50 mètres en moins, qu'est-ce que ça change ?

Crédit photo Bettini - uec.ch

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Le Championnat d'Europe sur piste à Munich aura lieu sur une piste provisoire, comme aux JO de 1996 avec le vélodrome en contre-plaqué de Stone Mountain, mais qui mesure 200 mètres au lieu des 250 du standard international. 50 mètres en moins, ça veut dire 20 tours et 40 virages pour les poursuiteurs au lieu de 16 tours. Pour la vitesse par équipes, il y aura toujours trois tours mais ce sera donc fini au bout de 600 mètres au lieu de 750.

Du côté de l'endurance, l'équipe de France a choisi la piste Albert Bourlon du vélodrome de Bourges qui mesure justement 200 mètres. "C'est l'occasion de s'acclimater", explique Steven Henry, l'entraîneur national qui voit déjà une conséquence avec le dessin de la piste. "En poursuite par équipes, on arrive plus vite dans le premier virage mais avec moins de vitesse".

CHANGEMENT DE BRAQUET POUR LES RELAYEURS ET LES FINISSEURS

Chez les sprinteurs, le choix a été de rester au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, celle du Championnat du Monde 2022 et des Jeux olympiques 2024. "Nous voulons continuer à travailler sur 250 mètres en vue de ces objectifs", explique à DirectVelo Grégory Baugé, l'entraîneur national. L'adaptation pour la vitesse par équipes se jouera dans les braquets. "Le développement sera le même que d'habitude pour le démarreur mais ils seront différents pour les postes 2 et 3, comme ils ont plus gros, ils auront moins de distance pour le lancer. Il ne faudra pas non plus se laisser trop décramponner par le démarreur".

Dans les courses en peloton avec classements, les sprints reviendront tous les dix tours, comme pour une 250 mètres mais donc, tous les 2 kilomètres. Mais la distance entre les attaquants qui veulent doubler et la queue du peloton fera aussi 50 mètres de moins, ce qui se retrouve parfois dans les 6 Jours. "Dans l'Américaine, ça peut faire plus d'équipes qui doublent, ça peut faire évoluer les stratégies". Techniquement aussi, la piste courte peut influencer la course, notamment dans l'Américaine. "Il y aura 20 coureurs en piste. Les relais seront plus courts et plus nombreux. Techniquement, c'est important, ça multiplie l'importance du passage de relais. La piste sera moins large, ça peut aussi être plus risqué".  

LA BONNE EXPÉRIENCE D'AIGLE

Steven Henry voit aussi des avantages pour l'avenir de courir sur une 200 mètres, par exemple pour la poursuite par équipes. "Si on arrive à être propre techniquement sur 200 mètres, on sera bon sur 250 mètres". Dans l'élimination, celle de l'Omnium et de la course pour le titre, le couperet tombera toujours tous les deux tours mais donc 100 mètres plus vite. "Le placement va être important. À la cloche, il y aura 50 mètres de moins pour se replacer, la prise d'information sera aussi importante pour savoir où on en est". Le travail sera donc technique mais aussi tactique.

Mais rouler sur un anneau de 200 mètres n'est pas une nouveauté pour les jeunes pousses de l'équipe de France. Ceux qui ont disputé les Championnats du Monde Juniors à Aigle, sur la piste du Centre mondial de l'UCI, savent à quoi s'attendre. Et plusieurs s'y sont paré d'arc-en-ciel comme Donavan Grondin et Victoire Berteau. "On va s'adapter", promet Grégory Baugé. 200 ou 250 mètres, l'essentiel sera de ne pas rouler sur la petite piste.

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