Après trois mois de douleurs, Théo Leveque se distingue sur la Ronde de l’Isard

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo
Il y a deux mois, il devait interrompre son entraînement au bout de dix minutes, perclus de douleurs, sans certitude de revenir un jour à son meilleur niveau. Depuis mercredi, Théo Leveque (Vendée U) se distingue sur la Ronde de l'Isard, placé 10e de la première étape mercredi à Bagnères-de-Bigorre et 6e à l'arrivée en côte jeudi à Cauterets (Hautes-Pyrénées). Il pointe à la 6e position du classement général à 18 secondes du maillot jaune Jarno Widar (Lotto Development). “Une très bonne surprise”, reconnaît le coureur de 21 ans qui, donc, revient d'une longue période de doutes et de souffrances.
“Je me rappelle encore comment tout a commencé, entame Théo Leveque, pour DirectVelo. C'était le 9 janvier, pendant un stage perso à Calpe. Les premières douleurs sont apparues pendant une pause café mais je me suis dit que ça allait passer. Le problème, c'est que j'ai fini sur une seule jambe et, le lendemain, je n'arrivais même plus à monter les escaliers…”. Le premier examen à l'IRM permet de diagnostiquer une tendinite du biceps fémoral. Difficile d'en situer l'origine. “Les médecins ont mis du temps à confirmer le diagnostic et moi, du temps à revenir”.
« UNE VITESSE LIMITÉE À 23 KM/H »
Pendant trois mois, c'est alors un mélange de convalescence et de travail musculaire, d'avancées microscopiques et d'un sentiment pénible de recul. Le coureur de Pornic (Loire-Atlantique), vainqueur du Trophée de l'Essor et 12e du Championnat de France Amateurs en 2024, doit rouler en « infra-douleur ». A la moindre gêne, il fait demi-tour. “Parfois, je mettais plus de temps à m'habiller qu'à rouler sur mon vélo, raconte-t-il. J'avais du mal à dire aux copains de venir avec moi, juste pour une sortie de dix à trente minutes grand max, avec une vitesse limitée à 23 km/h…”.
La suite des réjouissances passe par un mois de repos complet et trois séances de bike-fitting, qui l'aident à déterminer une nouvelle position sur sa machine. Dans l'intervalle, Théo Leveque raffermit son mental. “Je savais que la douleur allait arriver, j'ignorais juste à quel moment. Je me levais le matin en espérant un miracle qui n'arrivait pas. Heureusement, j'étais bien entouré par ma famille, mes amis et mon équipe”.
UN RETOUR À LIÈGE ESPOIRS
Le coureur du Vendée U est autorisé à reprendre la compétition le 19 avril, mais la tendinite se rappelle parfois à son mauvais souvenir. Pour sa reprise, il abandonne Liège-Bastogne-Liège Espoirs et la Flèche Ardennaise, puis se classe 13e de Prix Manu Cruaud à Louisfert (Loire-Atlantique). Mi-mai, il décide de partir dix jours pour un camp d'entraînement, autour de Chambéry. Cette fois, il sent ses jambes au mieux.
La Ronde de l'Isard constitue sa quatrième épreuve de la saison seulement. Mais également l'une de ses premières expériences en haute montagne, hormis le Tour du Piémont pyrénéen qu'il avait expérimenté la saison passée sous le maillot de Dinan Sport Cycling, mais malade. C'est dire son contentement de tenir la roue d'un Jarno Widar cette semaine. “J'étais très heureux de suivre le rythme le premier jour, explique Théo Leveque. Dans la deuxième étape, tous les gars de l'équipe ont fait un travail magnifique pour moi. Je ne pouvais pas me louper”. D'ici l'arrivée finale dimanche, le néo-grimpeur du Vendée U entend conserver sa 6e place, “voire faire mieux, si c'est possible”.
Cette tendinite coriace lui a fait manquer la première partie de saison et quelques objectifs, mais, au fond, elle lui a permis d'envisager les choses autrement. “Finalement, ça fait partie de l'apprentissage du sport”, conclut Théo Leveque.
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