Lucie Jounier : « Il vaut mieux garder le positif »

Crédit photo Arkéa Pro Cycling Team

Crédit photo Arkéa Pro Cycling Team

Il y a un an, en mars 2020, Lucie Jounier se découvrait un nouvel amour pour les Classiques flandriennes, à l’occasion d’un Samyn qui l’avait vue décrocher un bel accessit (lire ici). “Je me souviens très bien de ce moment-là. Ce n’était pas une découverte à proprement parler, mais je m’étais surprise. Et c’est vrai que depuis, j’apprécie vraiment ce type de courses avec des secteurs pavés”. Un an plus tard, c’est à la même période de l’année et une fois encore sur les routes belges que la sociétaire du Team Arkéa a confirmé ses aptitudes, sur le Circuit du Westhoek (voir classement). “C’est un résultat important car j’avais besoin de me rassurer après une fin de saison 2020 difficile”, explique pour DirectVelo celle qui précise avoir connu un gros coup de mou, avec une fatigue de stade avancé, confirmée par le résultat de prises de sang "pas très bons".

Depuis, la jeune femme de 22 ans a donc retrouvé la pleinitude de ses moyens physiques et l’a confirmé le week-end dernier. “Je savais que ça allait être une journée difficile, avec des bordures, et ça n’a pas loupé. Les filles de la SD Worx ont vite imprimé un bon rythme. Pendant une vingtaine de kilomètres, c’était la guerre, ça se poussait, chacune voulait faire sa place à l’avant…”. Toujours vigilante, Lucie Jounier a ensuite décidé, bien plus tard dans la course, de relancer après la formation d’une échappée particulièrement intéressante et dangereuse. “Sur le coup, je ne m’étais pas trop inquiétée car Lotte Kopecky n’était pas devant. Puis j’ai compris qu’il fallait y aller”. La future lauréate, Christine Majerus, prend alors la roue de la Bretonne. “Une fois que je me suis écartée, elle a pris un relais et je ne suis plus jamais passée, rigole-t-elle après coup. J’avoue qu’elle ne m’a pas demandé le moindre relais. Et franchement, ça roulait vite. J’ai tout de suite compris qu’elle allait me ramener sur l’échappée et c’est ce qu’il s’est passé”

« ÇA DEVIENT INQUIÉTANT »

Une fois à l’avant de la course, Lucie Jounier a eu le temps de s’imaginer réaliser un très gros coup. Avant un incident malheureux. “Je suis tombée, c’était une chute bête. J’ai tourné la tête pour voir où était mon directeur sportif, qui venait de rejoindre l’échappée… Et j’ai dû prendre un trou. Je n’ai pas eu le temps de comprendre ce qu’il se passait. C’était une chute impressionnante, j’ai volé… Mais heureusement, je ne me suis pas fait trop mal”. Elle reprend alors rapidement ses esprits mais se retrouve sur son vélo de rechange, équipé non pas de boyaux mais de pneus. “Jusqu’ici, je considérais que ça ne faisait pas une grande différence mais sur le secteur pavé qui a suivi, j’ai compris… Je n’avançais plus, j’étais à l’arrachée totale pour garder les roues. Je ne comprenais même plus ce que je faisais là, dans ce groupe de tête”. Jusqu’à devoir laisser filer ses camarades de fugue un peu plus tard, à l’amorce du dernier tour. La toute fin de course lui semble alors longue, mais elle parvient à éviter le retour du peloton et à conserver une place dans le Top 10. “Depuis la course, j’ai pas mal ressassé. Je me suis demandé pourquoi j’ai décidé de changer de vélo, et ce qu’il se serait passé sans cette chute. Mais d’un autre côté, ce résultat me rassure quand même. Il vaut mieux garder le positif”.

Cap désormais sur la Ronde de Mouscron puis Paris-Roubaix. Avec, évidemment, de gros doutes quant à la bonne tenue du Monument nordiste. “Malheureusement, ça devient inquiétant. Ce serait dommage que ça n’ait pas lieu car je me prépare à fond pour cette course. J’espère vraiment que ça va être maintenu, ou au pire des cas reporté à plus tard. Dans tous les cas, c’est frustrant car on est dans de vraies bulles et on fait plein de tests PCR. Mais bon…”

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