Déclics et déblocages pour Estevan Delaunay

Crédit photo Gus Sev / AG2R Citroën U19 Team

Crédit photo Gus Sev / AG2R Citroën U19 Team

Il est le seul à avoir passé la barre des 49 km/h de moyenne sur les 8.6 km du parcours de Bladel. Le week-end dernier, Estevan Delaunay a remporté, avec un temps de 10’29”, le contre-la-montre individuel de l’épreuve UCI néerlandaise Acht van Bladel (voir classements). “J’aurais plutôt imaginé être en mesure de claquer une étape en ligne et pas forcément le chrono. Je savais que j’étais capable d’y faire un bon résultat, voire même un podium. Mais de là à gagner, je ne l’avais pas vraiment envisagé”, admet-il pour DirectVelo, quelques jours après ce succès.

DE MAUVAISES INFOS SUR LE CHRONO

Cette première victoire en 2022, le coureur d’AG2R Citroën U19 l’avait d’autant moins vue venir qu’il n’avait pas les bonnes informations chiffrées lors de cet effort en solitaire. “En coupant la ligne, je pensais être battu. En fait, j’avais regardé les temps des premiers coureurs qui en avaient terminé, avant de m’élancer, mais j’avais mal lu et j’étais mal orienté. Du coup, lorsque j’ai découvert mon temps sur la ligne, j’étais persuadé d’avoir fait un temps moyen mais c’était tout l’inverse”. Une fois à l’arrivée, il restait encore treize coureurs à passer. “Le temps de retourner au camion, il n’y en avait plus que sept ou huit. Il ne me restait plus qu’à croiser les doigts, le temps que je me change (sourire). Quand j’ai vu que le Champion des Pays-Bas du chrono, Sjors Lugthart, finissait à quinze secondes de moi, j’ai commencé à me dire que ça sentait vraiment bon. Et ça l’a fait”.

Le natif de Tours - qui a longtemps vécu dans la périphérie de Châteauroux mais qui est désormais installé en région grenobloise - voit en ce succès l’occasion de rendre la pareille à son staff. “Je suis vraiment content. C’est aussi une belle récompense pour l’équipe, qui m’a toujours fait confiance jusque-là et qui m’a donné le temps de progresser. Cette année, j’ai eu des moments de doute, comme tous les sportifs. Mon entraîneur m’a toujours rabâché que j’en étais capable. Cette victoire confirme tous les progrès que j’ai bien ressentis depuis le mois de mai dernier sur les courses internationales. Ça me donne de la confiance pour la suite”.

L’ENVIE DE DÉCROCHER LE MAILLOT BLEU-BLANC-ROUGE

Ces six derniers mois, il a pu varier les plaisirs, en disputant Paris-Roubaix, La Pévèle, le Tour du Pays de Vaud ou encore la Classique des Alpes. “J’ai eu cette opportunité de me tester sur tous les terrains. Malheureusement, je n’ai pas toujours été chanceux. Sur les épreuves pavés, à la Pévèle et à Roubaix, j’ai crevé les deux fois. Et lors de la Classique des Alpes, je voulais faire un bon résultat mais j’ai eu un coup de chaud, comme beaucoup de coureurs. Mais j’ai toujours senti que la roue allait tourner”.

8e du Championnat de France du contre-la-montre l’an passé, mais 3e des J1, il sait après quoi courir cet été. “Ce sera LE gros objectif de l’année. J’espère être au moins sur le podium, ce serait déjà bien. Mais l’idée, c’est vraiment d’aller jouer le titre”, prévient celui qui tentera également de décrocher un gros résultat sur l’épreuve en ligne de ces mêmes Championnats. “Mais ce sera sûrement plus aléatoire”. Après en avoir terminé avec ses épreuves du Baccalauréat, et avant de se lancer en alternance à la rentrée prochaine, en bossant en tant que technicien dans un magasin de cycles, Estevan Delaunay compte bien continuer de se découvrir sur les épreuves estivales. “J’ai eu des déclics et des déblocages depuis le début de l’année. Maintenant, je suis focalisé sur la suite en ayant le sentiment de ne toujours pas trop savoir quel type de coureur je peux devenir. J’ai encore le temps de le découvrir. Sur la manche de Coupe des Nations en Allemagne (le LVM Saarland Trofeo, NDLR), je me suis surpris sur les courses en circuit. J’ai réussi à suivre les meilleurs dans les difficultés. Je me débrouille mieux qu’avant dans les bosses, ça me donne des idées”. En attendant la suite.  


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