Tim Wellens a oublié sa célébration, mais pas comment gagner

Crédit photo A.S.O / Charly Lopez

Crédit photo A.S.O / Charly Lopez

Au départ de Muret, Tim Wellens n'avait pas pour projet de prendre d'assaut la cité fortifiée de Carcassonne, 169,3 km plus loin. Et pourtant, le Belge s'est retrouvé à l'avant, comme un cheveu dans le cassoulet. Puis comme un grain de blé dans la moissonneuse-batteuse, tant encore aujourd'hui la bataille a été disputée pour obtenir un bon de sortie. Avant d'être une épine dans le pied. "Ce n'était pas vraiment prévu, on rigolait un peu avec Nils (Politt) qu'on allait aller dans l'échappée. À un moment il y a eu une chute, on était devant dans le peloton, j'ai suivi une attaque et je me suis retrouvé devant mais ce n'était pas le plan du matin", révèle-t-il pour France Télévision.

Et pourtant, le Champion de Belgique est bien aux avant-postes, dans une échappée fleuve. D'abord très discret, ne passant d'ailleurs pas ses relais tant que l'écart ne permettait pas d'y croire, Tim Wellens a fini par suivre une par une les relances de ses compagnons de galère du jour. Notamment celle de Victor Campenaerts, son ami. Les deux compatriotes ont fini par revenir sur Michael Storer et Quinn Simmons, qui avaient anticipé quelques mètres auparavant. "Campi se sentait très bien aussi, on se regardait un peu, on faisait semblant d'être lâchés, mais lui et moi on savait qu'on était les plus forts même si ça ne se voyait pas à la télé".

« IL S'EST SACRIFIÉ POUR MOI »

Puis un quatuor va finalement revenir sur l'avant de la course. Une situation qui ne plait pas à Tim Wellens. "Je devais attaquer avant lui", sourit-il en pensant à Victor Campenaerts. Sans attendre, le coureur d'UAE Team Emirates porte l'estocade dans une bascule, quand tout le monde a besoin d'un moment pour souffler. Warren Barguil aura beau essayer, comme Quinn Simmons et les autres, Tim Wellens refait le coup de son Championnat de Belgique victorieux, en s'extirpant à plus de 40 kilomètres de la ligne. "Aujourd'hui c'était un peu plus facile car c'était en descente, mais c'est une belle distance pour commencer un solo".

L'équipier modèle de cette première partie de Tour de France, fidèle lieutenant de Tadej Pogacar, saisit sa chance. Le leader du classement général a pleinement profité de la victoire de son coéquipier. "Je suis extrêmement heureux pour lui, il travaille si dur pour ce maillot jaune. Il m'a aidé sur les Classiques ces dernières années, il s'est sacrifié pour moi. Il a eu une opportunité qu'il a su saisir, je suis encore plus heureux pour lui que quand je gagne une étape".

UNE CÉLÉBRATION OUBLIÉE

Des compliments réciproques, même si Tim Wellens n'est pas mécontent d'avoir sa chance. "Tadej est comme les gens le voient, il aime rigoler, il aime quand les coéquipiers gagnent. Mais si on peut choisir entre les deux, c'est chouette de gagner une étape du Tour quand même, s'amuse-t-il. Mais c'est tellement plus dur qu'aider Tadej. En équipier on est dans un rôle plus relax, c'est plus facile".

Mais quand on gagne une étape du Tour, il ne faut pas oublier de soigner sa célébration. Acte manqué pour Tim Wellens qui s'est amusé à l'arrivée d'avoir oublié son plan. "Je devais profiter du moment. Alors j'ai roulé à fond jusqu'à la ligne parce que je voulais avoir un écart suffisant pour porter mon vélo en l'air sur la ligne... mais j'étais tellement heureux que j'ai complètement oublié". Le sourire était en effet inscrit sur son visage un long moment après l'arrivée. "Je ne pensais déjà pas porter le maillot à pois quelques jours, c'est encore plus beau avec une victoire d'étape. C'est magnifique". L'équipier a aussi droit à son heure de gloire.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Tim WELLENS