Un jour, un leader sur le Tour de Bretagne. Et celui de ce lundi s'appelle Felix Orn-Kristoff, après avoir remporté la quatrième étape qui arrivait à Landévant (voir classement). "Je ne m'attendais pas à gagner ici, avec autant de gars forts. C'est bien au-delà de mes objectifs et de ce dont j'avais rêvé", se réjouit le Norvégien. Et ce au terme d'une journée où les coureurs ont bien écrasé les pédales, après des cassures, des petits groupes et surtout un rythme infernal pendant 80 kilomètres. "Il y a eu une chute. J'étais bien placé, je l'ai juste entendue. On était un groupe d'une vingtaine, on était super forts, tous les coureurs pouvaient tenir le rythme dans la montée. C'était parfois un peu plus difficile car je n'avais aucun coéquipier dans le groupe. Je pense que certains étaient pris dans la chute. Mais ça l'a fait quand même".

Dans une sorte de petit peloton, chacun défend ses intérêts. "Lidl Trek et Lotto Kern Haus ont vraiment bien joué le jeu, ils ont imprimé le rythme. Mais il y en a beaucoup qui se cachaient un peu derrière. Ça fait partie du sport mais ça créé des mésententes. Puis quand on part en petit groupe, c'est tout de suite bien mieux. Moins il y a de coureurs, meilleure est la collaboration". Alors le petit peloton de tête a finalement cassé encore pour essayer de se débarrasser des plus filous. Felix Orn-Kristoff a pris le bon coup. "Je pense qu'il y avait de la fatigue aussi. Mais tout le monde sait que si on roule bien ensemble, on a tous à y gagner au classement général. C'est suffisamment difficile de creuser de gros écarts ici. Donc quelques secondes peuvent faire la différence entre le Top 30 et le Top 10".

« JE L'AI LAISSÉ SE FATIGUER EN LE LAISSANT QUELQUES MÈTRES DEVANT »

C'est finalement à neuf que la victoire s'est jouée. Avant que Jackson Medway (Tudor Pro Cycling U23) ne tente un coup de poker dans les 5 derniers kilomètres. "Pour être honnête il m'a bien surpris, je ne m'y attendais pas. Je pensais prendre le virage très vite pour tenir sa roue, mais il a continué à rouler à fond non stop après, avec la cassure". L'Australien offre une grosse résistance avec seulement quelques mètres d'avance, et force le coureur de Wanty-NIPPO-ReUz et Matys Grisel à s'employer. "Ça ne s'annonçait pas très bien parti. Ça a failli mal tourner mais j'ai eu de la chance que Grisel craque un peu puis que le groupe aussi". Lui aussi très fort, le Norvégien a alors mené la chasse seul, sans qu'il n'y ait plus que quelques mètres d'écart, toujours.

Jackson Medway et Felix Orn-Kristoff se sont finalement expliqués à deux. "Je n'étais pas sûr de moi. Aux deux kilomètres, j'étais encore loin. Mais dans la descente, j'ai compris que j'avais le dessus. Je l'ai laissé se fatiguer en le laissant quelques mètres devant, et je l'ai dépassé à fond. Je pense que ça lui a fait mal mentalement". Et le petit frère d'Alexander Kristoff est allé s'imposer dans un registre familier. "On est tous les deux très forts mentalement. On a une bonne résistance à la fin, quand on est tous fatigués. Je suis peut-être un peu plus fort dans les côtes longues, et peut-être qu'il est un peu plus punchy, mais je pense qu'on a beaucoup de points communs". Peut-être que lui arrivera à triompher au général final. "C'est l'objectif, peut-être que demain ne sera pas aussi difficile". Des mots déjà entendus cette semaine, et pourtant, le maillot vert fait des infidélités à son porteur chaque jour.