Jonas Rutsch : « Je n'oublierai jamais »

Crédit photo Pierre Willemetz - DirectVelo
Prendre l'échappée matinale à Paris-Roubaix n'est pas souvent anecdotique. Car chaque année ou presque, un courageux du matin parvient à s'accrocher autant que possible et décrocher une place d'honneur, voire la victoire comme Matthew Hayman l'a fait dans l'histoire récente, en 2016. Ce dimanche, c'est Jonas Rutsch qui s'est montré le plus résistant des baroudeurs, en terminant à la 6e place de l'Enfer du Nord (voir classement). "Je suis très fier. Quand je roule l'hiver avec des températures négatives, c'est à des moments comme celui-là que je pense. C'est une course où je peux performer. Je l'ai prouvé en réalisant la performance que j'ai toujours espérée", exulte l'Allemand quelques instants après en avoir terminé.
Le coureur d'Intermarché-Wanty s'est même chargé en personne de lancer le groupe d'échappés. Un groupe où il était accompagné par Markus Hoelgaard notamment, qui l'a d'ailleurs suivi jusqu'au vélodrome dans le match pour la 6e place. "À partir du moment où j'étais devant, ce n'était que du bonheur. Je suis extrêmement heureux que le plan ait fonctionné aujourd'hui". Jonas Rutsch est entré le premier dans la Trouée d'Arenberg, le secteur où la course prend une autre dimension. Et cette année encore, c'est là que les favoris ont mis un gros coup de pression et repris les échappés matinaux. "Quand Mathieu (Van der Poel) et Mads (Pedersen) sont revenus de derrière, c'était comme si un TGV me dépassait".
Une fois sorti de cet enfer, Jonas Rutsch n'avait plus qu'une idée en tête. "À ce moment-là, je me suis dit : « OK, maintenant il est temps de serrer les dents. » C'est le moment où on entre dans le rouge. Mais je n'ai pas pu tenir les premiers". Puis Mads Pedersen, Wout van Aert et Florian Vermeersch sont partis se jouer la dernière manche du podium. Et à l'image du reste de la course, le sprint de Jonas Rutsch s'est fait avec les oreilles, face à Stefan Bissegger et Markus Hoelgaard. "La course est tout simplement extrême en général. C'est difficile à exprimer avec des mots. Le meilleur mot à utiliser ici est vraiment extrême, insiste-t-il. Tout dans cette course l'est. La vitesse, le stress, les chocs sur le pavé...". Mais aussi les souvenirs indélébiles. "Je n'oublierai jamais cette journée".
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