Lucas Avadanian : « Je n’ai plus de temps à perdre »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Après une fracture de la clavicule sur le Circuit des Ardennes (2.2), Lucas Avadanian a fait son retour à la compétition sur le Tour Nivernais Morvan, avant d'enchaîner avec le Championnat de France. Pour DirectVelo, le sociétaire du VC Villefranche-Beaujolais revient sur sa période sans vélo et parle de sa motivation à faire une grosse fin de saison.

DirectVelo : Comment se sont passés les premiers temps après ta blessure ?
Lucas Avadanian : Sur le coup, je l’ai mal vécu. J’étais dans une période où je montais en puissance. J’aurais pu marcher sur le Circuit des Ardennes et surtout, j’attendais l’Alpes Isère Tour qui était mon gros objectif de l’année, je ne voulais pas rater cette partie de la saison. Ça a été un gros coup d’arrêt. Mais ensuite, à tête reposée, je me suis dit que ce n’était “que la clavicule”, une blessure que l’on voit souvent dans le vélo et qui n’est pas trop longue. J’ai donc relativisé et je me suis fixé de nouveaux objectifs. Ça m'a motivé et avant même d’être opéré, je pensais déjà à la suite de la saison.

Comment as-tu lutté contre le temps durant cette période ?
Les cinq premiers jours avant l’opération ont été les plus compliqués. J’ai dû attendre, sans rien faire. J’ai pu reprendre au bout d’une petite semaine. D’abord sur le home-trainer, puis tranquillement sur la route, étape par étape. Ce n’est pas une période très longue sans vélo. Le home-trainer, sans que ce soit intensif, m’a permis d’avoir une activité. Je n’ai pas eu de complications et très vite, je n’avais plus de douleurs. J’ai décidé de retarder mon retour à la compétition seulement par prudence. Mais paradoxalement, c’est peut-être la période où je me suis le plus entraîné.

Cette période off peut-elle t’amener plus de fraîcheur que certains, sur la suite de la saison ?
Oui, en tout cas, je l’espère et je le pense. On voit que tous les ans, il y a cette période où ceux qui ont fait la saison complète ont besoin de souffler. Certains la gèrent bien et réussissent à souffler puis à enchaîner sans problèmes. Mais d’autres ont plus de mal. Personnellement, la fracture m’a obligé à souffler et maintenant, je suis prêt pour la fin de saison. Je pense que ça va me servir et je dois jouer sur cette fraîcheur. À la reprise, j’étais d’autant plus motivé après n'avoir pas couru pendant plus d’un mois, c’est comme un nouveau début de saison. 

« CETTE REPRISE EST MITIGÉE »

Comment s’est passée cette reprise à la compétition ?
J’en attendais beaucoup, car même si je n'avais pas couru pendant quasiment deux mois, je revenais prêt. Je n’ai pas remis un dossard dès que possible, le but était d’arriver compétitif. Cette reprise est mitigée. Je suis satisfait parce que j’étais capable de jouer la gagne à chaque fois. Mais je crois que j’en espérais un peu plus, notamment sur le Championnat de France, où j’ai vu qu’il y avait une limite. Il m’a manqué quelques jours de course. Chez les amateurs, vu les scénarios, il faut un certain rythme.

Justement, comment s'est passé ce Championnat de France ?
Personnellement, c’est une déception. C’était l’objectif que je m’étais fixé quelques jours après ma fracture. Mon but était de tout faire pour être prêt pour ce Championnat, donc forcément, je suis déçu, j’espérais être mieux. Mais je relativise quand même. Il m’a manqué des jours de course et je n’ai pas vraiment pu faire autrement. Et même si ce France a été une désillusion, physiquement, il me sert de tremplin. Là, je suis sur une pente positive. Tous les ans, quand je ne me blessais pas, on allait jusqu’au France et ensuite, on coupait. C’est le schéma de beaucoup de coureurs et ma blessure m’a fait sortir de ce schéma, justement. J’ai enchaîné après le Championnat et je me sers de cette course. Pour moi, elle marque le début d’un nouveau cycle, j’ai relancé une spirale positive.

Quel est ton état d’esprit pour les compétitions à venir ?
J’aborde la suite avec de la confiance et de l’envie. On va participer à de belles Élites tout cet été, on fait le Kreiz Breizh Élites fin juillet. Ce sera l’occasion de “remplacer” cet Alpes Isère Tour qui m’a manqué. Ce sera un de mes gros objectifs, mais je ne vais négliger aucune course. Au vu de ma saison raccourcie, je n’ai plus de temps à perdre. Dès ce week-end, je serai sur le Tour de Côte d’Or. C’est une course qui me réussit bien. L’année dernière, j’y ai gagné une étape. J’aime bien les parcours et je suis en forme, j’espère que je vais marcher. J’ai l’ambition de faire encore mieux que l’année dernière. J’ai de bonnes sensations en ce moment. Évidemment, il faut que tout se passe bien, mais physiquement, je n’ai pas de doutes.

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