Geoffrey Bouchard : « Le Tour devient mon objectif majeur »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Geoffrey Bouchard a lancé sa saison 2022 le 30 janvier dernier, au Grand Prix de Marseille-La Marseillaise (1.1) et il pourrait bien s’agir de l’une de ses seules courses d’un jour de la saison. En effet, le grimpeur d’AG2R Citroën, qui dispute actuellement le Tour de la Provence (2.Pro) et qui a pris place en milieu de classement lors du prologue (voir ici), va continuer d’enchaîner les courses par étapes jusqu’à la fin du printemps : UAE Tour, Tirreno-Adriatico, Tour de Catalogne, Tour des Alpes et Tour de Romandie. “Je participerai éventuellement à Paris-Camembert (3e l’an passé, NDLR) mais ce serait la seule exception. Je vais me concentrer à fond sur les courses par étapes, je ne vais faire pratiquement que ça, c’est ce qui me plaît”, explique-t-il auprès de DirectVelo.

Ce week-end, il va pouvoir monter en puissance sur les routes provençales en se testant, notamment, sur les pentes de la Montagne de Lure. “Je vais faire cette étape à fond en essayant d’aider Aurélien (Paret-Peintre) au maximum. Ça peut nous faire du bien de déboucher les injecteurs un bon coup (rires). Sur le début de saison, c’est toujours important de se mettre en jambes car les premiers gros objectifs seront vite là. Je préfère quand il fait plus chaud mais il faut savoir s’adapter pour vite être opérationnel”. Si le coureur de 29 ans n’a pas de temps à perdre, c’est parce qu’il a un objectif bien précis en tête cette saison : “Je me suis positionné pour une participation au Tour de France. D’ailleurs, le Tour devient mon objectif majeur. Je veux y participer et je vais tout faire pour gagner ma place. Je sais qu’il va falloir être performant et c’est pour ça que je compte bien être dans le jeu le plus tôt possible”.

PRIORITÉ ABSOLUE AUX COURSES PAR ÉTAPES

L’ancien Champion de France Amateurs et vainqueur du Challenge BBB-DirectVelo (2018) veut y croire. Ses maillots de meilleur grimpeur à la fois sur le Tour d’Espagne 2019 puis sur le Tour d’Italie 2021 - accompagnés d’une 14e place au général de la dernière Vuelta - jouent clairement en sa faveur, mais il se veut prudent. “Tout ça dépendra aussi du groupe aligné et des ambitions de l’équipe. Ben (O’Connor) a fait 4e l’an passé, on sera forcément encore ambitieux avec lui mais aussi avec Aurélien (Paret-Peintre). Il faudra voir si l’objectif principal est le général ou les victoires d’étapes. Dans tous les cas, je peux être là en chasseur d’étapes ou en appui en montagne pour les leaders de l’équipe”.

À 29 ans, l’ancien vainqueur du Tour Alsace (2.2) - qui s’était imposé cette semaine-là au sommet de la Planche des Belles Filles - arrive dans la force de l’âge. Et ses trois premières saisons au niveau WorldTour lui ont donné beaucoup de confiance. “J’ai accumulé de l’expérience. J’ai été régulier l’an passé. Je peux jouer le classement général sur des courses d’un certain niveau ou prendre des échappées et essayer de faire un coup sur une étape. Je sais depuis un moment que j’en suis capable”. Problème : les opportunités ne sont généralement pas légions sur ces épreuves-là. “Entre les chronos, les étapes pour les sprinteurs et les arrivées au sommet, derrière, il ne reste pas grand-chose. Même les arrivées pour purs puncheurs, avec des bosses de deux/trois kilomètres, ça reste particulier. Il faut être réaliste, je n’aurai jamais le punch d’un Mathieu Van der Poel. Ça s'ouvre plus sur les Grands Tours. Mais je compte surtout jouer le classement général de pas mal de courses”, appuie-t-il.

À LA RECHERCHE D’UNE PREMIÈRE VICTOIRE PROFESSIONNELLE

Dès l’UAE Tour ou Tirreno-Adriatico, il aimerait réaliser un joli coup. Toujours tiraillé entre l’envie de réaliser un gros coup sur une étape et/ou de faire un bon classement général. “Quand tu vises une étape, tu vas bourriner et vider la cuve sur une journée pour avoir peut-être une fois un résultat et ensuite, tu n’es pas bien pendant deux ou trois jours… Le général, lui, est plus exigeant car tu dois être super vigilant et impliqué tous les jours. Mais j’aime les deux”. L’an passé, il a joué sur les deux tableaux au Tour de Burgos, par exemple, ou lors du Tour d’Espagne, en grappillant place après place au général tout au long de la dernière semaine de course. Bien sûr, une première victoire chez les pros le fait rêver. “À Burgos, ça aurait pu le faire avec plus de réussite. J’espère que ça finira par venir”.

Et s’il était sélectionné pour le Tour de France, se lancerait-il dans la quête du maillot à pois de meilleur grimpeur, histoire de réaliser le triplé après avoir remporté ce classement distinctif sur la Vuelta puis sur le Giro ? “Le raccourci est évident mais un peu facile (sourire). Je ne suis pas encore sur le Tour et même si j’y participe, la situation n’est pas comparable. Les points sont doublés lors des arrivées au sommet, ce qui favorise les mecs du général. On l’a vu ces deux dernières années avec (Tadej) Pogacar. C’est compliqué de viser ce maillot… Il faudrait prendre tous les points sur des étapes de montagne et tenir jusqu’au dernier col pour faire un carton plein. Ce n’est vraiment pas facile pour un attaquant”. Pour le moment, Geoffrey Bouchard est de toute façon encore bien loin de ces préoccupations, sur les routes provençales. 

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