Kévin Vauquelin : « Je ne vois quasiment jamais la voiture ! »

Crédit photo Xavier Pereyron / DirectVelo
À l’aube de la troisième semaine du Tour de France, Kévin Vauquelin (Arkéa-B&B Hôtels) est 5e du classement général. Le Normand vit une Grande Boucle pleine de révélations, autant sportives que mentales. Et pourtant, aucun complexe à l’horizon. “Je me bats, tout simplement. Je ne pense pas à qui est autour de moi”, lâchait-il ce lundi en conférence de presse, au micro de RMC Sport. “Je fais comme à Paris-Camembert ou à l’Étoile de Bessèges, je pousse au maximum. Sauf que là, on est un cran au-dessus”.
UNE ÉQUIPE QUI TIRE DANS LE MÊME SENS
Didier Rous, son directeur sportif, ne tarit pas d’éloges sur son poulain et l’ensemble de sa formation : “Depuis le départ, le comportement de l’équipe est irréprochable. Kévin est le principal artisan de cette dynamique. Il tire tout le monde vers le haut, que ce soit dans le bus ou sur le vélo”. Chaque coureur de la formation bretonne semble connaître parfaitement son rôle. “Arnaud (Démare) est notre capitaine de route. Ewen (Costiou), Mathis (Le Berre), Cristian (Rodriguez)... Tous m’aident à ne pas perdre d’énergie. Je ne vois quasiment jamais la voiture. Ça compte !”, explique Kévin Vauquelin. Cette solidité d’équipe s’est construite en amont, lors d’un stage déterminant avec son coéquipier Ewen Costiou. “On s’est tirés vers le haut pendant trois semaines. Aucun jour off. On a bossé dur, entourés de nos proches, ça a payé. J’étais prêt pour enchaîner les efforts”.
PAS DE PRESSION, MAIS DES OBJECTIFS
À 23 ans, le vainqueur de l'Étoile de Bessèges sait garder la tête froide sur ses objectifs. “On est 5e au général à la veille de la dernière semaine, c’est juste exceptionnel. On continue comme depuis le début : au jour le jour. La troisième semaine, c’est souvent imprévisible. Il peut y avoir des chutes, des coups de moins bien, des maladies… Alors on ne se met pas la pression inutilement. Un Top 5 final serait exceptionnel. Le podium, encore mieux. Le maillot blanc ? C’est ouvert maintenant que Remco a abandonné. Mais je me concentre d’abord sur moi-même”. À l’approche du Mont Ventoux, il reste prudent. “Je ne l’ai jamais monté. J’écoute les conseils de mes équipiers. Ce sera une heure à bloc, surtout au début. Je vais me battre comme tous les jours. Je ne regarde pas les watts. J’y vais à la sensation. Sinon, tu te limites ou tu te démoralises”.
APPRENTISSAGE ACCÉLÉRÉ
Si son placement dans les cols impressionne, c’est aussi son calme qui interpelle. “Je n’ai pas changé mon fusil d’épaule depuis le départ. Je gère au jour le jour. Je pense à Tirreno, où j’ai explosé. Ça m’a marqué. Depuis, je me bats toujours jusqu’au bout”. À la question d’une possible reconversion en coureur de classement général à long terme, il n’élude pas : “Ça me plaît. J’aime la discipline que ça exige. J’apprends à économiser mes efforts, à être constant. Si ça peut devenir un objectif, pourquoi pas”. La troisième semaine sera rude, mais Kévin Vauquelin n’a rien à perdre. Il s’avance en outsider assumé, les yeux clairs et la tête sur les épaules. Pas de calculs inutiles, juste l’envie de repousser ses limites. Encore et encore.
En savoir plus : coureurs et équipes associés
Coureurs
