Look

Florian Rousseau, le metteur au point

Crédit photo DirectVelo

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En 1984, LOOK débarque dans le monde du cyclisme sur la pointe des pédales. 35 ans plus tard, la marque est devenue une référence dans le monde des cadres carbone et même des roues depuis son association avec CORIMA, une autre marque française. A elles deux, elles comptent 18 médailles d'or aux Jeux Olympiques depuis 1992. En dix articles, DirectVelo revient sur l'histoire de l'entreprise de Nevers qui a des idées et de la suite dans les idées au point d'être le plus ancien partenaire technique d'une fédération olympique.

Florian Rousseau aime le vélo. Il est toujours licencié à la FFC. Tous les ans, il tient à donner un coup de mains aux bénévoles de son premier club au vélodrome de Saint-Denis de l'Hôtel (Loiret). Florian Rousseau aime aussi les vélos. Il garde les yeux gourmands devant la collections des vélos Look accrochés au mur blanc de l'atelier de l'usine de Nevers. Mais aussi devant le dernier modèle en vélo de piste, le T20. "Un nouveau vélo, on a toujours envie de monter dessus pour l'essayer".

Et quand il était coureur, le triple Champion olympique ne se contentait pas d'essayer un nouveau vélo, il participait à la mise au point. "J'ai toujours beaucoup participé, en tant que coureur puis entraîneur, pour verbaliser ce que je ressentais et ce que j'attendais avec les ingénieurs de Look pour qu'ils comprennent nos attentes : ce qui allait, ce qui n'allait pas. C'est toujours quelque chose qui m'a passionné", rapporte-t-il à DirectVelo. Sa gourmandise et sa curiosité ne se bornent pas aux vélos de vitesse. Il a même essayé le modèle conçu en 1995 pour les poursuiteurs, "mais il manquait de rigidité à l'avant". C'est devant ce modèle qu'il a choisi d'être pris en photo.

« TOUJOURS UN LIEN TRÈS FORT AVEC LOOK »

En 1996, le coureur de Patay participe à la mise au point du vélo Look jaune qui ramènera l'or. "Nous avons fait des tests pendant l'hiver. Il y avait eu tout un travail de développement en amont avec Look, les entraîneurs. Il y a eu des tests sur la géométrie du cadre, avec un cadre en acier, plusieurs étapes pour valider ce vélo abouti en 1996".

Quand il est devenu entraîneur national, Florian Rousseau continue sa collaboration avec la marque de Nevers. "Il y a toujours eu un lien très fort avec Look, avec les ingénieurs. La caractéristique de Look est de chercher pour la performance", apprécie-t-il. Alors après les Jeux de Pékin en 2008, "nous avons fait un débriefing pour le cadre de Londres 2012. Nous avons écrit un cahier des charges, avec les coureurs et Look pour décrire ce qu'on voulait comme vélo. Et nous avions eu ce que nous voulions pour Londres".

« DES CHOSES AUXQUELLES ON NE PENSE PAS AUJOURD'HUI »

Même s'il n'est plus entraîneur national depuis 2013, l'homme aux onze maillots arc-en-ciel pense toujours vélo et s'émerveille de chaque progrès de la machine qu'il a su emmener si vite. "On peut être aller encore plus loin et aller dans l'individualisation en terme de rigidité. C'est ça qui est fou et intéressant, il n'y a pas de limites, malgré le règlement, on arrivera à des choses auxquelles on ne pense pas aujourd'hui, peut-être qu'un jour avec l'impression 3D, on arrivera à des choses sur mesure", prédit-il.

Florian Rousseau aime tellement ses vélos qu'il en a offert et conservé. "J'ai gardé beaucoup de vélos, j'en ai donné à ma famille. J'ai donné mon cadre d'Atlanta à la mairie de mon village. J'ai gardé mon cadre de champion olympique à Sydney, celui de ma dernière saison (2004) et un troisième. Je garde aussi mes cadres sur route, j'en ai beaucoup, ça sert à rien, mais parfois je roule avec mes anciens modèles".

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