Team Fima-RDV Bikeshop Alian : « Il ne faut pas s’interdire d’y penser »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo

Pour son quatrième hiver, le Team Fima-RDV Bikeshop Alian truste les podiums en Coupe de France de cyclo-cross avec Amandine Vidon. Avant l'ultime double manche à Flamanville, DirectVelo a fait le point avec Mathieu Gaye, le directeur sportif de la structure héraultaise composée uniquement d’athlètes féminines.

DirectVelo : Avec le recul, qu’a représenté pour l'équipe la première victoire en Coupe de France à Albi par l’intermédiaire d’Amandine Vidon ?
Mathieu Gaye : Ça a été beaucoup d’émotion. C’est une superbe récompense pour tout le travail effectué. Amandine n’avait jamais gagné à ce niveau-là, c’est quelque chose d’assez exceptionnel mais c’est dans la continuité de ce qu’elle a proposé jusque-là. Dimanche dernier à la manche de Coupe du Monde de Flamanville, elle a terminé dans le Top 15 en partant quatrième ligne. Elle a réussi à remonter. Je suis convaincu qu’elle vaut bien mieux qu’un Top 15 en étant mieux placée sur la grille de départ.

« ON VISE TROIS PODIUMS CE WEEK-END »

Dans quel état d’esprit abordez-vous la dernière étape de la Coupe de France ce week-end à Flamanville ?
On y va avec l’envie de gagner. Ce sera une répétition générale en vue du Championnat de France avec les retours d’Hélène Clauzel, d'Anaïs Morichon et de Marlène Petitgirard. Il ne manque que Perrine (Clauzel). Concernant le classement général de la Coupe de France, la 6e place d’Amandine Vidon sur la dernière manche compromet un peu ses chances face à Amandine Fouquenet, mais le fait qu’il y ait plus de concurrentes rééquilibre les choses. On a aussi Alexandra Valade qui est 3e chez les U23 en sortant des Juniors, son but sera d’assurer le podium. Sans oublier Anaïs Moulin qui peut monter sur le podium de la Coupe de France U19 (elle est actuellement 5e, NDLR). Elle n’est pas sous nos couleurs mais elle fait partie de l’équipe. Potentiellement, on vise trois podiums ce week-end, c’est quelque chose d’intéressant.

À ce propos, pourquoi n’avez-vous que des cyclistes féminines cette saison dans votre effectif ?
Avec les gars, c’est compliqué. Ils ont l’impression qu’on ne leur apporte pas grand-chose et ils se prennent pour ce qu’ils ne sont pas alors qu’ils n’ont encore rien gagné et tout à prouver. Les filles sont beaucoup plus à l’écoute, elles progressent. On a vraiment la sensation de leur apporter quelque chose, c’est satisfaisant. 

L’équipe existe depuis 2020. Est-elle actuellement là où vous l’auriez imaginé ?
Quand on l’a créée, on s’est tapé dans la main avec Morgan Chedhomme (le manager, NDLR) et on s’est dit que l’objectif était d’être Champion de France dans cinq ans. On est dans les temps de passage. On réalise notre meilleur début de saison. Il ne faut pas oublier qu’on est une bande de passionnés et de bénévoles. Je tiens d’ailleurs à remercier nos mécanos et assistants, ainsi que nos partenaires.

« EN RESTANT COMME ON EST AUJOURD'HUI... »

Espérez-vous devenir Champion de France le mois prochain à Camors avant l’objectif initial des cinq ans ?
C’est dans un coin de notre tête, ça reste une course de vélo. Il ne faut pas s’interdire d’y penser. Tellement de scénarios sont envisageables, on ne peut pas prédire ce qui va se passer au bout de 20 ou 50 minutes. Ce n’est pas impossible. Ce week-end à Flamanville sera super important, on aura ensuite un mois pour monter en pression. Par ailleurs, ce sera le dernier Championnat de France de Laura Porhel qui est avec nous depuis le début. Elle est rentrée dans la vie professionnelle en devenant kiné. Malgré les contraintes, j’ai réussi à la convaincre de continuer avec nous comme le Championnat de France est à domicile pour elle. Elle permet au groupe de bien vivre. Après cet ultime rendez-vous, elle donnera priorité à son travail. 

Votre structure est basée dans l’Hérault. Comment réussissez-vous à convaincre des partenaires dans une région qui n’est pas réputée pour le vélo ?
La région de Montpellier est compliquée alors qu’on a énormément d’athlètes de haut niveau qui en sont issus. Notre sponsor principal Fima vient du Calvados. RDV Bike Shop et Alian sont du cru, ils nous fournissent les vélos ainsi que les roues sans contrepartie financière. On aimerait faire évoluer la structure et avoir un calendrier plus large en disposant de vacataires, mais on n’a pas assez d’argent. En restant comme on est aujourd’hui, on ne pourra pas aller beaucoup plus haut. 

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