Victor Jean : « Des souvenirs à vie »

Crédit photo Christian Cosserat - DirectVelo
Victor Jean n’a pas eu froid aux yeux. Le sociétaire du CC Étupes n’avait jamais roulé sur les pavés avant de prendre le départ de Paris-Roubaix Espoirs, ce dimanche. Malgré tout peu après le départ, le coureur de 21 ans s’est échappé et a passé près de 100 kilomètres en tête de course. Il revient pour DirectVelo sur sa journée à l’avant et sa découverte de l’Enfer du Nord.
DirectVelo : Tu as abordé les pavés en tête alors que tu n’avais jamais roulé dessus auparavant !
Victor Jean : Je me suis jeté dans les pavés, j’étais mieux devant. Clairement, c'était mon objectif d’être échappé et de prendre du plaisir. C'est ma victoire de la journée, je n’en attendais rien niveau résultat. J’ai été acteur, je n'ai pas été suiveur. J'ai pris du plaisir, il y avait une ambiance de fou. J'ai été devant sur un monument, c'est incroyable, j’en garderai des souvenirs à vie !
« DANS LA BONNE VAGUE, PUIS LE DÉBUT DES GALÈRES »
Comment as-tu réussi à t’extirper du peloton ?
Les Conti se marquaient entre elles pendant cinq-six bornes. Je regardais et je les ai contrées, tout seul dans un premier temps. Après elles ont laissé sortir un mec de Quick-Step (Renato Favero) et un du Vendée U (Lucas Mainguenaud). Comme on n’était que trois, ça convenait à tout le monde car on n’allait pas aller hyper loin. On ne s’est pas relevé pour autant, on a vraiment cherché à prendre le maximum de temps possible sur la portion plate. Il y avait du vent de face tout le temps, c'était dur, on était toujours à bloc. Puis on s’est retrouvés à deux comme Lucas Mainguenaud a eu un problème mécanique.
Jusqu’à vous faire rattraper à une soixantaine de kilomètres de l’arrivée… Comment s’est passée la suite pour toi ?
On s'est fait reprendre par le groupe des 20 plus forts, où figurait notamment mon coéquipier Ben Askey. Malheureusement, j'ai eu une crevaison lente cinq kilomètres après qui m’a sorti de la course. C’est dommage car j’étais vraiment bien et dans la bonne vague. Ensuite, ça a été le début des galères. J’étais dans la file des voitures. Dans le secteur de Mons-en-Pévèle, qui est déjà suffisamment difficile, le haut du pavé était pris par les bagnoles, j'étais sur le côté dans la boue, je suis tombé dans les orties… Après tout ça, mon objectif était juste de finir.
« UN ART ET UNE DISCIPLINE À PART ENTIÈRE »
Que retiens-tu de cette première expérience sur les pavés ?
C’est beaucoup plus facile à la télé. Le plus compliqué est de garder la même technique, la lucidité ainsi que la vélocité du premier au dernier secteur. C’est vraiment un art et une discipline à part entière.
Tu prouves que tu es en bonne forme après ta 7e place à Bourg-Arbent-Bourg le week-end précédent…
Cette année, je me sens bien physiquement. Je sens que j'ai passé un cap, notamment grâce à mon nouvel entraîneur Samuel Bellenoue. Mais derrière il faut scorer, je manque de résultats, même si j'ai fait un bel enchaînement Artois-Bourg-Arbent-Bourg.
Samedi prochain, tu seras au départ d’un autre gros morceau du calendrier Espoirs, Liège-Bastogne-Liège !
On n’aura pas les mêmes ambitions qu’à Paris-Roubaix. On sera plus dans un rôle d’attente pour aller chercher un bon résultat avec Jorgen Sekse.
En savoir plus : coureurs et équipes associés
Coureurs
