Fin de parcours en Élite pour Julien Jamot

Crédit photo FREDDY GUÉRIN
En marge de la nocturne de la Haye-du-Puits, ce jeudi, Julien Jamot a annoncé qu’il mettrait un terme à sa carrière en Élite à la fin de cette saison. Le coureur de 25 ans, membre de l’ES Torigni, fait part d’une certaine lassitude et estime “avoir fait le tour”. L’homme originaire de Sottevast (Manche) visera en point d’orgue de son ultime saison les 3 Jours de Cherbourg au mois de septembre. À l’issue de sa saison, il restera impliqué dans le cyclisme en tant qu’entraîneur au pôle espoirs de Caen. L’homme qui comptabilise 12 victoires dans les rangs amateurs s’est confié à DirectVelo.
DirectVelo : Quel regard portes-tu sur ta saison ?
Julien Jamot : Je voulais vraiment préparer tout ce qui était la Coupe de France ou des Nantes-Segré. Je suis passé au travers de mon France chrono, j'ai eu pas mal de problèmes mécaniques et j'étais vraiment déçu. Après, je suis parti en vacances et maintenant, c'est vraiment du vélo plaisir. Quand j'ai des objectifs en tête, j'essaie de faire ça bien, mais c'est vrai qu'entre les deux, c'est un peu plus difficile. Aujourd’hui, j'avais vraiment envie de m'amuser, ça faisait deux critériums que je ne pouvais pas terminer. Le premier, j'ai eu un problème mécanique. Et mardi au circuit des Matignon, sous la pluie, je n'ai plus trop envie de prendre de risques, je ne suis pas trop à l'aise. On a connu pas mal de casse en Espagne en stage de pré-saison et depuis, je suis vraiment sur la retenue quand je suis sur le vélo. Je n'ai pas envie de prendre de risques.
Quels sont tes prochains objectifs ?
En fin de saison, il y a les 3 Jours de Cherbourg, ce seront mes derniers et ils sont à la maison, donc j'ai vraiment envie de m'amuser. L'été, c'est un peu plus calme pour nous, ça va être courant septembre. Pour la fin de saison je veux être devant, m'amuser, faire des numéros. J'aimerais bien en gagner une avant d'arrêter quand même, mais c'est clair que c'est le plaisir avant tout.
« J'AI FAIT LE TOUR DE LA QUESTION »
Et pour la suite de ta carrière ?
Après, j'arrête en Élite. Je pense que j'ai fait le tour de la question. Je travaille à côté, je suis entraîneur au Pôle Espoir à Caen. Je reste dans le vélo et je n'arrêterai jamais de rouler, mais je sens qu'en Élite, ce n'est plus pareil, et j'ai envie de profiter d'autres choses.
Tu as passé plusieurs années en Élite : qu’est-ce qui a le plus changé selon toi ?
Je pense que ça fait 6 ou 7 ans que je suis en Élite. Par rapport à mes deux premières années au Team Bricquebec Cotentin (en 2018 et 2019, NDLR), et maintenant, ça a complètement changé. Je trouve qu'avec l'évolution du matériel, les moyennes sont de plus en plus grandes. L'entraînement est optimisé à tous les étages, que ce soit des Juniors aux Élites. Beaucoup de gars ne font que du vélo. Il y a des stages en altitude, des stages avec les équipes etc.
« DES REGRETS, JE N'EN AI PAS »
Comment perçois-tu la catégorie Élite et sa place dans le parcours d’un coureur ?
En Élite, c'est un peu l'entre-deux. On ne peut pas vivre du vélo mais à la fois, il faut faire ça à 100% si on veut espérer être au-dessus. Et c'est compliqué d'exister quand on s'entraîne moins et qu'on est un cran en dessous. Mais heureusement que cette catégorie est encore présente parce qu'il y a plein d'exemples qui montrent que beaucoup sont passés par les Élites avant de monter au-dessus. Et la différence avec les Conti Pro, c'est qu'on y apprend à courir. On n'a pas les oreillettes et les meilleurs coureurs en Élite sont des coureurs, en général, qui courent très, très bien.
Est-ce que tu as une déception quant à ta carrière ?
Déçu dans le sens où mes meilleures années ont été pendant les années Covid. C'était un peu décevant mais bon, c’est un peu l’excuse de notre génération. D’un autre côté, je suis allé voir le Tour de France et quand je vois qu’il y a des gars avec qui j'étais en équipe de France, c'est vrai que ça donne envie. Mais quand je vois la tension dans le peloton, l'investissement que ça demande, je ne sais pas si j'y aurai trouvé ma place parce que ce n'est pas le mode de vie qui me convient. J'ai envie de profiter à côté, de partir en vacances. Et il y a plein de choses que je n’aurais pas pu faire si j'étais passé. Au final, des regrets, je n'en ai pas. Il ne faut pas en avoir, j'ai pu m'amuser.
En savoir plus : coureurs et équipes associés
Coureurs
