Nicolas Edet : « J'ai pensé au Tour de l'Ain »

Crédit photo Zoé Soullard - Tour du Limousin

Crédit photo Zoé Soullard - Tour du Limousin

Cette fois, il la tient. Déclassé après avoir franchi la ligne en première position à l'occasion de la 2e étape du Tour de l'Ain (2.1) en mai dernier, Nicolas Edet a bel et bien remporté la 3e étape du Tour du Limousin (2.1), ce vendredi. Le coureur de Cofidis s'offre ainsi un premier succès à ce niveau-là. Le Sarthois de 30 ans a exprimé sa satisfaction auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Quel est ton sentiment après cette victoire ? 
Nicolas Edet : C’est incroyable. J’ai été super bien épaulé par les copains toute la journée. Hier (jeudi), nous étions déçus du scénario : on avait des bonnes jambes et on a manqué de réussite dans le final. On avait à cœur de se racheter, aujourd’hui (vendredi).

C'était un circuit usant...
Oui, la course était très dure... J’ai vraiment trouvé le temps long, aujourd’hui (vendredi). Cela a bien bataillé au début : notre jeune stagiaire, Emmanuel Morin, a réussi à rentrer devant au prix d’un bel effort. C’était bien d’avoir un gars dans l’échappée. Ensuite, on a attendu notre heure avec Anthony Perez, Julien Simon et Daniel Navarro qui m’ont bien épaulé. Ils voulaient que je bouge à partir du grimpeur, et ils avaient raison. 

« PRESSE DE MONTER SUR LE PODIUM »

L'attaque dans la dernière bosse était donc préméditée ?
Oui, il ne fallait pas que j’attende le final. Faire 8e ou 10e au Tour du Limousin, je m’en fiche. Il fallait jouer l’étape et ça a réussi ! Si je ne tente rien, demain (samedi), on est à Limoges et dimanche à la maison. On était là pour jouer l’étape. Dans le final, j’ai profité du travail d'AG2R et de Direct Energie. Ils étaient plusieurs donc c’était plus facile de manoeuver. J’ai dû être patient et faire attention. J’ai couru à la perfection dans le final et j'ai réussi à m’imposer. Je suis heureux. Je suis combattant. Je suis souvent à l’avant, et souvent placé, mais jamais gagnant. Je ne suis pas rapide au sprint, donc pour m’imposer, il faut que j’arrive seul. Même si le final est hyper rapide, les 100 derniers mètres ont duré une éternité pour moi.

C'est ta première victoire à ce niveau-là...
J'étais pressé de monter sur le protocole pour savourer. J’ai déjà levé les bras une fois cette année et on m’a privé de tout ça. Je n'avais donc qu’une envie, c'était d’aller sur le podium. On fait du vélo pour lever les bras. Sur le Tour de France, c’est compliqué. On fait des grosses courses donc s’imposer, même si c’est le Tour du Limousin, c’est super important pour moi. Il n'y a pas de petites épreuves.

Te voilà avec le maillot jaune...
Pour l’instant, je savoure la victoire. Je ne savais même pas que j’avais le maillot. On verra ce soir comment on fait avec toute l’équipe pour le défendre... On verra comment l’emmener jusqu'à Limoges. On fera tout pour ça. Ce qui compte c’est de ne pas avoir de regrets demain soir (samedi).

« QU'EST-CE QUI VA ME TOMBER DESSUS ? »

On te sent ému : est-ce lié au Tour de l’Ain ?
Oui, j’y ai pensé. J’ai eu une appréhension pendant cinq minutes, après avoir passé la ligne. Je me disais : qu’est-ce qui va me tomber dessus, encore ? Donc là, je n'ai qu’une envie, c’est de savourer. C’est le destin. Je ne suis pas revanchard ou quoi que cela soit, mais c’était une grosse déception, une injustice. Cela l’est toujours d’ailleurs, même si je suis passé à autre chose. J’ai su rebondir au Criterium du Dauphiné, ensuite, j'ai fait mon meilleur Tour de France. J'ai été déçu par la Classica San Sébastian où j’avais des bonnes jambes. J’ai été bloqué par une chute, en bas de la dernière bosse, et je suis le seul coureur, avec Dan Martin, à être revenu sur le groupe qui arrive pour la 10place.  Sans ça, j’aurais pu jouer un Top 10. Après, j’ai coupé et repris l’entrainement.

C’est une déception de ne pas être dans la pré-sélection pour le Championnat du Monde ?
Oui, bien sûr. J’étais dans la première pré-sélection. Mais le sélectionneur fait ses choix : il a l’embarras du choix en France, avec tous les grimpeurs. Je suis passé à autre chose : il y a eu la naissance de mon deuxième enfant, en septembre. Et si jamais il change d’avis, il a mon numéro de téléphone !

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