Kévin Avoine : « J’espère que ça va faire bouger les choses »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Tout partait mal pour Kévin Avoine et le CC Nogent-sur-Oise. Pris dans la chute dans les premiers kilomètres, qui a lancé les hostilités, le 3e de Paris-Troyes aurait pu être contraint à mettre un point final à son Championnat de France trop vite. Mais finalement, il n’a pas lâché. Et lorsque le groupe d’échappés a été repris, à l’exception de Mattéo Vercher et Mickaël Guichard, Kévin Avoine a même fait partie des coureurs à tenter d’aller les chercher. Finalement dans le Top 5 (voir classement), le coureur de 24 ans est revenu avec DirectVelo sur sa journée battue par la pluie et sur un circuit qu’il qualifie de dangereux, mais où il espère avoir marqué des points pour l’avenir.

DirectVelo : Que t'inspire cette 5e place ?
Kévin Avoine : C'est pas mal, au premier tour on est tous roue dans roue, on tombe tous. C'était un peu huileux. Ce n'était pas un beau circuit pour un France, c'était trop dangereux. Ça a fait la sélection mais je me sentais bien. Il a fallu que je me remette dans la course car j'ai bien tapé le sol, j'avais mal au genou. On vient de voir que j'avais des soucis de vélo dès le premier tour, j'ai tout fait avec la roue qui touche. J'ai eu un grand Romain (Bacon) dans le final, je leur ai dit de ne pas se démobiliser, il n'y avait rien à perdre. Je sors avec un Fybolia, il ne pouvait pas collaborer, c'est normal. Et quand on est à dix dans le final, les mecs ne jouent pas la gagne donc c'est dommage. J'ai essayé de rouler. J'ai vu que ça s'échappait donc j'ai essayé de faire ma place. Je suis un peu déçu mais ça va.

« J’AI FAIT LA PETITE ERREUR DE NE PAS ME RETOURNER »

Quel était ton état d'esprit dans le peloton, alors qu'un gros groupe était sorti ?
On a prouvé sur les dernières courses qu'on marchait. Laval était tombé avec nous, ils ont bien roulé. Des équipes s'y sont mises aussi. On a laissé faire, on n'allait pas prendre la course en main à trois. Romain m'a demandé comment j'allais, ça allait bien, donc je lui ai demandé de rouler. Comme il sait le faire. On est rentré, et ça a désorganisé un peu. Malheureusement c'est un Fybolia qui est sorti avec moi, alors qu'il y en avait un devant. Ça aurait été un autre club, il y aurait eu de quoi faire. On va se concentrer sur d'autres courses après une période de repos. Mais j'espère avoir prouvé que j'étais là en vue de l'année prochaine.

Malgré ta chute, tu as su redresser la barre et tenter ta chance dans le final...
Je rate le gros coup sur la chute, je rentre dans le peloton quasiment à la fin du premier tour. Je ne savais même pas où j'étais dans la course. J'ai remonté de groupe en groupe et j'ai vu Romain et Killyan Houcke, ils m'ont dit que nous n'avions personne devant dans un groupe de seize. Il restait beaucoup de tours, beaucoup d'équipes roulaient, donc on n'a rien fait. Jusqu'à tenter un coup de force avec Romain qui a fait un gros boulot. Fybolia a voulu casser le rythme, je suis passé entre deux coureurs et je sors comme ça. J'ai fait la petite erreur de ne pas me retourner, comme a dit Arnaud Molmy (son directeur sportif, NDLR). Mais comme ça ne roulait pas vraiment, je n'avais rien à perdre. Faire 4, 5, 6 ou 7 c'est une placette, c'est bien pour le club mais c'est tout.

« J’AI EU LA CHANCE DE POUVOIR ME RELEVER »

Tu disais que ce n'était pas un beau circuit. Pourquoi ?
Il y a 50 virages, c'est dangereux comme pas possible. On a logé à 50 minutes d'ici, il y avait vraiment de quoi faire, avec des belles bosses. On pouvait aller hors de la ville et revenir sur les boulevards si il fallait. Ça aurait été un beau France. Là malheureusement on voit que sur le premier tour on perd quasiment la moitié du peloton sur une chute. C'est bête à dire mais j'ai eu la chance de pouvoir me relever. Là on voit que ma roue arrière touchait le cadre. On vient et on casse du matériel sur le circuit. On sait que les professionnels vont râler demain (dimanche) aussi si c'est comme ça (mais les professionnels ont finalement évité la pluie, NDLR). On est un peu les personnes qui testent. C'est clair que le circuit était vraiment pourri. C'est tout à leur honneur de faire un Championnat de France quand même, sur temps sec on aurait peut-être dit que c'était bien. Mais pour moi il y avait mieux à faire.

Tu avais le sentiment de jouer gros sur ce Championnat de France ?
Je joue gros toute l'année (sourire). Mon début d'année n'a pas été très chanceux. Mais j'ai su bien revenir. J'ai fait une belle Ronde de l'Oise où je m'étais ennuyé, avant de faire 3e de Paris-Troyes en Classe 2. On a fait les courses par étapes, j'ai toujours fait un podium ci et là, dans la course pour le général. Au briefing on était deux leaders. Killian Théot pour le sprint, qui tombe au premier tour, et moi pour faire le taff, prendre des petits coups et essayer. Ça n'a pas marché comme je fais 5, mais on a limité la casse vu comment la course était partie. J'espère que ça va faire bouger les choses, on travaille avec mon agent. J'aimerais aller en Conti, on va voir si j'ai des contacts, je n'attends que ça.

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