Kévin Vauquelin : « À l’orgueil »

Crédit photo Billy Ceusters / A.S.O
Le premier des autres. Derrière un Tadej Pogacar tout bonnement intouchable, Kévin Vauquelin est allé décrocher une très belle 2e place sur la Flèche Wallonne, sa deuxième de rang au sommet du Mur de Huy (voir classement). “Kévin est un coureur pétri de talent qui marche au moral. Il doutait un peu de lui depuis deux-trois semaines. On l’a remotivé, on lui a rappelé qu’il était l’un des plus forts sur ce type d’arrivée, nous confiait son aîné et capitaine de route Anthony Delaplace derrière la ligne d’arrivée. On a tous cru en lui. Quand il est bien dans sa tête, c’est l’un des meilleurs au monde, tout simplement”. DirectVelo a recueilli la réaction du lauréat de l’Etoile de Bessèges et du Région Pays de la Loire Tour en conférence de presse d’après-course. Entretien.
DirectVelo : Quel goût a cette deuxième place par rapport à celle de l’an passé ?
Kévin Vauquelin : C’est exceptionnel car le niveau était beaucoup plus élevé. On se souvient, aussi, des conditions particulières l’année dernière. La confirmation, c’est ce que tout sportif vise et espère alors pouvoir réitérer cette performance, c’est ce que je veux retenir, c’est fou.
Depuis le début de saison, tu étais déçu de tes performances au niveau WorldTour. Cette fois, tu remets les pendules à l’heure !
Exactement. Ces derniers temps, ce n’était pas facile mentalement. Aujourd’hui, il a encore fallu que je me batte contre moi-même durant toute la course. Ce résultat, je suis allé le chercher à l’orgueil. Ça me fait beaucoup de bien, comme à mes proches et au staff de l’équipe. On travaille tous ensemble. Il y a des moments très difficiles et d’autres, comme celui-là, dont il faut savoir profiter.
« J’AI VRAIMENT PENSÉ À MON PROPRE EFFORT »
Comment as-tu vécu cette dernière ascension du Mur de Huy ?
J’ai réussi à vraiment bien me placer dans les roues des meilleurs. C’était ce qu’il fallait. J’ai vu Ben Healy et Tadej (Pogacar) commencer à accélérer. Mais je savais qu’il ne fallait pas que j’aille trop loin dans l’effort trop tôt. Une fois que Tadej est parti, j’ai vraiment pensé à mon propre effort, sans me focaliser sur ce qu’il se passait devant ou derrière moi. J’ai quand même vu que Ben Healy ou même Remco (Evenepoel) commençaient à coincer un petit peu alors je me suis mis à fond un peu plus tôt que l’an dernier. Je préférais lancer de plus loin. Je ne me suis pas retourné une seule fois mais j’avoue que j’avais très peur. Je ne pensais pas faire 2e. C’était long.
Vous n’avez pas été épargnés par la météo, une nouvelle fois…
Contrairement à l’an passé, cette année c’était facile (rire). Vraiment ! On a eu pas mal de pluie, et froid à des moments, mais bon, ça restait quelques averses et une température beaucoup plus clémente que l’an dernier. Même par rapport au début de saison… Je repense à des courses comme l’Étoile de Bessèges, c’était compliqué. En comparaison, ça allait. La pluie ne me dérange pas, je m’en suis bien sorti. J’avais pris mes précautions.
« RIEN À REDIRE »
Pour Arkéa-B&B Hôtels, c’est un résultat important !
Un résultat très important, même. Sans eux, je n’en serais pas là aujourd’hui. Etant donné la situation actuelle, c’est bien. On récolte ce que l’on sème. On travaille tous ensemble, en équipe, et c’est bien pour tout le monde d’aller chercher ce podium.
Ton acolyte normand Anthony Delaplace nous disait il y a quelques minutes que tu es l’un des plus grands talents français du peloton mais que tu n’as pas encore pleinement réalisé toute l’étendue de ton talent. Ce résultat, face à un tel plateau, pourrait t’y aider ?
Oui, je pense que ça va m’aider. Je sais que mes proches, le staff et mes coéquipiers comme Anthony ressentent mes galères et mes questionnements. Ce n’est jamais facile de confirmer après des premiers gros résultats (et notamment sa victoire d'étape sur le Tour de France l'an passé, NDLR). Antho m’aide beaucoup. Mais je pense aussi aux autres. Aujourd’hui, ça a vraiment été un travail d’équipe. Il n’y a rien à redire. Je pense à Simon (Guglielmi) qui était devant, à Raul (Garcia Pierna) et aux autres. Ils sont tous importants.
« UNE COURSE TOTALEMENT DIFFÉRENTE »
Le manager d’UAE Team Emirates, Mauro Gianetti, vient de déclarer que tu es l’un des talents les plus prometteurs de la nouvelle génération. As-tu conscience du potentiel que tu représentes au sein du peloton mondial ?
Je commence à le comprendre. J’ai encore de la marge sur certains points. Je dois prendre de la caisse, être plus actif au niveau WorldTour. Forcément, ça me donne envie de travailler encore plus et d’évoluer à un meilleur niveau.
Te considères-tu comme un outsider pour Liège-Bastogne-Liège ?
Ce sera une course totalement différente, beaucoup plus longue et énergivore. Ce ne sera pas pour les mêmes profils. Il faudra y aller sans complexes. Je fais partie des outsiders. Je serai peut-être légèrement plus observé mais la Flèche Wallonne, c’est une course à part. Il ne faudra pas avoir de regrets à l’arrivée, je vais donner le maximum.
En savoir plus : coureurs et équipes associés
Coureurs
