Les sensations étaient bonnes depuis le début de l’année 2025. Pourtant, Andrea Mifsud va devoir patienter avant de remonter sur un vélo. Le coureur de Nice Métropole Côte d’Azur a été impliqué dans une chute lors de la Route Adélie de Vitré le 4 avril dernier. Un accident aux lourdes conséquences. “Je n’ai rien compris à ce qu’il s’est passé. C’est arrivé comme un coup de foudre. À trois tours de l’arrivée, on roulait à 60 km/h sur une portion de faux-plat descendant. La route était truffée de terre-pleins et d'îlots centraux. On est passé à plusieurs reprises et à chaque fois le peloton se divisait en deux avec une file sur la droite et une file sur la gauche. J’étais à gauche lorsqu’un coureur d’Arkéa-B&B Hôtels a tenté de sauter le terre-plein”. Une action incompréhensible pour Andrea Mifsud notamment car les participants connaissaient le parcours. “Ce n’est pas une manœuvre d'urgence, on savait qu'il y avait des îlots centraux. Il a fait ça pour gagner des places. Le problème, c’est qu’il s’est loupé lorsqu’il a sauté. Son vélo est parti sous mes roues. Il m’a balayé et à cette vitesse, tu es déséquilibré par le moindre impact..." Sa roue avant a ainsi été "complètement pulvérisée" et l'Azuréen assure avoir fait un soleil qui l'a projeté à une vingtaine de mètres. "J'ai atterri sur le trottoir au niveau du dos. Je me suis bien poncé. Je ne m'en sors pas trop mal au vu des traces que j’avais et à la vitesse de l'impact. J'aurais pu me blesser plus gravement”, rapporte-t-il à DirectVelo. 

Finalement, Andrea Mifsud s’en tire avec une fracture du bassin. Celui qui court désormais sous la nationalité maltaise est très déçu et très énervé par cet incident qui a des répercussions sur la suite de sa saison. “Je suis dégoûté dans la mesure où ce n'est pas un fait de course. Quand tu chutes et que tu as pris des risques, c’est de ta faute. Mais dans ce cas, c’est différent. C'est un comportement inadmissible. Tu ne peux pas faire ça chez les pros... J’ai reçu un nombre incroyable de messages de gars du peloton qui étaient présents et qui ont vu la scène. L’indignation était unanime”.

« CETTE BLESSURE EST ARRIVÉE À LA PIRE PÉRIODE »

La frustration est d’autant plus présente que le coureur de 25 ans avait eu de bons résultats au début de saison (voir sa fiche DV). Il avait notamment terminé 5e de la deuxième étape du Tour des Alpes Maritimes et du Var et 8e lors de l’arrivée au Mont Bouquet sur l’Etoile de Bessèges. “J’étais en pleine bourre. Lors de la Route Adélie de Vitré, j’avais de bonnes jambes et j’ai tenté d’animer la course. Depuis, il a dû renoncer à participer au Région Pays de la Loire Tour et au Triptyque franc-comtois. "Je l'avais bien préparé. Même si le sport n'est pas une science exacte, je pense que j'aurais été au rendez-vous de ce week-end. Les parcours me correspondaient bien et ce sont des routes que je commence à connaître étant donné que ça fait trois ans que j'y participe. Tout était en ordre de marche pour continuer à performer. Cette blessure est arrivée à la pire période. C'est sûr que ça n'arrive jamais au bon moment, mais je sais que c'était une saison charnière pour moi. Tout ce que j'ai mis en place cet hiver pour arriver costaud et monter en puissance a été balayé”.

Pour le moment, difficile d’établir une date de retour sur un vélo. La suite de la saison d’Andrea Mifsud est ainsi un flou total. “Je n’ai pas trop de visibilité sur l'avenir. Je vais devoir repasser un scanner une fois que ça fera trois semaines pour évaluer le niveau de cicatrisation osseuse. J’essaye de rester mobilisé. De temps en temps, je vais à la salle de sport pour travailler le haut du corps. Tout ce que je peux faire, je le fais”. Malgré cette chute, Andrea Mifsud reste positif et garde espoir pour la suite. “Je n’ai pas d’autres options pour l’instant. Je suis en contact avec deux équipes et je vais tout faire pour monter au-dessus. Je suis en colère, mais pas abattu. Je reste fidèle à moi-même, vaillant et conquérant pour revenir au plus vite et plus fort. La saison n’est pas terminée”.