Kim Le Court : « Je ne pensais pas à la sécurité »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo
Au soir de la septième étape du Tour de France, Kim Le Court est toujours en jaune. Et ce n’était pas gagné quand la Mauricienne a craqué à quatre kilomètres du sommet du Col du Granier. “Mon corps n'en pouvait plus, je me suis concentrée sur moi, mes données et mon propre rythme. J'essayais de faire du mieux possible mais sans exploser. Ça m'a servi dans la descente de garder des forces dans la montée”, assure-t-elle.
« JE SAVAIS OÙ J’ALLAIS »
Au sommet du Granier, la sociétaire d’AG Insurance-Soudal Team savait qu’elle n’allait pas pouvoir compter sur les filles qui l'accompagnaient pour collaborer. Mais avoir reconnu la descente il y a quelques semaines lui a été d’une grande aide. “Je savais où j'allais. Je ne connaissais pas les écarts mais il fallait faire la meilleure descente de ma vie pour essayer de recoller. J'ai descendu à bloc et j'étais vraiment contente de rentrer. J'ai dû aller dix fois plus vite qu'à la reco”.
Elle a pu recoller à cinq kilomètres de l’arrivée et ainsi conserver à Chambéry son maillot pour une journée supplémentaire. “Mon équipe s'est tellement battue pour moi depuis le début de la semaine, elles y ont mis leurs tripes. C'est très très difficile de baisser les bras quand tu as une équipe tellement impliquée dans un seul objectif. C'était mon tour de mettre mes tripes pour elles et c'est ce que j'ai fait dans la descente. Je voulais garder le jaune, c'est tout ce qui m'intéressait. Je ne pensais pas à la sécurité”.
« PAS TRÈS SYMPA »
La fin de la descente a été plutôt houleuse selon elle. “Devant, Demi (Vollering) et Juliette (Labous) roulaient fort en tête, je pense qu'elles ne voulaient pas que je rentre”. Quand elle est revenue, Kim Le Court rapporte avoir été bloquée par deux filles de la FDJ-Suez. “Dans un rond-point, le groupe s'est étiré, Demi a pris quelques longueurs d'avance. Juliette et Evita ont bloqué la route, c'était un passage étroit et j'ai presque heurté une barrière. J'ai crié pour qu'on me laisse le passage. Ce n’est pas très sympa mais j'imagine que c'est le vélo et que c'était dans leur tactique”.
Kim Le Court est donc en tête du Tour de France à la veille de l’étape-reine, qui se disputera entre Chambéry et le Col de la Madeleine. Une heure après l’arrivée, la lauréate de Liège-Bastogne-Liège ne pensait pas encore au lendemain. “J'essaie de savourer les jours en jaune, on prend jour par jour. Les autres équipes ne savent pas non plus comment ça va se passer”. Elle sait que son équipe pourra compter sur la carte Sarah Gigante, actuellement 8e du général à 1’14’’ de sa coéquipière. “Elle a prouvé qu'elle était très bien, comme elle l'a déjà montré au Giro. Elle a été préservée. Je pense que les autres équipes la craignent mais ne le disent pas”. De son côté, elle pourra bientôt dire qu’elle a réalisé un Tour de France inoubliable.
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