Quentin Bezza : « Je montais en puissance »

Crédit photo Michael Gilson - DirectVelo

Crédit photo Michael Gilson - DirectVelo

Quentin Bezza est un spécialiste du contre-la-montre et travaille pour. "Il n’y a pas de miracle, si on ne travaille pas sur le vélo de contre-la-montre, on ne peut rien espérer sur le Championnat de France", assure-t-il à DirectVelo. Double Champion du Grand Est (Elite et Espoir) l'an dernier, le sociétaire de l'AC Bisontine décroche ce jeudi la médaille d'argent du Championnat de France Espoirs de la spécialité. Le coureur de 22 ans qui s'apprête à rejoindre Charvieu-Chavagneux IC l'an prochain (lire ici) revient pour DirectVelo sur son travail et son investissement dans cette discipline.

DirectVelo : Ce podium est-il une surprise pour toi ?
Quentin Bezza :Je savais que j’étais en forme. Pourtant, j’ai eu une jambe bloquée pendant tout le mois d’août. J’ai couru le Championnat de France Elite sur une jambe. Ma jambe se bloquait quand j’appuyais sur la pédale, je n’arrivais pas à savoir d’où ça venait. Je suis allé voir quatre kinésithérapeutes pour en trouver la cause et enfin découvrir que c’était un souci sur un muscle de la cuisse. J’ai perdu un mois et sur ma course de reprise en septembre, je n’ai tenu que 12 km dans le peloton. A ce moment, j’ai songé à arrêter le vélo, mais heureusement de nombreuses personnes m’ont soutenu. Je me suis accroché et la forme est revenue assez vite. J’ai ensuite connu pas mal de problèmes en course, des changements de vélos, des crevaisons alors que j’étais dans la bonne échappée… Malgré ces problèmes, je sentais que je montais en puissance.

As-tu eu le temps de préparer ce Championnat de France ?
Dimanche dernier, les Championnats de Bourgogne-Franche-Comté de contre-la-montre ont été annulés, mais j’ai fait une bonne séance. J’ai battu mon record de puissance de 10 Watts sur 40 minutes. Ça m'a donné de la confiance pour aujourd’hui. Je visais le top 5, mais, sans être prétentieux, je savais que dans un grand jour le podium était accessible. Je savais que j’étais sur une bonne dynamique car j’avais fait du jus en août alors que pour d’autres, la saison commençait à devenir longue. Au niveau de la motivation, mi-octobre ce n’est pas évident pour beaucoup de monde, mais moi je pensais à ce jour depuis septembre.

« C'EST BEAUCOUP D'INVESTISSEMENT »

Comment travailles-tu  le chrono ?
Ce podium concrétise quatre ans de travail avec le vélo de contre-la-montre. C’est beaucoup d’investissement, mais il n’y a pas de miracle, si on ne travaille pas sur le vélo de contre-la-montre, on ne peut rien espérer sur le Championnat de France. Il faut travailler la position et tous les petits détails. Sur un chrono, on ne peut pas tricher, c’est le plus fort qui gagne et c’est cela qui est beau. Il faut gérer son allure. C’est ce que j’aime.

As-tu quand même des regrets ?
Un petit peu. A un moment, j’ai déraillé et ça m’a fait perdre quelques secondes. Cependant Thomas (Delphis) termine avec presque 30 secondes d’avance (24, NDLR). On est tous les deux partis prudemment et on était assez loin au premier chrono intermédiaire. Quand on m’a dit que j’étais 3e au deuxième intermédiaire, j’étais sur le plateau de 56, je savais que j’avais encore du jus et que j’allais reprendre du temps. Au final, l’écart est significatif et j’aurai signé avant le départ pour être vice-champion de France.

« LE MÉTIER COMME JAMAIS »

Tu es dans ta dernière année Espoir, ça rajoutait de la pression ?
C’est un peu ce que je me suis dit. L’année dernière, j’étais en position de faire un Top 10 mais je déraille à 500 m de l’arrivée. Je sentais avoir progressé cette année. J’avais fait le métier comme jamais pour cette dernière année, j’étais dans mon poids de forme et je sentais hier que j’avais de bonnes jambes. Tout était réuni pour briller. J’avais aussi bien reconnu le circuit et je pense que ça a joué.

L’an prochain tu changeras de club et rejoindras Charvieu Chavagneux Isère Cyclisme…
Charvieu-Chavagneux a un beau projet, je pourrai faire de plus belles courses. Ça me sortira aussi de ma routine car à Besançon, j’avais pas mal d’amis. J’étais dans un certain confort et ça me sortira de mon cocon. Je vais aussi pouvoir faire du derrière scooter à l'entraînement et ça me permettra encore de progresser dans les chronos. A partir du mois de mars, je ne ferai que du vélo, j’espère ne plus avoir de problèmes car j’ai toujours connu un pépin lors de mes années Espoirs.

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