Thomas Voeckler : « C’est un coup du sort »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Thomas Voeckler a vécu sa première épreuve à la tête de l'Équipe de France, ce dimanche, à l’occasion du Championnat d’Europe sur route d’Alkmaar, aux Pays-Bas. Pour ce baptême du feu, les Bleus n’auront pas été en réussite. Bryan Coquard a dû être sacrifié, avant qu’Arnaud Démare ne soit sorti du jeu sur une glissade (lire ici) et que Florian Sénéchal ne se retrouve esseulé. DirectVelo a recueilli la réaction de Thomas Voeckler dans la zone d’arrivée.

DirectVelo : Quel premier bilan peux-tu tirer, à chaud, de ce Championnat d’Europe ?
Thomas Voeckler : Arnaud (Démare) a perdu le contact du groupe à cause d’une glissade. A cette vitesse-là, ça ne pardonne pas. Du coup, on a ensuite manqué de personnel, mais c’était pareil pour les autres équipes. Je crois quand même que ça aurait été compliqué, car les trois de devant étaient relativement au-dessus du lot. La course était usante, et les équipiers ont été mis à contribution du début à la fin.

« JE SUIS DÉÇU, BIEN SÛR »

La sélection italienne semble avoir parfaitement maîtrisé la course...
Il faut reconnaître que c’est sans doute la nation la plus forte qui a gagné aujourd’hui (dimanche). Quand on regarde le déroulement de la course, on peut dire qu’ils méritent leur victoire. Ils ont couru à la perfection. Ils étaient en surnombre.

Y’avait-il la possibilité de procéder différemment ?
On sait très bien que ça ne se déroule pas toujours comme on l’imagine la veille dans les différents scénarios que l’on écrit. Je suis déçu, bien sûr, mais c’est une course de vélo. C’est un coup du sort, sur une glissade. Arnaud avait la patte. S’il avait été devant, avec un équipier comme Florian Sénéchal, ça aurait été différent pour l'Équipe de France.

Vous attendiez-vous à ce que la course soit rendue aussi difficile dès les premiers kilomètres ?
Oui ! Pour preuve, on avait trois coureurs dans la première bordure : Coquard, Sénéchal et « Nono ». A ce moment-là, c’était l’idéal, alors que cinquante autres coureurs voulaient être dans cette bordure. Les gars ont vraiment fait ce que je leur ai dit. Par contre, ils ont manqué d’infos tout au long du circuit et ça, je le prends pour moi. C’était ma première et je n’ai pas honte de dire qu’à ce niveau-là, je n’ai pas été suffisamment pro. Ils n’ont pas été suffisamment informés des écarts. Ce sera à améliorer la prochaine fois, mais c’est vrai que c’est compliqué de communiquer sans les oreillettes.

« ON N’ALLAIT PAS AVOIR HUIT COUREURS DANS UN GROUPE DE 40 »

Plusieurs coureurs de l’équipe se sont très rapidement retrouvés hors du coup…
Des gars comme Olivier Le Gac, Adrien Petit ou Damien Gaudin n’ont pas forcément été là, c’est vrai. Mais au bout de 25 bornes, il n’y avait plus que 45 coureurs dans le coup ! Donc après, c’est mathématique. On n’allait pas avoir huit coureurs dans un groupe de 40 devant.

Que s’est-il passé avec Bryan Coquard ?
Il a été lâché après avoir bossé. Vu la configuration de la course, et comme Arnaud s’est retrouvé avec moins d’équipiers que prévu au briefing, j’ai décidé de faire basculer « le Coq » : il est passé de doublure d’Arnaud, et joker de luxe en cas de pépin, à un vrai équipier. Il a énormément travaillé en début de course et il s’est donc retrouvé court sur la fin. Il avait fait son job, car il n’y avait pas assez de gars autour d’Arnaud. Il fallait savoir s’adapter. Je ne pense pas que c’était une mauvaise idée.

D’un point de vue personnel, comment as-tu vécu cette première à la tête des Bleus ?
C’était beaucoup de stress, mais j’ai essayé de ne pas le communiquer aux coureurs. Il y avait un bon feeling, on a fait un bon briefing. L’ambiance était bonne et les rôles bien définis. Pour un baptême du feu, c’était une course intense. Ce n’était pas du tout une course classique. Il n’y a peut-être qu’une course comme ça dans l’année, donc c’est très difficile à gérer. Mais je le répète, l’Italie était la plus forte. Il n’y a pas eu photo.   

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