Clément Jolibert : « J’en ai bien profité »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Clément Jolibert ne sera plus dans les pelotons en 2023. Le Toulousain de 27 ans a choisi d’arrêter la compétition après six ans en N1. Même s’il n’a pas réussi à décrocher de contrat professionnel, le coureur passé par l’AVC Aix-en-Provence, le GSC Blagnac VS 31 - deux fois -, le Team Pro Immo Nicolas Roux et Philippe Wagner Cycling - à partir de juillet dernier - assure ne pas avoir de regrets au moment de tourner la page. L’ancien vainqueur d’étape à l’Alpes Isère Tour (2.2) explique son choix à DirectVelo.

DirectVelo : Pourquoi as-tu décidé d’arrêter la compétition ?
Clément Jolibert : J’aurais pu continuer chez les amateurs sans problème. J’avais quelques contacts mais je ne me voyais pas repartir en 2023. À quoi bon continuer ? J’ai prouvé ce que je valais et je n’ai pas réussi à passer pro. C’est comme ça... J’ai reçu quelques propositions pour rentrer dans la vie active. Je devrais continuer dans le milieu du vélo mais pas celui de la compétition. Le vélo reste ma passion. On me verra peut-être aussi aider ponctuellement une équipe mais ça sera pour le plaisir. 

« C’EST LA BELLE VIE DE FAIRE DU VÉLO »

Dans quel état d’esprit arrêtes-tu ?
Je suis heureux d’arrêter même si ça me fera sûrement bizarre à la reprise des courses. J’ai atteint ma limite. J’en ai bien profité, j’ai fait des voyages, de belles rencontres… J’ai bossé avant de courir en Élite alors je peux dire que c'est la belle vie de faire du vélo. Je me suis bien amusé, je n’arrête pas en étant aigri, je ne suis pas déçu. Si je ne suis pas allé plus haut, c’est que ça ne devait pas se faire. J’ai maintenant un nouveau challenge qui m’attend. Et je pourrai boire des bières toute l’année…

Au début de l’été, tu avais choisi de quitter le GSC Blagnac VS 31 pour Philippe Wagner Cycling. Pourquoi ?
J’ai changé de club en pensant à l’année prochaine. Wagner, c’est une nouvelle équipe, le projet m’avait l’air intéressant. Je voulais apporter mon expérience au groupe. Mais au final, ça ne me motivait plus de faire du vélo la saison prochaine. Je souhaite le meilleur à l’équipe. Moi, j'ai fait le deuil de la compétition. 

Quand as-tu compris que tu n’allais jamais passer pro ?
En fin de saison dernière. J’avais gagné une course en Classe 2, je passais sur tous les terrains et je n'ai pas obtenu de contrat. Mon âge avançait, j’ai alors compris que ça ne le ferait pas. Je suis quand même reparti pour faire une ou deux saisons supplémentaires chez les amateurs. Pas plus. Le vélo à ce niveau-là, c’est précaire. C’est impossible de s’acheter un bien immobilier, c’est même compliqué de partir en vacances… Pourquoi continuer ? Avec le recul, j’aurais dû arrêter la saison dernière d’ailleurs. Je n'ai pas besoin de courir en N1 pour me faire plaisir sur un vélo.

« COOL DE VOIR UNE AUTRE CULTURE »

Tu vas donc continuer de pratiquer ?
Je ne prendrai pas de licence en 2023. J’aime d’ailleurs plus le vélo depuis que je sais que j’arrête. En faire sans contrainte, avec le plaisir qui prime. Je n’avais plus envie de m’entraîner pour aller disputer le Grand Prix du clocher… Ça va bien deux ou trois ans mais après, tu es moins motivé par ces courses-là. En 2021, j’étais chez Pro Immo. Avec cette équipe, j’ai disputé de très belles Classe 2 alors après ça, ça ne m'intéressait plus vraiment de disputer des courses d’un niveau moindre. Puis le vélo se rajeunit…

Tu commençais à te sentir vieux ?
Il peut y avoir des affinités avec des jeunes mais les potes s'arrêtent les uns après les autres. Flo (Castellarnau) repart en N3, Thomas (Chassagne) arrête, Campis’ (Romain Campistrous) aussi. Beaucoup de vieux ne repartent pas. Je pourrai les voir en dehors du vélo mais ce que j’aimais bien aussi, c’était de boire une bière le soir et rigoler. Ça me correspondait moins aujourd’hui.

Tu as fini par une drôle d’aventure…
Je suis parti en Thaïlande le 2 octobre. Je devais disputer le Tour du Langkawi avec la Conti Roojai Cycling Team. Mais pour des raisons administratives, nous n’avons pas pu participer. Ensuite, nous devions courir en Turquie. Une heure avant de monter dans l’avion, nous avons appris que la course était finalement annulée. C’est comme ça… Finalement, je n’ai pas couru avec cette équipe. Malgré tout, j’ai rencontré des gens hors normes, j’ai pu partager ça avec Thomas Acosta. J’ai fini sur une bonne expérience. Ça te fait grandir. C’était aussi cool de voir une autre culture.

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