Yaël Joalland, l’incrédulité d’un indestructible
Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo
Il est le premier surpris de cette situation hors-norme. Après avoir frôlé le pire en compétition il y a treize mois de cela (lire ici) et au bout d’une pénible et interminable convalescence (lire ici), Yaël Joalland enchaîne à nouveau les compétitions en ce début de saison 2025. Comme avant ? Pas tout à fait. Plus fort qu’avant ! Alors qu’il était encore incapable de rouler avec ses coéquipiers il y a peu, à la suite d’une nouvelle opération, le sociétaire de la formation CIC U Nantes a réalisé une performance impressionnante en se classant 12e du Tour des Alpes-Maritimes, au milieu d’un peloton où figuraient huit WorldTeams.
SUR LE HOME TRAINER AU STAGE COLLECTIF
“Je suis surpris, c’est le mot. C’est même assez fou !”, admet-il auprès de DirectVelo au moment de faire le bilan de ce week-end pas comme les autres. “Jamais” il ne s’était senti aussi fort sur un vélo, pas même en 2023, lorsqu’il avait décroché quelques accessits sur les courses accidentées du début d’été, telles la Mercan’Tour Classic ou la Route d’Occitanie. “Je n’avais pas du tout fait ça récemment à l’entraînement. Je n’ai pas travaillé pour être autant en forme aussi tôt dans la saison”. Le staff de la Conti nantaise avait d’ailleurs demandé à son coureur de viser un premier pic de forme pour la fin avril et le triptyque doubo-jurassien. “Ils ont été très surpris eux aussi, ils m’ont félicité”.
Si rien ne laissait imaginer une telle prestation de Yaël Joalland, c’est parce qu’il a été une nouvelle fois opéré en novembre, et que s’en est suivi un mois sans vélo. “J’étais allongé pendant deux semaines et j’ai repris par du home trainer”. C’est ainsi qu’il n’a même pas pu rouler avec ses coéquipiers lors du premier stage de foncier. “On se voyait à table”, plaisante-t-il. Début janvier, l’athlète de 24 ans n’avait toujours pas repris les intensités et n’a ainsi pas participé aux tests à l’effort des bleu-et-jaune, lors du second stage de préparation. “Je n’étais pas trop en jambes il y a encore peu de temps”.
UNE RENAISSANCE SUR SES TERRES ET DEVANT LES SIENS
C’est donc fort logiquement “avec de l’appréhension et sans savoir ce qu’il allait se passer” que Yaël Joalland a repris la compétition au Tour de La Provence. “J’y étais déjà pas mal”. Il a, depuis, passé un gros cap, à domicile, devant sa copine, son frère et ses parents, sur la Côte d’Azur en rivalisant avec les meilleurs. “Je ne réalise pas trop. Même mon entraîneur ne comprend pas trop. Il me dit que vu la prépa que j’ai faite, j’ai encore une grosse marge de progression”. Ce qui le rend particulièrement enthousiaste, mais pas question de s’enflammer pour autant. “Depuis mon accident, je suis simplement heureux de pouvoir profiter de la vie, de courir… Je ne me mets pas de pression, je prends les choses comme elles viennent”. Et s’il doit vraiment trouver un semblant d’explication, il tient une piste du côté de son… kinésithérapeute. “Avant mon accident, je ne faisais que du vélo. Depuis, j’ai appris à faire tous les jours des exercices de musculation et de souplesse, pour mon dos. Je sens que ça me fait beaucoup de bien et ça m’encourage à continuer dans ce sens”.
Mentalement aussi, il a réalisé un petit exploit ce week-end en parvenant à tenir les roues dans des descentes sinueuses, sur une chaussée mouillée. “Je m’en suis sorti parce que je vis dans le coin et que je connais les routes, sinon j’aurais eu du mal. Je connaissais les endroits stratégiques, ça m’a aidé”, assure-t-il avec modestie. Reboosté comme jamais, l’ancien sociétaire du VCP Loudéac et du CC Etupes se verrait bien confirmer ce solide début de saison aux Boucles Drôme-Ardèche. “Le plateau sera très relevé. Je n’ai jamais couru face à autant de WorldTeams. Si j’arrive à m’approcher encore une fois du Top 10 face à une telle start list, ce serait vraiment formidable”. Quoi qu’il en soit, l’histoire est (déjà) très belle.
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