Remco Evenepoel : « Je ne pouvais pas attendre »

Crédit photo Marc Van Hecke

Crédit photo Marc Van Hecke

Quel mois d'août pour Remco Evenepoel ! Après le Tour du Danemark et la Course aux Raisins, le coureur de la Deceuninck-Quick Step a remporté une troisième course consécutive ce samedi lors de la Brussels Cycling Classic (1.Pro). Le Belge de 21 ans est arrivé en solitaire sur l'Avenue Houba de Strooper (voir classement). Il revient sur sa victoire et sur sa saison avec DirectVelo.

DirectVelo : Tu continues sur ta lancée. Tu es invaincu au mois d'août. Quelle est la saveur de ce succès à la Brussels Cycling Classic ?
Remco Evenepoel : Une victoire est une victoire. C'est chouette de gagner dans ma région. La course était plus dure qu'à Overijse puisqu'elle a "commencé" à 90 kilomètres de l'arrivée. C'était deux heures à bloc. Tout le monde connaît le Mur de Grammont. Victor Campenaerts a accéléré dès le pied. L'entente était bonne, sans être géniale. Il a tenté sa chance plusieurs fois. Et puis, il y a eu cette erreur de parcours à 16 kilomètres de l'arrivée. Je me retrouve devant avec Aimé De Gendt alors que nous étions sept en tête... J'ai été surpris car normalement, nous faisons des briefings sur le parcours et nous avons également le tracé sur notre compteur. Je me suis demandé si le parcours n'avait pas changé en dernière minute. J'ai un peu profité du malheur des autres.

Tu n'as pas pensé à attendre ?
Nous avons directement eu 30 secondes et le peloton n'était pas si loin derrière. Si tu attends, tu prends le risque de te faire reprendre à la fin. D'ailleurs, le peloton est vraiment revenu sur les talons du groupe dans le dernier kilomètre. J'aurais aimé ne pas gagner dans ces conditions, mais je ne pouvais pas attendre. Dans la voiture, on m'a dit trois fois qu'il fallait tourner à gauche. Donc, il n'y a pas d'excuse à aller chercher.

Si tu étais resté avec les six autres, quel aurait été ton plan ?
A peu près le même, je pense que Victor Campenaerts et Philippe Gilbert avaient la même idée. Les deux coureurs d'UAE-Team Emirates, Brandon McNulty et Marc Hirschi, étaient peut-être moins costauds. Je voulais attaquer mais sans savoir si j'aurais pu lâcher tout le monde. On ne le saura jamais. La course a tourné sur un duel entre Aimé De Gendt et moi. Je l'ai lâché sur la Chaussée de Ninove. C'était difficile de tenir avec le vent de face, mais j'ai tenu bon.

Tu es passé dans ton village à Schepdaal. Ça doit être spécial.
J'avais mal aux jambes à ce moment-là. Le vent de côté n'était pas génial. Il y avait beaucoup de monde. Ça m'a donné du punch pour gagner encore. C'est incroyable de voir une course pro passer devant ma maison.

« JE DOIS TOUJOURS GARDER LE SOURIRE »

Avec cette forme, tu montres que tu arrives en forme avant le Championnat du Monde.
Wout (Van Aert) sera le leader unique. Peut-être qu'il y a d'autres coureurs plus aptes à jouer le rôle de coéquipier. J'ai regardé le parcours un peu plus en détails. La course se termine avec le circuit de Louvain qui est plus facile et plus sinueux. Donc, c'est à voir. Je ne serai pas fâché si Sven Vanthourenhout ne me prenait pas pour le Championnat du Monde. Si je dois me concentrer uniquement sur le contre-la-montre, ce sera sans aucun problème.

Ces succès récents doivent te faire du bien après les critiques reçues après le Tour d'Italie et les Jeux Olympiques, quant à ton niveau.
Gagner à Overijse et à Bruxelles fait plaisir, mais ce que j'aime surtout, c'est la manière dont je construis mes succès et surtout qui je bats. A Overijse, il y avait un gros plateau. J'aime faire la différence. La confiance revient. C'est chouette de retrouver de bonnes jambes. Quand tout va bien, c'est facile, mais quand c'est moins bon, ce n'est pas évident à gérer. L'équipe et la famille sont très importantes. Je dois toujours garder le sourire même quand c'est dur.

On sent quand même un soulagement de ta part quand tu lèves les bras.
C'est pour tous les efforts réalisés depuis ma chute au Tour de Lombardie l'an dernier pour revenir à mon niveau. Ensuite, j'ai eu des moments compliqués. Je commence bien le Tour d'Italie mais je faiblis de jour en jour. Je ne gagne pas la première étape du Tour de Belgique alors que j'aurais dû l'emporter avec les jambes que j'avais. Je perds également au Championnat de Belgique de contre-la-montre contre mon coéquipier Yves Lampaert. Le Championnat de Belgique me donne de l'espoir et mon stage en altitude en juillet se passe bien. Je me suis mis à espérer pour les Jeux Olympiques. Après quatre heures de course, le moteur était vide. Je me suis dit que je ne devais plus attendre grand-chose de la saison. Je me suis tourné vers des courses comme le Tour du Danemark ou la Course aux Raisins, sans objectif particulier. J'ai juste roulé aux sensations en toute simplicité.

Penses-tu déjà au prochain Tour de Lombardie ?
Pour le moment, je prends course par course. Mon esprit est focalisé sur le Tour du Benelux. Je ne sais pas si je viserai le classement général ou des étapes. Il faut voir comment je récupère. Ensuite, je me tournerai vers le Championnat d'Europe où j'essaierai de décrocher un des deux titres. Le Tour de Lombardie est encore loin.

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