Lilian Calmejane : « Me faire mal comme jamais »

Crédit photo Régis Garnier - www.velofotopro.com

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Lilian Calmejane était très costaud ce mardi, à Paris-Camembert (1.1). Parti seul à près de 30 kilomètres de l’arrivée, le sociétaire de la formation Direct Energie a réussi à résister à ses rivaux, aux éléments, aux chemins et aux ascensions pour l’emporter en solitaire après 196,5 kilomètres de course (voir classement). Le coureur de 25 ans, qui décroche ainsi son deuxième succès de la saison après la Drôme Classic, partage son bonheur avec DirectVelo.

DirectVelo : Tu as réalisé un joli numéro en solitaire dans le final !
Lilian Calmejane : J’ai réussi à attaquer et surtout, à faire en sorte que personne ne prenne ma roue. Partir seul était voulu, c’était même une priorité. J’ai réussi à faire l’écart tout seul : j’aime faire ce genre d’effort. Ca me permet de me faire mal comme jamais. J’aime gérer seul. Quand tu gagnes comme ça, la victoire n’en est que plus belle. Ca ne marche pas toujours mais cette fois-ci, ça a marché !

On a senti une joie mesurée sur la ligne d’arrivée…
Je suis content d’avoir gagné, chaque victoire a son émotion. Maintenant, je ne vais pas dire que je suis formaté pour gagner mais dans ma tête, je travaille pour ça. Alors oui, c’est à chaque fois un accomplissement mais d’un autre côté, j’ai déjà gagné sur la Vuelta puis sur le Tour. Je ne vais pas dire qu’ici, c’est une plus petite course, car je suis hyper fier d’avoir gagné. Mais les émotions ne se contrôlent pas. Cela dit, encore une fois, je suis très content, notamment pour l’équipe.

« LA PRINCIPALE NOUVEAUTÉ, C’EST SURTOUT CETTE BOSSE »

Qu’as-tu pensé de ce nouveau parcours, et notamment de ce "chemin de la cabine" dans le final ?
J’avais déjà connu les chemins du Tro Bro Leon il y a deux ans. Avec la pluie, le chemin était rendu gras mais à la limite, c’était une bonne chose. On pouvait mieux choisir sa trajectoire et ça évitait surtout de prendre des cailloux et des trous. D’ailleurs, je me suis concentré dans ce chemin à ne pas prendre de trou, à mes trajectoires, et à ne surtout pas être victime d’une crevaison, même si on sait que c’est le jeu et la loterie dans ces cas-là.

Il faut garder ce chemin pour les prochaines éditions ? 
Pourquoi pas mais pour moi, la principale nouveauté, c’est surtout cette bosse à 7 kilomètres de l’arrivée. Elle est dure et l’approche n’est pas dangereuse… C’est vraiment intéressant, il faut la conserver selon moi !

« ILS N’ALLAIENT PAS SE LIVRER À 100% »

Comment as-tu géré ta fin de course alors que le contre était revenu à 20 secondes ?
Quand il pleut comme cela, on a souvent le sentiment de ne pas avancer et de ne pas tourner les cannes. Un peu comme quand tu as une course de 250 kilomètres… C’est le type de sensations que tu as dans la dernière heure de course. J’aime bien ces situations-là. Quand j’ai vu l’avance que j’avais au passage à la cloche, je me suis dit qu’il fallait que j’arrive avec encore un peu d’avance à l’abord du chemin. Ensuite, je savais que j’allais bien monter la dernière bosse et c’est ce que j’ai pu faire. Je me doutais aussi que ça allait s’attaquer à l’arrière et qu’ils n’allaient pas se livrer à 100%, contrairement à moi devant.

Cette démonstration est encourageante avant Liège-Bastogne-Liège !
Forcément, gagner avant une grosse échéance comme celle-là est toujours une satisfaction, et un soulagement. Cela montre que je suis en bonne forme et que je reviens bien après avoir quitté Paris-Nice bien fatigué. J’ai su rebondir.

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