Damien Touzé perd des watts et fait sa mue

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Fin juin, Damien Touzé était perdu entre différentes émotions, au moment de quitter les routes du Championnat de France Elites, à l’occasion duquel il venait de décrocher la médaille de bronze. Le sprinteur-puncheur a eu besoin de quelques jours pour encaisser ce surplus d’émotions, et pour faire le point. “Terminer 3e d’un Championnat de France, je ne m’y attendais pas forcément. Surtout à 22 ans ! Ce résultat n’a pas changé ma façon de m’entraîner, ni mon rôle dans l’équipe, mais j’ai vu de quoi je suis capable. Il m’a quand même fallu le temps de digérer la déception car je ne passerai pas tout près d’un titre national tous les ans…”.

De retour à la compétition près d’un mois plus tard, le coureur de la Cofidis a tout de suite été dans le bain, ce samedi, lors de la première étape du Tour de Wallonie, conclut à la 8e place au coeur d’un sprint massif (voir classements). “Ça s’est bien passé, malgré la présence de la pluie toute la journée. Les conditions météos étaient difficiles mais le parcours l’était également, avec pas mal de monts. C’était casse-pattes”. Parmi les quatre étapes qu’il reste à couvrir sur le sol belge, la dernière, mercredi, semble convenir aux qualités de Damien Touzé. “Je vais voir mes sensations au jour le jour. Ça reste une course de reprise. Si je peux jouer le général, je ne vais pas me gêner. On sent que tout le monde a envie de faire des efforts. La course ne devrait pas être trop contrôlée, alors qui sait…”. La formation Continental Pro n’a pas de plan préétabli pour cette compétition. “Nous n’avons pas de leader désigné. Tout le monde a sa chance. On verra bien suivant ce qu’il se passera dans les prochains jours. Le classement général va se dessiner dans les prochains jours”. 

17 JOURS EN MONTAGNE POUR PRÉPARER LE TOUR D’ESPAGNE

De son côté, le coureur de 23 ans est en pleine mutation. Auparavant sprinteur relativement puissant, Damien Touzé se rapproche de plus en plus d’un puncheur explosif, même capable de bien grimper les véritables ascensions. Et ce n’est pas sa 23e place sur les pentes du Mont Ventoux, en juin dernier, qui permettra d’affirmer le contraire. “J’ai bien séché”, confirme-t-il pour DirectVelo. Depuis qu’il a quitté la formation Saint Michel-Auber 93 pour rejoindre la Cofidis, l’ancien lauréat du Kreiz Breizh Elites a beaucoup travaillé pour changer de silhouette. “Je me suis réorganisé. Dans l’équipe, nous avons un nutritionniste. Cette personne est à la disposition de tous les coureurs mais après, c’est au bon vouloir de chacun. J’essaie quand même de varier mon poids suivant les périodes de courses. Par exemple, en début de saison, pour les Classiques, ça ne servirait à rien d’être trop affûté. C’est le meilleur moyen de tomber malade. Par contre, j’essaie de m’affûter pendant l’été”

La raison de cette transformation est simple : il souhaite devenir de plus en plus polyvalent. “J’ai une bonne pointe de vitesse mais l’idée, c’est surtout d’essayer de mieux passer les bosses que les autres sprinteurs”. Ce travail, Damien Touzé l’a accentué en ce mois de juillet, puisqu’il vient de passer pas moins de dix-sept jours à la montagne, en stage du côté d’Isola 2000. Un temps accompagné de sa petite-amie, ou de son entraîneur - qui habite non loin de là - pour des sorties derrière scooter, le Normand n’avait jamais travaillé aussi longtemps, et seul, en montagne. “Le but, c’est de préparer la Vuelta, mon premier Grand Tour”. A contrario, ce travail a des conséquences lors des arrivées pour purs sprinteurs. “Forcément, je perds un peu de watts. Mais de toute façon, même si j’étais resté un peu plus lourd, je ne gagnerais pas des sprints massifs contre Arnaud Démare. Le mieux, pour moi, c’est d’être entre les deux. En tout cas, j’ai fait ce choix-là. Je préfère être mieux en bosse, quitte à perdre des watts. C’est ce qui devrait me permettre de jouer les premiers rôles sur différents terrains”.

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