Avant le début du Championnat d'Europe 2025, Steven Henry avait prévenu qu'il y emmenait un groupe jeune, sans beaucoup d'expérience en pleine préparation pour la saison route. Il s'attendait donc à un bilan mi-figue, mi-raisin, mais l'adversité rencontrée pendant la semaine avec une intoxication alimentaire et l'annonce de la mort de Claude Chérod, mécanicien de l'équipe de France, a compliqué les choses. L'endurance repart d'Heusden-Zolder avec deux médailles de bronze (pour Marion Borras dans la course aux points et pour Victoire Berteau-Marion Borras dans l'Américaine). L'entraineur national dresse le bilan de ce Championnat d'Europe.

DirectVelo : Quel souvenir garderas-tu de ce Championnat d'Europe ?
Steven Henry : C'était un Championnat compliqué pour nous. Ça a commencé avec une intoxication alimentaire à notre arrivée à l'hôtel. La moitié de la délégation a été malade. Ils ont été malades une journée ou une demi-journée. Ensuite, il y a eu le décès de Coco Vélo (Claude Chérod), ça ne restera pas un bon souvenir. Mais peut-être qu'à l'avenir, on se dira que c'était le premier Championnat de futurs très bons coureurs. C'était une sélection jeune, le Championnat arrivait au milieu d'une préparation pour la route par rapport aux autres nations dont les coureurs se sont préparés dans des stages, les 6 jours cet hiver.

« UNE JOURNÉE DIFFICILE »

Comment avez-vous appris la mort de Claude Chérod ?
Nous l'avons appris le samedi matin par Cyrille Perrin, un autre mécano de l'équipe de France qui était proche de lui. Il a fallu encaisser la nouvelle. On s'est demandé s'il fallait rentrer ou continuer. On a pensé qu'il aurait peut-être souhaité qu'on continue. Nous l'avons annoncé aux coureurs à 11h pour qu'ils l'apprennent avant de le découvrir sur les réseaux sociaux. C'était très compliqué pour une partie du staff et des coureurs les plus anciens qui le connaissent depuis longtemps. Pour Marion (Borras), c'était compliqué le samedi. C'était une journée difficile.

En quoi l'intoxication alimentaire a pesé sur les résultats ?
Nous avons été vigilants sur la réhydratation. Si je prends le cas de Clément Petit, on ne l'a pas aligné dans la poursuite par équipes. Mais il a fait une grosse performance dans la course aux points (4e), il a bien rebondi, ça ne l'a pas gêné. Il a existé, il confirme son Championnat du Monde. Victoire Berteau était l'une des plus touchées. Dans la course aux points de l'Omnium, elle n'était pas hyper à l'aise, avec des maux de ventre mais il n'y a pas de regrets.

« L'OBJECTIF DE L’ANNÉE : LE CHAMPIONNAT DU MONDE »

Tu as aussi découvert des jeunes coureurs qui arrivent dans le groupe Elite à la sortie des Juniors ...
L'intoxication de Clément Petit a permis de travailler la poursuite avec les plus jeunes. Ils ne sont pas restés à se morfondre. Ils ont su rebondir après la qualification où l'équipe avait explosé (8e et dernière qualifiée en 4'07"547, NDLR). Ils ont bien réagi le lendemain du point de vue de la pression, de la technique. Ils ont été volontaires dans la difficulté. Ellande Larronde a fait un bel Omnium. Il a été présent dans le scratch et la Tempo et il a été acteur dans la course aux points (il a tenté, en vain, de doubler tout seul, NDLR) face à des coureurs plus aguerris que lui. Sa 12e place ne reflète pas sa valeur sur les 3/4 de la course, c'est un Omnium prometteur. Dans l'Américaine, Erwan Besnier était très stressé au début de course mais avec Clément Petit, ils ont été présents dans la deuxième moitié pour doubler. Je retiens leurs 100 derniers tours.

La Coupe des Nations en Turquie aura lieu du 14 au 16 mars, comment vas-tu la préparer avec tes coureurs ?
Elle arrive assez vite. C'est un déplacement complexe, on va organiser une journée d'entraînement pour ceux qui ne sont pas trop loin de Saint-Quentin. Nous sommes dans une logique d'apprentissage avec quatre coureurs. Le but sera aussi de marquer des points UCI en vue du mondial. L'objectif de l'année, c'est le Championnat du Monde qu'on préparera plus longuement avec des stages en septembre et en octobre.