La sélection de l’équipe St-Michel-Auber 93 pour le Tour de France est officiellement tombée le 13 juillet dernier mais la moitié de l’effectif était déjà connu depuis un bon moment en interne. Simone Boilard, Coralie Demay et Barbara Fonseca étaient en effet assurées d’être de la partie depuis de longues semaines tandis que la présence de Sandrine Bideau a, elle aussi, été actée en juin. “On voulait faire une sélection assez rapide. On sentait que ça pesait sur les filles de ne pas le savoir”, explique Charlotte Bravard. Deux places restaient encore à pourvoir début juillet et ce sont finalement Alison Avoine et Margot Pompanon qui ont complété l’effectif (voir ici). “Les quatre premières citées ont fait de belles choses, elles ont été régulières et il s’est vite avéré évident de les emmener sur les routes du Tour de France. Pour les deux dernières places, on a fait sur la forme du moment”, explique l’ancienne Championne de France Élites, en 2017 sur le circuit de Saint-Omer. 

« ELLES SONT PRÉPARÉES PSYCHOLOGIQUEMENT »

Initialement, le staff de la structure francilienne imaginait se servir du Lotto Belgium Tour pour choisir les deux dernières sélectionnées. “Mais les conditions étaient bizarres, c’était une course compliquée à lire et on n’a pas vraiment pu s’appuyer là-dessus”, détaille la directrice sportive de l’équipe. Le choix final s’est ainsi effectué début juillet au terme d’un stage de préparation pour le Tour de France. Un stage auquel a également participé Perrine Clauzel, positive à la Covid-19 après le Championnat de France, remise d'aplomb depuis et donc première remplaçante en cas de pépin de dernière minute pour l’une des filles sélectionnées.

Sportivement, l’équipe St-Michel-Auber 93 s’attend à souffrir mais va faire au mieux pour exister et se montrer tout au long des huit jours de compétition. “On sait que l’on ne fait pas partie des meilleures mondiales. Il faudra être audacieuses, aller de l’avant. On a fait de belles choses sur la saison. Avec Simone (Boilard), on peut espérer une performance. C’est une gagnante, elle sait courir et voudra tirer son épingle du jeu. Elle ne veut pas être un simple pion. Coralie Demay a délaissé la piste, elle marche bien cette année. Et nous aurons d’autres cartes à jouer”. Charlotte Bravard a conscience qu’il devrait y avoir une grosse bagarre sur la totalité des étapes et qu’il y aura certainement peu de moments de répit. “Je pense que ce sera dur pour tout le monde. Il y aura une belle bagarre. Le terrain est propice pour une belle course. On a fait les reconnaissances des étapes les plus compliquées. Elles sont préparées psychologiquement. Ce sera dur, c’est sûr. Mais pour un premier Tour de France, ce sera d’abord quelque chose de beau. Il faut en profiter”.

« ON ESSAIERA »

Bien sûr, la structure basée en Seine-Saint-Denis espère pouvoir se montrer en prenant des échappées, notamment lors des premières journées de course. Mais y aura-t-il une grande bagarre pour prendre ces coups ou seules quelques formations tenteront-elles de placer des pions à l’avant dès les premiers kilomètres ? “C’est la grande question. Avant, c’était plus compliqué de laisser partir une échappée dans le peloton féminin mais ça se fait de plus en plus. Je pense que pas mal de formations du WorldTour vont se concentrer sur les fins d’étapes et sur le classement général. Mais le Tour, c’est une course à part qui n’a rien à voir avec le reste. C’est donc difficile à imaginer. Ce qui est sûr, c’est que nous, on essaiera”.

Niveau logistique, la structure St-Michel-Auber 93 a déployé les grands moyens pour son retour sur le Tour de France, 21 ans après sa dernière participation sur la version masculine, en 2001. “On aura beaucoup plus de monde que d’habitude, au niveau de la communication, des assistants etc. On a aussi pris un kiné spécialement pour l’occasion”. Ainsi, le groupe sera composé de treize membres du staff, contre six habituellement. Soit plus du double. Le Tour de France est bel et bien une course à part. Tout ce beau monde se retrouvera ce vendredi, au Bourget, à quelques kilomètres seulement du siège d’Aubervilliers. Avant le grand départ de dimanche en terres franciliennes, à domicile.