Rémi Aubert, un pied chez Groupama-FDJ

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Rémi Aubert n’évoluera plus dans les pelotons de l’élite nationale. Après cinq années au meilleur niveau à Etupes, le Franc-Comtois a décidé de mettre sa carrière sur le vélo de côté. "Je ne suis plus espoir depuis trois ans, je commence à tourner en rond, j’avais besoin de changer un peu. Je m’étais dit que cette année était la dernière, ce n’est pas un coup de tête de fin d’année". Mais s’il arrête avec la DN, l’ancien coureur de l’AC Bisontine continuera à prendre part à des courses, toujours sous le même maillot. "Je ferai des courses avec le club, mais j’arrête la N1. Je ne me vois pas arrêter du jour au lendemain. Je ne vais pas clouer le vélo, j’en ai même acheté un, sourit-il. On s’est aussi accordé avec Boris (Zimine) pour que j’en fasse une ou deux en tant qu’assistant. Et puis ça va me servir dans mon métier, j’ai besoin d’un niveau correct. Le manque de temps me fait arrêter, pas la passion". Car ses projets professionnels sont directement liés à son sport.

Après six mois de stage qui vont déboucher sur une thèse, Rémi Aubert a de quoi s’occuper pour l’avenir. "Je fais de la recherche et développement avec Groupama-FDJ à Besançon. Et je fais 50/50 avec une entreprise partenaire à Dôle qui s’appelle AFULudine, qui possède une marque de produits d’entretien vélo appelée Winsleek, avec laquelle travaille Sébastien Bergeret (ancien stagiaire chez FDJ-BigMat, NDLR). On travaille sur tout ce qui est friction mécanique", détaille celui qui est en Masters STAPS, en ingénierie du sport. Le coureur qui fêtera bientôt ses 25 ans évoque ainsi son rôle actuel comme "une autre approche du vélo", lui qui n’a jamais lâché l’école malgré sa carrière sur le vélo. Aujourd’hui, il reconnaît avoir affaire autant à des industriels qu’à des entraîneurs et mécaniciens. "On développe des produits et on monte des choses pour leur analyse et trouver d’éventuels gains".

« JE N’AVAIS PAS LA CLASSE DE PEDERSEN OU VAN DER POEL »

Son travail actuel résulte d’une longue volonté. "J’ai toujours apprécié bosser sur le matériel. Ça se précise sous un angle que je n’aurais pas imaginé. Travailler avec Frédéric Grappe, Julien Pinot ou Anthony Bouillod, c’est incroyable. Ils sont très pointus et pédagogues, c’est le jackpot de travailler avec eux. Je vais tout faire pour que ça dure". L’occasion de mettre un pied dans le monde professionnel, lui qui a connu de beaux résultats chez les Juniors. "Les années jeunes, on s’est beaucoup amusé, on courait décomplexé. Je me rappellerai de mes années Cadets et Juniors où j’ai bien marché. Mais aussi les années Espoir 1 et 2 où j’ai galéré entre les blessures et l’école. Et principalement mes années à Etupes qui m’ont apporté tout ce que j’ai actuellement". Notamment son stage. "Si j’en suis là, c’est à 95% grâce à ce que j’ai vécu sur le vélo. C’est énormément de souvenirs et de copains. C’est une étape plus qu’une fin en soi".

Alors qu’il a croisé le fer chez les Juniors, avec des Mads Pedersen, Tao Geoghegan Hart ou autres Mathieu van der Poel, Rémi Aubert n’éprouve pas de regrets quant à la suite de sa carrière. "J’ai toujours fait mes propres choix, j’ai tenu à continuer l’école. Je n’aurais peut-être pas été pro en ayant tout arrêté. La partie mentale me faisait davantage défaut que la partie moteur. C’est sûr que quand je vois ces mecs faire des résultats ça me fait quelque chose". Et garde même des contacts avec les Français de l’époque. "On garde de bons rapports, je n’ai aucune jalousie. Je suis content d’avoir fait un bout de route avec eux. Se comparer avec Pedersen ou van der Poel serait déplacé. Je n’avais pas la classe qu’ils avaient déjà à l’époque. J’ai mené ma barque et je vais continuer". Avec des projets plein la tête et un pied dans les coulisses du monde professionnel, Rémi Aubert remercie une dernière fois son club d’Etupes et Boris Zimine, à l’origine d’une partie de sa réussite.

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