquement partout où il est passé, avec au milieu de tout cela une 5e place lors de Paris-Roubaix (voir sa fiche DV).

“L’année dernière, j’étais déjà bon mais il y avait des coureurs plus forts que moi. Cette saison, je sens que tout le monde me regarde maintenant. C’est plus difficile d’aller gagner des courses quand tout le monde te surveille. Tu as toujours des coureurs dans la roue quand tu attaques, ce n’est pas facile. Mais quand on est fort, c’est normal. Je suis content de cette première partie de saison”, se réjouit le coureur originaire des bords du Lac de Constance, à la frontière germano-suisso-autrichienne. “Jusqu’à la Course de la Paix, c’était parfait. J’étais super content. Mais je suis tombé malade, ensuite, par deux fois. Je n’étais pas au top au Tour du Pays de Vaud, je n’étais pas bien sur l’étape reine de la course et je me suis retrouvé écarté du jeu au classement général, même si j’ai gagné le chrono. J’ai connu une période difficile avec, aussi, la Classique des Alpes. Mais depuis trois semaines, ça tourne bien, à nouveau”. Et en plus de ces nombreux succès sur route, il a aussi trouvé le temps de décrocher le titre national de VTT, lui qui allie donc les deux disciplines toute la saison et qui compte d’ailleurs bien disputer les Championnats du Monde sur route comme en VTT.

L’ENVIE D’ÊTRE LE PLUS COMPLET POSSIBLE, L’EXEMPLE DE MAXIMILIAN SCHACHMANN

En attendant, c’est au Championnat d’Europe que celui qui s’exprime parfaitement en français -  “mon père est français, je suis assez souvent en France car ma grand-mère y habite aussi, et j’ai des cousins français, dans la région de Besançon” - avait rendez-vous, ce jeudi, pour l’épreuve chronométrée continentale. Avec à la clef, non pas le titre mais tout de même une médaille de bronze (voir classement). “J’espérais un peu plus mais c’était très dur sous cette chaleur. J’ai fait tout ce que je pouvais avec les jambes du jour. J’étais pas mal, sans être super non plus. J’avais du mal à relancer après les virages. La route n’était pas bonne sur les parties planes, il y avait beaucoup de trous. Ce n’était pas très facile. Mais j’ai tout donné et je ne peux pas être déçu ou triste, sans être super content non plus. C’est quand même un podium, même si je voulais le titre”.

Lors des 22 km du parcours de Sangalhos (Portugal), Emil Herzog considère avoir bien géré son effort. “Je suis parti assez vite et j’ai toujours été capable de rouler fort dans les montées, en essayant de récupérer un peu dans les descentes. J’ai fait les dix derniers kilomètres à bloc. C’était très dur”. Ce chrono était “important” pour celui qui accorde tout de même plus d’importance à l’épreuve en ligne. “Si je devais choisir entre gagner l’une ou l’autre, ce serait quand même plutôt la course en ligne”. Il accorde tout de même, bien sûr, une grande importance à l’exercice chronométré, lui qui rêve de “devenir le coureur le plus complet possible” et qui cite, en exemple, son compatriote Maximilian Schachmann.

LA POSSIBILITÉ DE PASSER DIRECTEMENT DES JUNIORS AU MONDE PRO

L’ancien double vainqueur de Paris-Nice pourrait, à terme, devenir le coéquipier d’Emil Herzog. C’est du moins ce dont rêve le Junior allemand, qui assure avoir été approché pour passer directement des rangs Juniors au monde professionnel, comme notamment son compatriote Marco Brenner il y a deux ans. “Je ne pense pas aller directement chez les pros même si j’en ai la possibilité. J’aimerais faire une saison dans la catégorie Espoirs. Rien n’est encore sûr mais j’ai forcément une piste avec la BORA-Hansgrohe, en étant dans l’équipe Juniors. C’est une belle équipe, pas très loin de chez moi. C’est pratique”. D’ici-là, il pourrait passer la saison 2023 au sein de la structure Hagens Berman Axeon, “mais ce n’est pas encore sûr, on est en train d’y réfléchir”.

En attendant, les objectifs restent encore nombreux jusqu’à la fin de saison pour Emil Herzog, à commencer par la course en ligne des Championnats d’Europe, ce week-end. “Puis il y aura le Valromey et je ferai une petite pause avant de reprendre sur une manche de Coupe du Monde de VTT”. Son plus gros objectif de la seconde partie de saison sera le Mondial sur route, durant lequel il ambitionnera le titre à la fois sur le chrono et sur la course en ligne. La concurrence est rude mais le garçon en semble capable.

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