Guidon Chalettois : « On doit composer comme ça »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo
Le Guidon Chalettois a dû choisir. D'un côté, le Tour du Loiret, département de l'équipe et forcément une grande valeur sportive, sentimentale, et même économique. De l'autre, défendre une 6e place au classement de la Coupe de France N1 en alignant les machines à rouler de l'équipe sur le CLM Champenois. La N1 du Centre-Val de Loire a logiquement choisi la première solution. Ainsi, ce dimanche, elle risque de perdre des places au challenge de régularité, mais comme l'explique Stéphane Foucher, directeur sportif, auprès de DirectVelo, il était impossible de laisser tomber la course locale.
DirectVelo : Comment est l'état d'esprit avant d'aborder ce gros week-end sur deux fronts ?
Stéphane Foucher : L'état d'esprit est bon. Par rapport au fait d'avoir les deux courses en même temps, le choix a été fait dès cet hiver de privilégier le Tour du Loiret. On a mis l'équipe la plus forte en fonction du profil du Tour et des résultats. Après, ceux qui vont au chrono le savent aussi. Ils y vont pour donner le meilleur d'eux-mêmes. Même si ce sera difficile face à des équipes typées chrono.
Regrettes-tu d'être contraint d'effectuer un choix ?
On est habitué depuis de nombreuses années à avoir de la concurrence. Ça fait plusieurs fois qu'on a le Loiret, ou le Loir-et-Cher etc en concurrence. Quand ça tombe l'hiver, on le voit arriver, ce n'est pas une surprise. On sait que ça peut nous tomber dessus, on doit composer comme ça. On ne gère pas les calendriers, tout le monde a ses raisons. On doit s'adapter et faire avec. Même si c'est dommage de tomber en concurrence. On aurait aussi aimé aligner notre équipe type sur le chrono. Sachant qu'on était 6e à la Coupe de France, on sait qu'on va perdre quelques places. Mais il faut au moins se défendre.
Sacrifier une manche en étant aussi bien placé pourrait condamner les chances de figurer en haut du classement...
On a pris la décision, on n'a pas de regrets. On ne dira pas dimanche soir ou après : « ah ben si on avait été là-bas, peut-être que... ». Le choix est fait avec les directeurs sportifs, le président, les coureurs... On ne regrettera pas quoi qu'il arrive.
« FAIRE PLAISIR À TOUT LE MONDE »
Y a-t-il une pression particulière pour le Tour du Loiret, du fait d'être l'un des meilleurs collectifs au départ ?
La pression oui parce que c'est le Loiret et à domicile. Elle est là. Mais se dire qu'on a un collectif plus important, non. Si on se pointe au départ et qu'on se dit que c'est nous le plus gros collectif, ce qui n'est pas forcément vrai, on va se planter. On va prendre la course avec nos plans, on ne va pas sous-estimer certaines équipes, il y en a des belles. On ne va surtout pas prendre tout le monde de haut. La pression vient plutôt du Loiret, avec les collectivités, les partenaires. On va donner le meilleur pour faire plaisir à tout le monde.
Parmi cette équipe, il y a donc Louis Hardouin qui est un élément clé cette saison...
Louis est notre grosse locomotive, notre leader. On essaie de ne pas tout articuler autour de lui. Dès cet hiver, on savait qu'il aurait un bon niveau. Mais l'idée n'est pas de tout faire autour de lui et il ne le veut pas non plus. Sur certaines courses il se sacrifie. L'idée est d'avoir des plans A et B. Après, c'est sûr qu'on ne peut pas faire comme s'il n'était pas au départ. Louis est encore dans une phase de progression, il est venu sur le tard, on ne l'a pas vu dans les meilleurs Français dans les jeunes années, il est arrivé en retard. Il n'était pas à 100% vélo sur ses premières années, il a un décalage par rapport à d'autres et il risque de surprendre.
Lorenzo Magnien a aussi apporté de gros points sur le Grand Prix de la Sologne des Etangs, alors qu'il n'a pas toujours obtenu de gros résultats cette saison...
Lorenzo, on l'avait vu, mais pas forcément avec des résultats, comme d'autres. Mais on savait qu'à tout moment, sur des courses qui lui conviennent bien... Ce sont des coureurs qui ont des victoires en Elite dans les jambes. Ça n'a pas été une surprise. On l'a vu très a l'aise sur certaines courses, c'est tout bonus d'avoir d'autres gars que Louis qui performent et ça motive tout le monde.
« LA FORMATION AUPRÈS DES JEUNES EST DIFFICILE »
Ces éléments ne sont plus Espoirs. Est-ce facile pour une équipe comme le Guidon Chalettois de survivre en n'ayant pas forcément un vivier de jeunes talents ?
C'est difficile d'avoir des jeunes, on n'est pas dans une région très riche en licenciés. On en a 200 au club. Pendant des années on avait des sections Cadets et Juniors, entre sept et douze éléments. On se retrouve presque démuni dans ces catégories. C'est le reflet de notre région Centre. C'est difficile de former des jeunes espoirs, et quand il y en a des très bons, ils sont tout de suite happés par les grosses structures. On a du mal à les garder, maintenant on fait avec. On a quelques régions autour de nous, comme l'Ile-de-France, la Bourgogne, la Champagne... On est dans le centre donc on peut piocher. Mais la formation auprès des jeunes est difficile. On n'a pas une base très large en quantité, ce qui fait que c'est difficile d'amener des éléments dans la N1. Et ce n'est pas évident d'en sortir. Mais on en a quand même, avec Thibaud Bridron, Louison Boulain, Jason Ansard... Louis est du Loiret, donc on a une identité départementale quand même.
Que faut-il pour réussir ce gros week-end ?
Sur la Coupe de France, on n'a pas un objectif particulier. On veut juste que les coureurs s'appliquent, fassent le meilleur. Ils ne seront pas dans les tout premiers, on le sait, mais qu'ils donnent le meilleur. Au niveau du Loiret, on va viser les étapes. Il y a un gros chrono, on sait que c'est notre point faible. Donc on ne va pas tout miser sur le général, l'objectif est d'aller chercher une victoire d'étape.