Mathieu Van der Poel, si proche d’un immense exploit

Crédit photo Xavier Pereyron / DirectVelo
Il a manqué moins d’un kilomètre à Mathieu Van der Poel pour réaliser l’un des plus grands exploits de ces dernières années sur les routes du Tour de France. Parti dès le baisser de drapeau de Christian Prudhomme avec son coéquipier belge Jonas Rickaert, le Néerlandais est passé tout près de jouer un bien mauvais tour à toutes les équipes de sprinteurs, dans les rues de Châteauroux. “On a souffert mais on s’est également régalés”, lâchait l’ancien Champion du Monde devant une forêt de micros, à chaud derrière la ligne d’arrivée.
Cette drôle d’échappée à deux coureurs de la même formation Alpecin-Deceuninck (qui n’était pas sans rappeler la tentative des Français Mathieu Burgaudeau et Matteo Vercher (TotalEnergies) la veille où celle - victorieuse - des DSM Romain Bardet et Franck Van den Broek l’an passé) était prévue depuis le repas de la veille par le duo belgo-néerlandais. “On en a discuté hier soir. Avec le vent, on ne sait jamais ce qu’il peut se passer sur une étape comme celle-ci. Un petit groupe aurait pu revenir plus tard, on aurait pu être revu seulement par une première bordure si ça avait cassé…”, raconte « MVDP », lequel voulait également mettre à l’honneur son solide coéquipier flamand. “Le rêve de Jonas était de monter une fois sur le podium du Tour de France, en ayant le prix de la combativité. Je voulais l’aider dans cette entreprise”. Chose faite et jolie récompense pour l’athlète de 31 ans.
JONAS RICKAERT HÉROÏQUE
Lors d’une étape où l’on a atteint une vitesse moyenne de 50.013 km/h (!) tout au long des 174 km de course - non loin des fameux 50,360 de l'étape tracée entre Laval et Blois en 1999 et remportée par Mario Cipollini -, les deux hommes ont été particulièrement impressionnants de force et de résilience. “L’objectif était de rouler vite d’emblée pour creuser l’écart. On savait qu’il y aurait une bagarre derrière nous sur certains spots à cause du vent et que les équipes du général accéléreraient pour placer leurs leaders. Mais on espérait aussi que ça temporise un peu par la suite”. Ce qui s’est bel et bien produit lorsque le duo a repris plusieurs dizaines de secondes dans le final pour compter encore 1’10” de marge à douze bornes de l’arrivée.
Au bout du rouleau, héroïque, Jonas Rickaert s’est écarté aux six kilomètres, alors que l’avance de la paire était encore de 30 secondes. Puis Mathieu Van der Poel a tout mis, jusqu’au bout, dans les rues de la préfecture de l’Indre, mais il a cédé sous la flamme rouge, avant le succès au sprint massif de Tim Merlier. “Je savais que le peloton reviendrait très vite dans le final. Il m’en a manqué un peu", ajoute celui qui précise ne pas faire du maillot vert un objectif. C’est une déception mais d’un autre côté, je ne m’attendais quand même pas à être si proche de le faire aujourd’hui. C’est dommage mais on n’a pas de regrets. Et puis, je suis très heureux pour Jonas qu’il monte sur le podium. C’était une dure mais belle journée. On a fait le spectacle”. Bravo Messieurs, et merci.
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