Groupama-FDJ : « Quand on a un Guillaume à ce niveau-là... »
Crédit photo LNC / Bruno Bade
Comme l'année dernière, la Groupama-FDJ pose sa patte sur le triptyque franc-comtois. Et comme ce vendredi, c'est Guillaume Martin-Guyonnet qui a triomphé, cette fois en haut du Mont Poupet pour s'adjuger le Tour du Jura (voir classement). Mais contrairement à la veille, la WorldTeam française n'a pas pu laisser faire les équipes adverses compte tenu du numéro de son leader la veille. Alors elle a compté sur sa jeune garde pour lancer la fusée. "Oscar (Nilsson-Julien) l'a bien fait, il va bien dormir ce soir. C'était le sens du briefing, le plus gros travail lui revenait puisqu'il devait tenir l'échappée sur 120 km, en sachant qu'on n'aurait pas beaucoup d'aide. Il l'a fait à la perfection, après chacun avait son rôle à jouer. Rudy (Molard) a fait un gros tempo, Brieuc (Rolland) s'est couché jusqu'au pied de l'arrivée. Clément (Braz Afonso) a fait le pied et Guillaume a fini comme prévu", énumère Thierry Bricaud.
« UN BOULOT MONSTRUEUX »
Le directeur sportif de la Groupama-FDJ est ainsi un homme heureux. "Ce n'était pas gagné en venant sur ce week-end. On voulait en gagner une, c'était déjà fait le premier jour. Mais tout le monde devait mettre sa pierre à l'édifice puis faire confiance à Guillaume". Outre Oscar Nilsson-Julien, c'est donc Brieuc Rolland qui a pris la barre quand la course est devenue difficile. "On sait que pour Guillaume, plus c'est dur, mieux c'est. Donc on ne voulait pas que le peloton s'endorme, explique le Breton. J'ai fait deux semaines en Catalogne et au Pays Basque. C'était vraiment un niveau très, très haut. Donc ça fait du bien de se sentir un petit peu acteur et de savoir qu'on fait mal aux autres. Parce que c'était vraiment un autre monde ces deux dernières semaines". Le wagon suivant, Clément Braz Afonso, a été impressionné par son coéquipier. "Brieuc s'est sacrifié, il a fait un boulot monstrueux franchement".
Clément Braz Afonso n'a eu qu'à prendre la barre dans le Mont Poupet, pour mettre sur orbite Guillaume Martin-Guyonnet. "Les gars ont trop bien bossé. J'ai fait ce qu'il fallait pour Guillaume. On n'a jamais douté. Je pense que ce rôle de dernier équipier me convient bien quand il y a quelques bosses, honnêtement j'aime bien. Ensuite, comme un grand, il s'est débrouillé tout seul après l'attaque de Clément Berthet, il a la confiance quand on gagne une fois et il a su réitérer, c'est trop bien", se réjouit l'ancien coureur du CIC U Nantes, qui découvre le WorldTour cette année seulement. "C'est broyage toute la journée, c'est un niveau de fou, c'est plus dur d'être placé, on prend des cassures, des relances. Hier en faisant le boulot j'ai réussi à aller chercher une petite placette, tout s'est aligné". C'était encore le cas ce samedi, avec une 12e place.
« QUELQU'UN AVEC BEAUCOUP DE SANG FROID »
Une fois le travail accompli, c'est donc Guillaume Martin-Guyonnet qui a conclu idéalement la journée, d'abord en allant chercher Clément Berthet, puis en le battant dans le sprint. "Guillaume a assumé en seigneur. Franchement, respect. C'est facile de dire que le plan se déroule parfaitement quand on a un Guillaume à ce niveau-là. Il est tellement fort. Il peut s'en passer des choses, mais je pense qu'il aurait rectifié le tir dans tous les cas. Il y a les Ardennaises qui arrivent, ça va pousser tout le monde", espère Brieuc Rolland, qui bénéficie au quotidien de ses conseils avisés. "Il répond aux questions. Il est toujours calme, c'est très agréable d'avoir quelqu'un avec beaucoup de sang froid, il a du métier. On écoute ce qu'il nous dit au briefing. Il rajoute un peu sa petite touche perso. Il a fait tellement de courses qu'il connaît très bien les routes. Donc il aide aussi là-dessus. C'est quelqu'un de très serein, c'est un plaisir".
Thierry Bricaud ne voit pas un Guillaume Martin-Guyonnet transformé depuis son passage chez Groupama-FDJ, mais beaucoup plus en confiance. "Il est arrivé avec un gros manque parce qu'il ne gagnait pas. Il avait besoin de changer d'air, de changer sa façon de faire. Ça peut s'entendre après quelques années. Il est arrivé avec beaucoup de motivation, d'envie. Le Pays Basque puis la victoire hier l'ont complètement décomplexé. Il sait qu'il a des bonnes jambes et la confiance de l'équipe, ça booste. Avec Berthet à portée de fusil, il savait qu'il pouvait aller chercher la gagne". Et à en croire Brieuc Rolland, ses coéquipiers ne devraient pas le lâcher de si tôt. "Je pense qu'il a retrouvé la confiance à la Groupama-FDJ. Il est bien entouré, il se sent bien et c'était peut-être ce qui lui manquait. On est super contents de bosser pour un mec comme ça. Il faut savoir donner pour recevoir". Et pour gagner.
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